La grossesse et le post-partum constituent des périodes à haut risque de maladie vasculaire. L’augmentation de l’âge maternel à la première grossesse, de l’obésité et des pathologies chroniques chez les femmes enceintes entraîne une aggravation du risque cardiovasculaire pendant la grossesse et le post-partum. Certaines complications telles que les désordres hypertensifs de la grossesse ou le diabète gestationnel peuvent augmenter le risque cardiovasculaire des femmes plusieurs années après l’accouchement.
Par conséquent, la surveillance et la prévention par Santé publique France sont primordiales.
La surveillance épidémiologique des maladies vasculaires de la grossesse
La surveillance des maladies vasculaires pendant la grossesse s’appuie sur l’exploitation de plusieurs sources de données :
- Le système national des données de santé (SNDS) qui regroupe :
- les données d’hospitalisation du Programme de médicalisation des systèmes d'information de l’Agence technique de l’information sur l’hospitalisation ;
- des données de consommations de soins du Système national d’information inter-régimes de l’Assurance maladie de la Caisse nationale de l’assurance maladie et de son échantillon généraliste des bénéficiaires (EGB ; échantillon au 1/97e du Sniiram) ;
- des données des causes médicales de décès du Centre d’épidémiologie sur les causes médicales de décès (CépiDc) de l’Institut national de la santé et de la recherche médicale.
- La cohorte CONCEPTION (conçue à partir des données du SNDS) : cette cohorte de 6,3 millions d’accouchements et 4,4 millions de femmes a permis d’étudier la prévalence des désordres hypertensifs de la grossesse, et leur lien avec les maladies cardio-neuro-vasculaires des femmes dans les années suivant la naissance.
- Les données du dispositif de recensement et d’analyse des décès maternels mis en place et géré par l’Inserm (équipe EPOPé).
- Les données de l'enquête nationale périnatale sur l’état de santé des mères et des nouveau-nés (caractéristiques, pratiques médicales, lieux d’accouchements), mise en œuvre par la Direction générale de la santé, la Direction générale de l’offre de soins, la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques, Santé publique France et l’Équipe EPOPé de l’Inserm.
A partir de ces bases de données, des indicateurs sur la prévalence et l’incidence des différentes complications cardiovasculaires pendant la grossesse et le post-partum ont été produits par Santé publique France, notamment sur la survenue d’un désordre hypertensif de la grossesse ou d’un événement cardiovasculaire (thrombose veineuse, syndrome coronarien aigu, AVC, insuffisance cardiaque).
Une thèse d'épidémiologie a été menée au sein de l'agence sur le lien entre les troubles de la pression artérielle durant la grossesse (ou les désordres hypertensifs de grossesse) et le risque cardiovasculaire des mères dans les années suivant l'accouchement. Ces travaux ont fait l'objet de plusieurs publications scientifiques.
Enfin, Santé publique France participe, en pilotant le Comité national d’experts sur la mortalité maternelle, à l’examen des circonstances de chaque décès maternel afin d’établir s’il existe un lien direct ou indirect entre le décès et la grossesse et de déterminer le caractère évitable du décès.
Une action de prévention contre les maladies vasculaires de la grossesse
Santé publique France informe ses parties prenantes 'ministère, décideurs, sociétés savantes, association de patients, etc.) et recommande les actions de prévention adaptées, telles que les mesures hygiéno-diététiques à suivre pour diminuer le risque de maladies vasculaires aux différents âges de la vie des femmes, notamment pendant la grossesse.
Projet pilote JACARDI : prévenir le risque cardiovasculaire après une grossesse à risque
Dans le cadre de l’action européenne JACARDI (Joint Action on Cardiovascular Diseases and Diabetes, financée par EU4Health), Santé publique France pilote une initiative innovante. Son objectif :
- Évaluer la faisabilité et l’efficacité d’une intervention d’information et de prévention destinée aux femmes ayant présenté un désordre hypertensif pendant la grossesse, en ciblant particulièrement celles avec un faible niveau de littératie en santé.
- Encourager l’adoption de modes de vie plus sains pour réduire leur risque cardiovasculaire futur.
- Sensibiliser les professionnels de santé au lien entre complications obstétricales et risque cardiovasculaire chez la femme.
Ce projet, co-construit avec les professionnels de santé et les femmes elles-mêmes, vise à renforcer la prévention et l’accompagnement personnalisé.
1000-premiers-jours.fr : un site internet pour informer et accompagner les parents
Le site « 1 000 premiers jours », développé par Santé publique France, informe et accompagne les parents pendant la grossesse et les deux premières années de l’enfant. Il propose :
- des conseils en alimentation adaptés aux femmes enceintes ;
- la promotion d’une activité physique modérée, un levier clé pour réduire les risques de complications cardiovasculaires.
Ces recommandations sont également disponibles sur mangerbouger.fr, dans la rubrique dédiée « Futures mamans ».
Outils et ressources pour les professionnels
Santé publique France met à disposition :
- des ressources méthodologiques pour concevoir des actions de promotion de la santé et de soutien à la parentalité ;
- des documents d’information validés scientifiquement, couvrant les comportements protecteurs à adopter avant, pendant et après la grossesse.
Ces supports, prêts à l’emploi, facilitent les échanges avec les familles et renforcent la prévention.



