Mort subite du nourrisson : situation en 2005 et tendances évolutives depuis 1975.

Publié le 22 janvier 2008
Mis à jour le 19 août 2022

Introduction. L'étude présente les caractéristiques de la mort subite du nourrisson (MSN) en 2005, son évolution au cours des 30 dernières années et sa contribution à la mortalité infantile. Méthodes. Les données françaises proviennent de la statistique nationale des causes de décès, élaborée annuellement par le Centre d'épidémiologie sur les causes médicales de décès (CépiDc) et les données européennes d'Eurostat. L'étude porte sur la MSN en tant que cause initiale de décès chez les enfants de moins d'un an. Les effectifs de décès, taux pour 100 000 naissances vivantes, ratio de mortalité, part de la MSN dans la mortalité générale, et pourcentages de variation sont les indicateurs utilisés. Résultats. On a enregistré en 2005 en France métropolitaine 247 décès par MSN. Le taux de décès global est de 31,9/100 000. Les enfants de plus de 27 jours de vie sont les plus concernés avec une surmortalité masculine de 1,6. Quel que soit le sexe, une majorité des régions du sud de la France présente de faibles taux de décès. Au sein de l'Europe, la France fait partie des pays à fort taux de décès. La MSN contribue pour un décès sur 10 à la mortalité infantile. Pendant la période post-néonatale, elle constitue la première cause mortalité chez les garçons. L'évolution dans le temps de la MSN a été contrastée par rapport à celle de la mortalité infantile, en particulier au cours des années 1970, avant de suivre les mêmes tendances à partir des années 1990. Conclusion. Malgré un contexte de baisse générale, les taux de décès par MSN demeurent encore élevés en France, avec de grandes disparités interrégionales. L'homogénéisation de la prévention et de la prise en charge doit être recherchée et soutenue. (R.A.)

Auteur : Aouba A, Pequignot F, Bovet M, Jougla E
Bulletin Epidémiologique Hebdomadaire, 2008, n°. 3-4, p. 18-21