Programme de dépistage de la surdité permanente néonatale : Bilan de mise en oeuvre en Bretagne, 2015-2016

Publié le 7 novembre 2019
Mis à jour le 22 janvier 2020

Le programme national de dépistage de la surdité permanente bilatérale néonatale (SPBN) amorcé en décembre 2014 a pour objectif la mise en place précoce des meilleures conditions pour favoriser le développement du langage et la communication de l'enfant sourd au sein de sa famille. La première étape du dépistage consiste à vérifier l'audition au cours du séjour en maternité par des méthodes objectives, non invasives. Si le dépistage en maternité ne permet pas de valider que l'enfant entend normalement sur chacune de ses oreilles, le dépistage doit être complété par un examen réalisé par un médecin oto-rhino laryngologiste (ORL). Ensuite, l'enfant entre, le cas échéant, dans la phase de diagnostic. Les analyses portaient sur des données agrégées par établissement et par mois de naissance fournies par l'Association régionale de dépistage et de prévention des handicaps de l'enfant, opérateur retenu par l'Agence régionale de santé de Bretagne. Pour la phase de contrôle et de diagnostic ORL, les nombres de rendez-vous pris et réalisés, de surdités diagnostiquées et leur type ont été compilés. Le taux d'exhaustivité du dépistage était de 99,5 %. Le taux de refus initial s'élevait à 0,2 % avec des variations importantes entre établissements. La proportion d'enfants suspects de SPBN après la phase de dépistage en établissement était de 1,0 %. Après un premier rendez-vous de contrôle chez l'ORL (pour 90,0 % des enfants suspects), 38,0 % des enfants étaient toujours suspects de SPBN, soit 0,4 % des enfants testés à la maternité. Au total, 32 et 28 surdités bilatérales (dont 21 de sévérité moyenne à profonde) étaient diagnostiquées respectivement en 2015 et 2016. Le taux de SPBN moyenne à profonde (soit une perte d'audition supérieure à 40 dB) s'élevait à 0,6/1 000 naissances ayant bénéficié du dépistage pour les 2 années. Ce taux est plus faible que le chiffre attendu de 1/1 000 d'après la bibliographie. Ainsi, se pose la question de la qualité des pratiques et de la remontée des informations à l'opérateur. La formation des personnels, la formalisation des protocoles au sein des établissements, les échanges entre pairs lors de rencontres régionales vont contribuer à améliorer la qualité du dépistage et du diagnostic.

Auteur : Tillaut Hélène, Doncarli Alexandra, Da Costa V, Godey C, Roussey M, Goulet V, King Lisa
Année de publication : 2019
Pages : 36 p.
Collection : Études et enquêtes