Étude des facteurs de risque de survenue des surinfections cutanées chez les enfants atteints de varicelle vus à l'hôpital

Publié le 1 mars 2008
Mis à jour le 6 septembre 2019

En juin 2002, le Groupe de pathologie infectieuse pédiatrique (GPIP) signalait à l'Institut de veille sanitaire une augmentation des cas graves de varicelles hospitalisées. La majorité des cas graves était liée à une surinfection cutanée. Une étude visant à appréhender au mieux les facteurs de risque (en l'occurrence l'utilisation de talc) de la survenue de surinfection cutanée chez les enfants atteints de varicelle a été conduite en septembre 2004 afin d'orienter les mesures de prévention. Une étude cas-témoins a été menée en milieu hospitalier dans les services de pédiatrie de France métropolitaine participant à l'Observatoire des varicelles et volontaires pour participer à l'étude. La période de recueil de données s'est étendue d'avril 2004 à septembre 2006. La population d'étude a été constituée par des enfants atteints de varicelle se présentant à l'hôpital (hospitalisation ou passage aux urgences ou en consultation). Un cas a été défini comme un enfant atteint de varicelle et présentant une surinfection cutanée. Un témoin a été défini comme un enfant atteint de varicelle sans surinfection cutanée. Les cas et les témoins étaient identifiés par les cliniciens: chaque sujet répondant à la définition de cas a été inclus puis le sujet qui suit immédiatement répondant à la définition de témoin. Les variables collectées en partie par téléphone auprès des parents ont concerné les caractéristiques sociodémographiques et économiques, la gravité de la maladie, les mesures anthropométriques, les pratiques d'hygiène et les traitements pris avant l'arrivée à l'hôpital. Les données ont été analysées par un modèle de régression logistique. Un effectif de 234 patients (109 cas et 125 témoins) a été inclus. La répartition par sexe et âge était comparable dans les deux groupes. Les variables significativement liées à la survenue de surinfection cutanée au seuil de 5 % en analyse multivariée étaient l'utilisation de poudre (Nisapulvol® et autres types de talc) (OR=3,5 [1,5-8,1]), la prise d'anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) (OR=3,7 [1,8-7,8]), la présence de fièvre élevée à l'admission (OR=4,3 [2,2-8,2]) et le niveau professionnel de la mère (OR=3,0 [1,4-6,8] pour les enfants qui ont une mère de CSP "cadre" par rapport à ceux dont la mère appartient à d'autres catégories professionnelles. Aucune pratique d'hygiène n'est associée à la survenue de surinfection. Les résultats de cette étude confirment l'hypothèse que l'utilisation de poudres est un facteur de risque de survenue d'une surinfection cutanée chez les enfants atteints de varicelle. La prise d'AINS est associée à la survenue de surinfection cutanée mais le lien de causalité ne peut pas être définitivement établi par cette étude. Ces résultats aident à définir des pratiques à risque de surinfection cutanée et confortent les recommandations actuelles de l'Afssaps de ne pas utiliser de talc ni d'AINS dans le traitement de la varicelle (R.A.)

Auteur : Ndiaye B
Année de publication : 2008
Pages : 27 p.