Point épidémiologique COVID-19 du 29 avril 2021 : diminution modérée de l’épidémie, la pression hospitalière reste forte

Publié chaque semaine, le point épidémiologique relatif à la surveillance de la COVID-19 présente une analyse détaillée des indicateurs mis en place par Santé publique France et son réseau de partenaires pour suivre l’évolution de l’épidémie et orienter les décisions publiques. 

Publié le 30 avril 2021

En semaine 16 (du 19 au 25 avril 2021), les indicateurs épidémiologiques en population générale étaient à nouveau à la baisse mais de manière plus modérée que lors de la semaine précédente. La diminution de la pression hospitalière reste très limitée, notamment en services de soins critiques. A l’approche de l’assouplissement de certaines restrictions, les indicateurs épidémiologiques restaient à des niveaux plus élevés que ceux observés avant la levée du précédent confinement, dans un contexte où la couverture vaccinale des personnes complètement vaccinées était en progression atteignant 9% de la population. Un haut niveau d’adhésion aux mesures de prévention individuelles et la progression rapide de la vaccination sont donc essentiels pour permettre un assouplissement prochain des mesures collectives sans risquer un débordement des capacités hospitalières.

Une diminution modérée de l’épidémie

Au niveau national, 202 396 nouveaux cas ont été confirmés, soit environ 29 000 cas en moyenne chaque jour. Le taux d’incidence était en diminution pour la seconde semaine consécutive, et atteignait 302/100 000 habitants en semaine 16 (versus 339 en semaine 15, soit -11%). Une diminution du recours au dépistage était observée (3 036/100 000 habitants vs 3 440, soit -12%). Cette diminution visible dans toutes les classes d’âge, restait plus marquée chez les 0-14 ans (-16%) et moins marquée chez les 75 ans et plus (-5%). Le taux de positivité (9,9%) était stable par rapport à la semaine 15.

Une tension toujours vive à l’hôpital

Malgré la réduction de l’incidence depuis deux semaines, la diminution de la pression hospitalière reste très limitée, notamment en services de soins critiques. Le nombre de déclarations de nouvelles hospitalisations de patients COVID-19 a légèrement diminué (-6%). Le nombre de déclarations de nouvelles admissions de patients COVID-19 en services de soins critiques en semaine 16 était similaire à celui de la semaine 15 (2 971 vs 2 980, soit -0,3%). Le nombre de personnes en cours d’hospitalisation se maintenait à un niveau élevé, avec 30 341 personnes hospitalisées au 27 avril (versus 31 147 le 20 avril, soit -3%) dont 5 959 patients en soins critiques (versus 6 000, soit -1%). Pour comparaison, une semaine avant la levée du confinement au 15 décembre 2020, on comptabilisait 25 914 patients hospitalisés pour COVID-19, dont 3 088 en soins critiques.

Les effets bénéfiques des mesures de restrictions confirmés

L’impact des mesures de restrictions a été analysé pour trois groupes de départements de France métropolitaine, définis selon les dates de mise en place des mesures de restrictions renforcées (à partir du 20 mars 2021). Cette analyse montre que l’évolution des indicateurs épidémiologiques en semaines 15 et 16 est compatible avec un effet bénéfique des mesures de restrictions renforcées, couplées aux vacances scolaires anticipées.

Néanmoins, le ralentissement de la circulation virale et ses répercussions sur l’activité hospitalière s’opèrent lentement. A l’approche de la levée de certaines restrictions, le niveau d’incidence des cas confirmés en France métropolitaine est, selon les groupes, deux à trois fois supérieur à celui observé une semaine avant le déconfinement du 15 décembre 2020. Dans ce contexte, l’adhésion aux mesures de prévention individuelles, le respect des protocoles sanitaires ainsi que l’accélération de la vaccination restent des enjeux majeurs pour faire face au niveau de circulation encore très élevé du virus.

#Flash 7 : une présence de variant de plus en plus homogène sur le territoire

Les premiers résultats de l’enquête Flash #7 du 13 avril 2021, montrent que la circulation des variants préoccupants 20I/501Y.V1 et 20H/501Y.V2 devenait plus homogène sur le territoire. Le variant préoccupant 20I/501Y.V1 représentait 89,9% des séquences interprétables parmi les résultats disponibles. Le variant 20I/501Y.V1 restait particulièrement présent en Nouvelle-Aquitaine et en Provence-Alpes-Côte d’Azur (> 95% des séquences interprétables).

Les résultats obtenus dans SI-DEP sur les PCR de criblage montrent que :

  • 82,7 % correspondaient à une suspicion de variant 20I/501Y.V1 (ayant émergé au Royaume-Uni)
  • 5,0% correspondaient à une suspicion de variant 20H/501Y.V2 (ayant émergé en Afrique du Sud) ou 20J/501Y.V3 (ayant émergé au Brésil)

Ces variants ont été détectés dans toutes les régions métropolitaines. La proportion de suspicions de variant 20I/501Y.V1 était supérieure à 80% (parmi les tests positifs criblés) dans 68 départements métropolitains.

Le 29 avril, le variant B.1.617 du virus de la COVID-19, très présent en Inde, a été détecté pour la première fois sur le territoire métropolitain. Selon l’analyse de risque, le variant B.1.617est classé en variant à suivre, ou VOI ( « variant of interest » en anglais). Voir l'actualité.

Dans le cadre de la stratégie nationale de surveillance génomique portée par le consortium EMERGEN, coordonné par Santé publique France et l’ANRS | Maladies Infectieuses Emergentes, un système de détection et de surveillance des cas possibles d’infection du variant B.1.617 a été mis en place par Santé publique France et le Centre national de référence, en lien avec les laboratoires de biologie médicale.

La progression de la vaccination au 27 avril 2021

  • 14 601 130 personnes ont reçu au moins une dose de vaccin contre la COVID-19 et 6 115 998 sont complètement vaccinés, soit respectivement 21,8% et 9,1% de la population en France.
  • En une semaine (20-27 avril 2021), plus de 1,5 million de personnes ont reçu leur première dose de vaccin, soit en moyenne 226 000 personnes par jour.

La mobilisation de tous pour permettre la baisse des taux d’incidence

La diminution des nouveaux cas suggère un effet positif des mesures de freinage mises en place fin mars-début avril sur la circulation du virus. Néanmoins, le niveau de circulation du virus reste élevé et la pression hospitalière ne diminue pas de manière marquée. Cependant, un haut niveau d’adhésion aux mesures de prévention individuelles sera essentiel pour permettre un assouplissement prochain des mesures collectives sans risquer de fortes tensions des capacités hospitalières.

Aussi, la vaccination semble s’accompagner d’un relâchement des mesures barrières alors qu’il est pourtant important de les maintenir. Il reste essentiel que chaque personne présentant des symptômes évocateurs de COVID-19 s’isole immédiatement et réalise un test diagnostique dans les plus brefs délais. L’utilisation des outils numériques (TousAntiCovid) est recommandée pour renforcer les mesures de suivi des contacts et d’isolement rapide.

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COVID-19 : point épidémiologique du 29 avril 2021

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