Grippe-aviaire
Grippe aviaire

Certains virus influenza aviaires ou porcins peuvent infecter l’Homme, et des cas sporadiques sont régulièrement détectés. Le risque de transmission à l'homme des virus influenza aviaires à potentiel zoonotique qui circulent actuellement est faible. Aucun événement de transmission interhumaine n'a été documenté récemment.

Mis à jour le 19 janvier 2024

La grippe aviaire : notre action

Une pandémie grippale survient lors de l’émergence d’un nouveau virus influenza bien adapté à l’Homme, capable d’être transmis efficacement de personne à personne. Lors des précédentes pandémies grippales, les virus en cause résultaient d’échanges génétiques entre des virus influenza d’origine animale et humaine.

Les enjeux de santé publique liés à l’influenza aviaire sont donc importants et, même si le risque d’émergence d’un nouveau virus grippal en France est très faible, une surveillance spécifique est en place depuis 2004 en France afin d’identifier au plus vite les cas possibles de grippe aviaire, importés ou autochtones, d’assurer leur prise en charge médicale rapide et leur diagnostic et d’éviter ou à défaut limiter toute transmission de personne à personne du virus.

La surveillance épidémiologique de la grippe aviaire

Santé publique France est en charge de la surveillance épidémiologique, de la validation du classement des cas suspects de grippe aviaire en cas possibles (nécessitant un prélèvement à visée diagnostic) déclarés en France et de la participation aux investigations autour des cas confirmés. Dans ce cadre, Santé publique France est en lien avec les autorités sanitaires nationales et internationales et s’appuie sur le réseau territorial constitué par les Cellules régionales de Santé publique France, en interaction directe avec les Agences Régionales de Santé (ARS).

La surveillance et l’investigation des cas humains de grippe aviaire ont pour objectifs :

  • d’identifier précocement tout cas survenant sur le territoire national ou importé depuis l’étranger ;
  • de mettre en place une prise en charge médicale adaptée (notamment par antiviraux) et les mesures de gestion autour des cas confirmés ;
  • de réduire le risque d’émergence et de diffusion d’un virus à potentiel pandémique en isolant les cas confirmés et en investiguant les personnes-contacts et co-exposées ;
  • de décrire et caractériser les cas humains d’infection par un virus influenza aviaire ou porcin et leurs expositions, notamment dans le but d’informer les autorités sanitaires dans le cadre de la surveillance internationale des virus influenza.

Identification et suivi de cas

Tout cas suspect de grippe aviaire est signalé par le clinicien le prenant en charge à l’ARS et transmis dans les plus brefs délais à Santé publique France pour validation du classement en cas possible, afin de réaliser une recherche du virus.

En cas de classement en cas possible, l’ARS, en lien avec Santé publique France, veille à ce qu’un prélèvement respiratoire soit envoyé sans délai au Centre National de Référence - Virus des infections respiratoires,  complète les questionnaires des cas possibles et assure le suivi des cas possibles (et le cas échéant, des cas confirmés) jusqu’à guérison, décès ou exclusion.

Identification et suivi des personnes co-exposées ou des personnes-contacts de cas confirmés

L’ARS, en lien avec Santé publique France, identifie et réalise un suivi des personnes ayant partagé la même exposition que le cas confirmé ainsi que de ses contacts étroits, afin d’éviter tout risque de diffusion du virus d’Homme à Homme.

Transmission d’information

Santé publique France assure la transmission des informations recueillies lors du signalement aux autorités de santé compétentes nationales et internationales, en lien avec l’ARS. 

Surveillance renforcée des personnes exposées à un foyer d’influenza aviaire hautement pathogène (protocole SAGA)

Santé publique France a élaboré un protocole de surveillance renforcée des grippes d’origine aviaire (protocole SAGA) qui repose sur la réalisation de prélèvements respiratoires chez des personnes exposées à un foyer d’influenza aviaire hautement pathogène confirmé, y compris lorsque ces personnes sont asymptomatiques (surveillance dite active). 

Objectif

Cette surveillance a pour objectif principal la détection précoce de cas de transmission zoonotique de l’animal à l’homme pour mieux les comprendre, et ainsi réduire les risques pour les personnes exposées et limiter la diffusion. Plusieurs autres pays européens ont mis en place une surveillance similaire (Royaume-Uni, Espagne, Belgique notamment).

Signalement des foyers d’influenza aviaire et identification des personnes exposées

Les foyers d’influenza aviaire sont signalés par les services du Ministère de l’agriculture et de la souveraineté alimentaire à Santé publique France et à l’ARS concernée. Santé publique France prend ensuite contact avec l’éleveur afin d’identifier les personnes exposées et, si elles y consentent, celles-ci se verront proposer de répondre à quelques questions et de réaliser un prélèvement nasopharyngé (comme pour le COVID-19). L’échantillon est transmis au Centre National de Référence Virus des infections respiratoires (CNR) pour rechercher par RT-PCR un virus influenza d’origine aviaire. 

Pour les personnes acceptant de participer, une lettre d’information leur sera envoyée pour les informer du déroulement des investigations et de leurs droits en tant que participants. Cette initiative est mise en place pour répondre à une alerte sanitaire dans le cadre de l'article 67 de la Loi Informatique et Libertés (Loi n°78-17 du 06 Janvier 1978 modifiée). 

Ce dispositif est mis en place sous la forme d’un pilote d’une durée de 4 mois dans quatre régions : Bretagne, Pays de la Loire, Occitanie et Nouvelle-Aquitaine. Ce pilote a notamment pour vocation d’évaluer la faisabilité et la pertinence de ce type de surveillance dans le contexte national. 
Une priorisation des foyers à investiguer sera réalisée par les autorités sanitaires, en lien avec les acteurs en santé animale (DD(ETS)PP/DGAL). Pour les personnes non investiguées, il leur sera recommandé de surveiller leur état de santé pendant les 10 jours suivant la dernière exposition au foyer et de consulter rapidement un médecin en cas de symptômes, en mentionnant l’exposition à risque tel que défini dans le dépliant sur les grippes aviaires et porcines qui leur sera remis. 

Si lors de cette surveillance un cas de grippe aviaire est identifié, des mesures de gestion seront prises conformément à la conduite à tenir en cas de confirmation de grippe zoonotique. Une évaluation de la nécessité ou non de prendre en charge médicalement la personne sera réalisée en lien avec un médecin, et si besoin un infectiologue référent. 

Pour les professionnels de santé

Santé publique France a mis en place une conduite à tenir en cas de suspicion de grippe aviaire ou porcine, prenant en compte les recommandations émises par le Haut Conseil de la Santé Publique dans son avis du 10 décembre 2021. Elle est accessible dans le document " Surveillance et investigation des cas de grippe humaine due à un virus influenza d’origine aviaire ou porcine ".

La recherche de grippe par RT-PCR suivie d’un sous-typage de tout prélèvement positif pour une grippe A est nécessaire pour toute personne présentant un tableau clinique d’infection respiratoire aiguë (IRA) ou des signes d’atteinte du système nerveux central (encéphalite ou méningoencéphalite) et rapportant une exposition à risque à des volailles, des palmipèdes ou des porcs quel que soit le statut sanitaire des animaux, ou encore à des oiseaux ou des Mammifères sauvages malades ou morts. 

A télécharger

vignette-repere-pour-votre-pratique

Avis du Haut Conseil de la santé publique relatif à la prévention de la transmission à l’Homme des virus influenza porcins et aviaires

vignette-repere-pour-votre-pratique

Conduite à tenir vis-à-vis des personnes exposées au virus grippe d'origine animale

vignette-questionnaire

Questionnaire grippe d'origine animale (cas possible)

vignette-questionnaire

Questionnaire grippe d'origine animale (personne contact ou co-exposée)