Evolution temporelle du recours à la réadaptation cardiaque après un infarctus du myocarde, France, 2010-2014

Publié le 13 décembre 2016
Mis à jour le 6 septembre 2019

Introduction : l'objectif était de décrire les taux de recours nationaux et régionaux aux soins de suite et de réadaptation (SSR), particulièrement en réadaptation cardiaque (RC), après hospitalisation pour infarctus du myocarde (IDM) en France en 2014, et d'analyser les évolutions temporelles du recours à la RC après IDM entre 2010 et 2014. Méthodes : les patients hospitalisés avec un diagnostic principal d'IDM (codes CIM-10 I21 à I23) au premier semestre de chaque année entre 2010 et 2014 ont été sélectionnés dans les bases du PMSI-MCO (Programme de médicalisation des systèmes d'information Médecine, chirurgie, obstétrique). Pour ces patients, un séjour en SSR a été recherché jusqu'à six mois après la sortie de l'hospitalisation index pour IDM. Les taux standardisés sur l'âge nationaux et régionaux de recours à la RC et d'hospitalisations en SSR pour " autres motifs " après IDM ont été calculés et leurs évolutions ont été analysées par régression de Poisson. Résultats : parmi les 29 424 patients hospitalisés pour IDM au premier semestre 2014, 36,9% (n=10 873) ont été admis en SSR et 28,5% en RC (n=8 380). Le taux d'admission en RC, standardisé sur l'âge, était significativement plus élevé chez les hommes (29,6%, n=6 707) que chez les femmes (24,9%, n=1 673). Entre 2010 et 2014, une augmentation annuelle moyenne du taux de recours en RC a été observée chez les hommes (+5,0%) et les femmes (+6,6%). La part de l'hospitalisation complète pour une RC a diminué au profit de l'ambulatoire (p<0,0001). Enfin, des disparités régionales importantes, tant en termes de taux que d'évolutions temporelles entre 2010 et 2014, ont été enregistrées. Conclusion : des augmentations du taux d'admission en SSR et en RC à la suite d'un IDM ont été observées. Elles sont en partie imputables à l'augmentation de la prise en charge en ambulatoire. Cependant, l'admission en RC restait faible, surtout chez les personnes âgées. L'étude des disparités régionales met en avant des inégalités territoriales importantes qu'il paraît nécessaire de combler pour assurer une prise en charge équitable sur l'ensemble du territoire.

Auteur : Gabet A, de Peretti C, Nicolau J, Iliou MC, Olie V
Bulletin Epidémiologique Hebdomadaire, 2016, n°. 43, p. 764-74