Paludisme
Paludisme

Le paludisme est une maladie infectieuse due à un parasite du genre Plasmodium et transmise à l’homme par la piqure de moustiques du genre Anophèle. Certains cas sont à déclaration obligatoire.

Mis à jour le 14 août 2025

Le paludisme : la maladie

Un parasite transmis par piqûre de moustique

Le paludisme est une maladie infectieuse potentiellement mortelle due à un parasite du genre Plasmodium dont il existe cinq espèces : Plasmodium falciparum, Plasmodium vivax, Plasmodium ovale, Plasmodium malariae et Plasmodium knowlesi

P. falciparum est tout particulièrement préoccupant parce que responsable des formes potentiellement graves voire mortelles.

P. vivax et P. ovale sont parfois à l’origine de formes résurgentes de la maladie. Les rechutes peuvent survenir des années après la primo infection.

Les moustiques femelles du genre Anopheles sont vecteurs de la transmission du paludisme. Après ingestion du parasite lors d’un repas sanguin sur un sujet humain infecté, le parasite subit un cycle dans l’anophèle qui, après quelques jours, devient capable d’infecter un autre humain lors d’un nouveau repas sanguin à l’occasion d’une piqure.

Par ailleurs, le paludisme peut être transmis exceptionnellement par voie materno-fœtale, ou par voie sanguine (voie transfusionnelle, ainsi que par greffe ou partage de seringue).
Dans ce contexte, les enjeux de Santé publique France sont :

  • de surveiller l’incidence du paludisme en métropole et dans les départements d’Outre-mer,
  • d’encourager sa prévention lors des voyages dans les zones d’endémie.
Les chiffres-clés du paludisme
Infographie concernant le paludisme

Un diagnostic clinique et parasitologique

  • Après la piqûre infectante, les symptômes apparaissent généralement dans les 8 à 30 jours. 
  • Aucun symptôme n’étant spécifique de la maladie, le diagnostic de paludisme doit être évoqué devant toute fièvre survenant chez une personne de retour de zone d’endémie.
  • Les différents symptômes sont :
    • En cas d’accès palustre simple, manifestation classique de la maladie : fièvre, syndrome pseudo-grippal avec frissons, maux de tête, douleurs musculaires et fatigue, mais aussi souvent diarrhée, vomissements voire toux. La triade « thrombopénieanémiesplénomégalie » est très évocatrice mais ne s’installe qu’après quelques jours d’évolution de la maladie.
    • En cas de complication, peuvent apparaître :
      • une fatigue extrême ; une difficulté à respirer ;
      • des urines foncées ou du sang dans les urines ;
      • un ictère (coloration jaune de la peau et des yeux) ;
      • un neuropaludisme (P. falciparum) qui associe des convulsions répétées, des troubles de la conscience pouvant aller jusqu’à un coma voire la mort. 
  • Le diagnostic du paludisme repose sur un examen microscopique parasitologique avec goutte épaisse et frottis mince, une analyse quantitative de la couche leucocytaire (QBC) ou une technique de biologie moléculaire (RT-PCR).  En urgence, il est possible d’utiliser des tests diagnostiques rapides immunochromatographiques qui doivent faire l’objet d’une confirmation parasitologique. 

Une urgence thérapeutique

Les médicaments antipaludiques peuvent être utilisés en thérapeutique (lorsque le paludisme est avéré) ou en prophylaxie (prévention lors d’un voyage en zone endémique).

L’évolution des cas de paludisme à P. falciparum étant imprévisible voire parfois rapidement fatale, le traitement doit être mis en place en urgence devant toute suspicion de paludisme avant même la confirmation du diagnostic. 

Une prévention indispensable en zone d’endémie

La prévention, indispensable, doit faire l’objet avant le départ dans un pays en zone d’endémie d’une consultation, si possible de médecine du voyage. Elle repose sur :

  • L’éviction des piqures de moustiques, indispensable notamment entre le crépuscule et l’aube. Les conseils à suivre sont :
    • de dormir sous moustiquaire imprégnée ;
    • d’utiliser des répulsifs cutanés (en respectant les contre-indications) sur les parties découvertes du corps ;
    • de brancher la climatisation, quand c’est possible ;
    • d’utiliser des diffuseurs électriques d’insecticides à l’intérieur ;
    • de porter des vêtements longs couvrants.
  • La chimioprophylaxie : Il s’agit de la prise, sur prescription médicale, d’un médicament antipaludique destiné à prévenir l’infection en cas d’exposition possible au paludisme. Cette chimioprophylaxie doit être adaptée selon les caractéristiques individuelles du voyageur, la molécule choisie et le pays visité.
  • Il n’existe pas aujourd’hui de vaccin contre le paludisme mais des essais sont en cours.

Aucun moyen de prévention ne peut constituer une protection absolue contre le paludisme. Il faut donc nécessairement rester, jusqu’à trois mois après le retour de zone d’endémie, attentif à l’apparition de fièvre et, le cas-échéant, consulter en urgence et signaler au médecin son séjour en zone impaludée.

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