Impact sanitaire immédiat : quelle surveillance a été mise en place ?

Tout savoir sur le dispositif de surveillance mis en place, ses sources de données et ses principaux résultats

Publié le 2 juin 2020

Une surveillance épidémiologique spécifique a été mise en place le jour même, et poursuivie pendant un mois, par la Cellule régionale Normandie de Santé Publique France basée à Rouen. 

Elle reposait principalement sur les données de passages dans les services d’urgences dans les hôpitaux de Normandie et Hauts-de-France et celles de SOS Médecins Rouen, fournies par le système d’information SurSaUD® (Surveillance Sanitaire des Urgences et des Décès). 

D’autres sources de données ont complété la surveillance : 

  • les signalements de symptômes associés aux perceptions d’odeurs déclarées dans l’application Odo (Outil de Déclaration d’Odeurs) et sur le site internet mis en place par Atmo Normandie et Atmo Hauts-de-France ; 
  • les appels téléphoniques reçus par les Centres anti-poisons (CAP) de Lille et Angers et par le Samu de Rouen ; 
  • les informations recueillies en médecine de ville, en particulier dans le cadre d’une enquête de l’Union régionale des médecins libéraux (URML) de Normandie réalisée auprès des médecins libéraux de Seine-Maritime.

Données issues du système d’information SurSaUD® :

  • 18 passages aux urgences pour « intoxications aux fumées et gaz » entre le 26/09/19 et le 20/10/19 ;
  • augmentation du nombre de consultations pour problèmes respiratoires (crise d’asthme, toux et dyspnée) entre le 26/09/19 et le 03/10/19, chez les adultes notamment, avec un retour à un niveau habituel à partir du 04/10/19 ; 
  • augmentation du nombre de consultations pour malaises, céphalées et migraines le 30/09/19 chez les adultes, avec un retour à un niveau habituel le 02/10/2019 ;
  • augmentation du nombre de recours aux urgences pour troubles anxieux les 20/10/19 et 26/10/19 (dont le lien avec l'incendie n'a pas été établi) ;
  • 42 actes enregistrés par l’association SOS Médecins Rouen comme étant en lien direct avec l’incendie des sites Lubrizol et NL Logistique entre le 26/09/19 et le 06/10/19 (principalement pour crises d’asthme, toux, nausées et vomissements, céphalées et vertiges) ; 1 acte pour céphalée a été enregistré le 10/10/19 puis 2 autres le 14/10/19 pour trouble gastrique et vomissement. 

Les « points épidémiologiques » sur l’accident industriel de Rouen

A partir du lendemain, le 27/09/19, Santé publique France a produit des points épidémiologiques avec une présentation des données de santé actualisées, recueillies dans la phase post-accidentelle immédiate. 

En savoir plus :

Au total, la surveillance épidémiologique réalisée dans le mois qui a suivi l’accident a montré un impact, de faible ampleur, sur l’activité des services d’urgences hospitaliers et de SOS Médecins Rouen. Les problèmes de santé et les symptômes identifiés par les différentes sources qui ont pu être exploitées étaient essentiellement respiratoires (gêne respiratoire, toux et crise d’asthme), ORL et ophtalmologiques (irritation de la langue, de la gorge, des yeux), digestifs (nausée, vomissement), psychologiques (inquiétude, troubles du sommeil, stress et angoisse), ainsi que des céphalées et vertiges.