Actuellement, les virus influenza aviaires hautement pathogènes ayant une hémagglutinine H5 (H5Nx) circulent intensément dans le monde (y compris en France) et en particulier, des virus de sous-type A(H5N1) de clade 2.3.4.4b. Ces derniers provoquent des mortalités de masse chez les oiseaux sauvages, et touchent diverses espèces animales : volailles, mais également plus de 70 espèces de mammifères sauvages et domestiques (en particulier les bovins laitiers aux Etats-Unis et les chats domestiques).
Dans le Monde
Aux Etats-Unis, des virus A(H5N1) appartenant au clade 2.3.4.4b, ont été introduits à au moins trois reprises depuis fin 2023 dans les élevages de vaches laitières, où plus de 1 000 foyers confirmés ont été recensés depuis le printemps 2024. Il s’agit des premières incursions de virus influenza aviaire identifiées dans cette espèce. Des chats domestiques et d'autres espèces de mammifères ont été retrouvés infectés suite à une exposition à des élevages de vaches laitières infectées ou à l’ingestion de lait cru contaminé.
Plus de 80 cas humains dus à ces virus A(H5N1) de clade 2.3.4.4b ont été identifiés dans le monde depuis 2021, principalement aux Etats-Unis, mais également au Mexique, au Canada, au Chili et au Pérou pour le continent américain ; en Angleterre et en Espagne pour le continent européen ; et enfin en Chine et au Vietnam pour le continent asiatique.
Par ailleurs, des virus influenza aviaires hautement pathogènes de sous-type A(H5N1) appartenant à d’autres clades circulent également en Asie, et sont à l'origine d'une recrudescence récente de cas humains au Cambodge et au Vietnam (clade 2.3.2.1e), ainsi qu'en Inde et au Bengladesh (clade 2.3.2.1a).
Enfin, quatre autres sous-types de virus influenza aviaires ont causé des cas humains dans le Monde depuis 2022, essentiellement en Chine : H9N2, H5N6, H10N3 et H3N8.
L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) et l’ECDC (Centre européen de prévention et de contrôle des maladies infectieuses) considèrent que le risque posé par les virus influenza aviaires à potentiel zoonotique qui circulent à l’heure actuelle est faible pour la population générale, et faible à modéré pour les personnes directement exposées à ces virus. Aucune transmission d'humain à humain n’a été documentée à partir des infections humaines récentes.
Néanmoins, compte tenu des capacités élevées d’évolution génétique et d’adaptation à de nouveaux hôtes par des virus influenza, l’émergence d’un virus capable d’être transmis efficacement d’humain à humain ne peut être exclue. une telle évolution pourrait le cas échéant être à l’origine d’une épidémie voire d’une pandémie liée à ces virus. La forte circulation des virus A(H5N1) au niveau mondial, avec une situation particulièrement évolutive aux Etats-Unis depuis l’automne 2024, augmente le risque d’un virus mieux adapté à l’être humain, et incite à une vigilance accrue.
Dans ce contexte, les organisations sanitaires internationales appellent à un renforcement de la surveillance des cas de grippe zoonotique à l’interface animal/être humain.
En France
À ce jour, aucun cas de grippe humaine dû à un virus influenza aviaire (dit cas de « grippe aviaire ») n’a été détecté en France.


