Santé publique France dans le projet PARC

Objectifs du WP4, stratégie à long terme... tout savoir sur l'implication et le rôle de Santé publique France dans le projet PARC.

Publié le 16 mai 2022

L'implication forte de Santé Publique France sur le projet PARC et en particulier sur le WP4

Quels sont les objectifs du WP4 ?

En cohérence avec la stratégie de l’Agence en matière d’évaluation des expositions de la population aux substances chimiques, la finalité de santé publique est de prévenir au mieux l’exposition de la population et de l’environnement aux substances chimiques en appui aux politiques publiques européennes – le Pacte Vert ainsi que la stratégie de l’Union européenne pour la durabilité des substances chimiques - ou nationales telles que le plan national santé environnement ou la stratégie nationale sur les perturbateurs endocriniens. 

Quelle est la stratégie visée à long terme ?

En combinant des données de la biosurveillance humaine, de la surveillance environnementale et de la santé des écosystèmes, la finalité de ce WP est de dessiner une stratégie de long terme, fondée sur une approche « Une seule Santé » pour mieux comprendre et protéger la santé humaine et l’environnement de l’exposition aux substances chimiques, à l’échelle de l’Union Européenne. Les travaux menés au travers de ce work-package s’appuieront sur le développement d’approches et de technologies innovantes : 

  • tout d’abord, la constitution d’un réseau européen fédérant des communautés pluridisciplinaires s’intéressant à l’exposition humaine, la santé des écosystèmes et la qualité de l’environnement ;
  • puis, le développement d’indicateurs permettant de mieux lier exposition et effet sur la santé humaine ou des écosystèmes ;
  • enfin, le développement de moyens analytiques innovants pour mieux identifier des mélanges de substances ou des substances émergentes. 

Sur la base de ses travaux relatifs aux interactions entre environnement et santé humaine, Santé publique France s’est ainsi positionnée comme co-leader du WP en collaboration avec l’agence allemande pour l’environnement – UBA. Pilote depuis 15 ans de la stratégie nationale de biosurveillance, Santé publique France pourra ainsi mettre à profit son expertise en matière de biosurveillance pour coordonner et mettre en œuvre les travaux prévus dans le cadre de ce partenariat. Ce faisant, Santé publique France alignera également la stratégie nationale de biosurveillance au projet de partenariat européen. 

Focus sur le WP4 : surveillance et expositions

L'objectif global du WP4 est la surveillance des substances chimiques à la fois chez l'homme et dans l'environnement, en considérant différentes sources d’exposition et différentes voies d'exposition. Par une approche "une substance, une évaluation", de nouveaux systèmes de surveillance seront combinés aux existants et harmonisés. Les objectifs spécifiques du WP4 sont :

  • Tâche 4.1 : coordonnée par l’Institut flamand pour la recherche technologique VITO (Belgique) et l’Institut de santé Carlos III ISCIII (Espagne)
    • Poursuivre le développement de la plateforme de biosurveillance humaine 
    • Générer de nouvelles données de biosurveillance humaine
    • Développer un réseau de laboratoires qualifiés pour l'analyse des biomarqueurs d'exposition créé dans HBM4EU
  • Tâche 4.2 : coordonnée par l’Institut national de l'environnement industriel et des risques INERIS (France) et Aarhus University (Danemark).
    • Mieux comprendre la présence de produits chimiques dans l'environnement via des sources multiples et l'exposition résultante des humains et des écosystèmes d'une manière intégrée.
  • Tâche 4.3 : coordonnée par l’Institut national de la recherche agronomique INRAE (France) et Vrije Universiteit (Pays-Bas).
    • Développer des outils et des méthodes innovantes pour améliorer les programmes de surveillance humaine, alimentaire et environnementale, en particulier pour soutenir l'évaluation de l'exposition des populations particulièrement vulnérables
    • Contribuer à la mise en place de système de détection et d'alerte précoce des polluants émergents

Participation à la gouvernance du projet PARC

Santé publique France participe à la gouvernance globale du projet PARC en tant que : 

  • Membre signataire de l’accord de consortium
  • Membre du conseil d’administration 
  • Co-dirigeant du Work package 4 sur la surveillance des expositions aux substances chimiques…
  • Point de contact national chargé de l’animation du Hub d’échange avec les parties prenantes

Portage scientifique du projet de recherche sur les liens entre exposition aux substances chimiques et santé

Au niveau scientifique, Santé publique France et en particulier la Direction Santé Environnement Travail, grâce à son expertise sur le pilotage du programme national de biosurveillance, participera à la tâche 4.1 et portera notamment un projet de recherche sur les liens entre l'exposition aux substances chimiques priorisées dans PARC et les problèmes de santé.

Ce projet de recherche fait suite aux des études de faisabilité initiées dans le cadre de HBM4EU, et qui visent à incorporer des études de biosurveillance dans des enquêtes avec examens de santé. Il a pour objectif d’évaluer, sur la base des recommandations émises dans HBM4EU , la possibilité d’intégrer des mesures de santé aux études de biosurveillance qui seront menées dans PARC afin de dresser une feuille de route pour évaluer les liens entre les expositions chimiques et la santé humaine.

Ce projet sera mené en deux phases : 

  1. La première phase consistera en l'intégration de mesures et de questionnaires normalisés sur les biomarqueurs d'effets et la santé dans les enquêtes de biosurveillance menées dans le cadre de la Tâche 4.1.
  2. La deuxième phase consistera en une étude de faisabilité, à partir d'échantillons en biobanques, pour évaluer les niveaux d’exposition aux substances chimiques prioritaires et les associations avec les effets de santé (biomarqueurs d’effet et évènements de santé). A l’issue d’une évaluation critique de ces deux phases, une feuille de route sera rédigée, identifiant les actions concrètes à entreprendre pour la mise en relation des études de biosurveillance et des études avec examens de santé. 

En outre, les études de biosurveillance HBM4EU alignées à l'échelle de l'UE ont montré que la mesure des biomarqueurs d'effet dans les études de biosurveillance ont permis d'obtenir des informations précieuses sur les mécanismes d'action des substances chimiques. Cette étude complètera ainsi ces approches sur l’utilisation des biomarqueurs d'effets en tant qu'indicateurs d’effets néfastes de l'exposition aux produits chimiques et à leurs mélanges permettant ainsi la mise en œuvre d'interventions préventives efficaces. 

Au niveau du Hub français, Santé publique France a été nommée contact principal

Le partenariat bénéficie de l'organisation d'un hub national (NH) dans chaque pays participant, avec des points de contact nationaux (NHCP) désignés qui coordonnent les échanges avec les ministères, les partenaires nationaux et les autres parties prenantes nationales concernées, et contribuent au développement de synergies avec les initiatives nationales.

Un hub français pourquoi faire ?

Le premier objectif de PARC est de réunir la communauté scientifique au sein d’un réseau transdisciplinaire afin de fixer les priorités de recherche et d’innovation en matière d’évaluation des risques chimiques. 

Les hubs nationaux sont établis avec les ministères, les entités de recherche et les parties prenantes concernés afin de développer les collaborations et d'aligner les activités de PARC sur les priorités et les politiques nationales et européennes. La mise en place de structures nécessaires et d’activités contribuant à la communication, à la diffusion et à l'exploitation des résultats de PARC devrait permettre à chaque acteur concerné de contribuer au projet de partenariat et d’être informé régulièrement des avancées du partenariat. 

Les principaux groupes cibles européens/nationaux d'intérêt pour PARC sont :

  • les régulateurs et les décideurs politiques,
  • les industries chimiques/associations industrielles ayant un rapport avec la santé et la sécurité environnementale,
  • la communauté scientifique, iv) les ONG et v) les citoyens et les associations de citoyens/professionnels. 

Chaque hub forme un réseau d'échange d'informations, d'expertise et de bonnes pratiques dont les liaisons sont assurées par les points de contact nationaux (NHCP).

Au niveau français, le hub sera un espace d’échanges et de communication pour tous les acteurs français impliqués et intéressés à PARC. Un lieu qui permette de nourrir les réflexions autour des projets qui seront développés dans PARC avec pour objectifs principaux : 

  • s’assurer que les orientations scientifiques données aux projets correspondent bien aux priorités nationales et le cas échéant être force de proposition pour orienter certains projets,
  • répondre aux objectifs du partenariat en termes d’accessibilité des données et dissémination des résultats,
  • discuter des perceptions et des intérêts des parties prenantes,
  • identifier les points du projet de partenariat sur lesquels communiquer,
  • adapter le plan de communication aux préoccupations du public.

C’est dans ce cadre que Santé publique France, en collaboration avec l’Anses, l’agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail, lance un appel à expression d’intérêt en vue de la participation des parties prenantes au Hub français du projet de partenariat PARC