Infections à coronavirus : la maladie
Les coronavirus, une immense famille de virus
Les coronavirus forment une immense famille de virus. Il existe de nombreux coronavirus infectant principalement les animaux. Cependant, ces virus peuvent parfois causer des infections chez l’être humain, le plus souvent associées à des rhumes et des syndromes grippaux bénins mais peuvent également causer des complications respiratoires de type pneumonie chez des personnes immunodéprimées ou des nourrissons. Les infections à coronavirus ne sont généralement pas diagnostiquées en raison de leur caractère bénin et de leur guérison spontanée. Toutefois, en dehors de la pandémie de Covid-19 causée par le SARS-CoV-2, deux autres coronavirus d'origine animale ont entrainé des épidémies graves chez l’être humain au cours des 25 dernières années :
- le SRAS-CoV responsable d’une épidémie mondiale entre novembre 2002 et juillet 2003 ;
- le Mers-CoV qui a été identifié pour la première fois en 2012 au Moyen-Orient.
Depuis l’identification en septembre 2012 du premier cas humain d’infection à nouveau coronavirus (Middle East Respiratory Syndrome-Coronavirus, Mers-CoV), le bilan mondial de l’European Center for Disease Prevention and Control (ECDC) rapportait début novembre 2025 un total de 2 640 cas confirmés et une létalité proche de 36% parmi les cas détectés. La très grande majorité des cas était rapportée par les pays de la péninsule Arabique (Arabie saoudite, Bahreïn, Émirats arabes unis, Koweït, Oman, Qatar, Yémen) et plus particulièrement par l’Arabie saoudite. Tous les cas survenus en dehors du Moyen-Orient présentaient un lien direct ou indirect avec l’épicentre de l’épidémie.
Entre septembre 2012 et novembre 2025, 16 cas de Mers-CoV importés en Europe ont été recensés dont 2 cas en France identifiés en 2013. Début décembre 2025, deux nouveaux cas ont été diagnostiqués en France, chez des personnes ayant voyagé ensemble dans la péninsule arabique dans les 14 jours précédant leurs symptômes.
L'ECDC considère que la survenue de cas d’infection à Mers-CoV importés en Europe depuis la péninsule arabique est possible compte tenu de la détection régulière de cas dans cette région, d’un trafic aérien important, et de la possibilité d'une transmission interhumaine, en particulier en milieu de soins. Cependant, le risque de survenue en Europe d’une large transmission communautaire liée à des cas importés est estimé à très faible par l'ECDC. Un cluster de grande taille survenu à l’été 2015 en Corée du Sud, avec plusieurs dizaines de cas secondaires, démontre toutefois la nécessité de maintenir une grande vigilance quant au risque d’importation et de transmission de personne à personne de ce virus.
Pour en savoir plus :

La transmission du Mers-CoV
Les connaissances actuelles indiquent que les dromadaires constituent le principal réservoir du Mers-CoV. La transmission du virus à l’être humain s’effectuerait à partir du réservoir animal par contact direct ou indirect (consommation de produits crus issus de l’animal), bien que les modalités précises de la transmission ne soient pas identifiées à l’heure actuelle.
La transmission interhumaine du virus a également été documentée, particulièrement au sein de foyers familiaux et en milieu de soins. Ces infections associées aux soins qui concernent des patients et des professionnels de santé sont responsables de nombreux clusters, facilités par l’absence ou l’insuffisance des mesures d’hygiène de type précautions standard et complémentaires gouttelettes.
Enfin, des cas sporadiques sont régulièrement signalés dans la péninsule arabique, sans exposition directe à une source animale ou un cas humain identifiée.
Les mesures de prévention vis-à-vis du Mers-CoV
Des mesures de prévention concernant les contacts avec les dromadaires, des barrières mécaniques comme le port d’un masque ou d’une blouse pour les soignants, le lavage régulier des mains et surtout l’isolement des cas suspects, sont efficaces.
Des symptômes peu spécifiques
Le tableau clinique est variable, allant de l’absence de symptômes (cas asymptomatiques) à des symptômes respiratoires bénins, voire une maladie respiratoire aiguë grave pouvant être mortelle. Les signes cliniques habituels de l’infection par le Mers-CoV sont la fièvre, la toux et des difficultés respiratoires. La présence d’une pneumonie est fréquente, bien que pas systématique. Des symptômes gastro-intestinaux, dont la diarrhée, ont également été signalés.
Une prise en charge uniquement symptomatique
Aucun vaccin ni traitement spécifique n’est, à l’heure actuelle, disponible pour prévenir ou prendre en charge les infections à Mers-CoV. Une surveillance réactive des cas importés des zones à risque connues (principalement la péninsule arabique) est donc essentielle pour éviter l’installation d’une chaîne de transmission. La prise en charge des cas repose sur des traitements symptomatiques.
