Estimation d'un risque transfusionnel émergent : l'exemple du VHE

Publié le 3 novembre 2014
Mis à jour le 6 septembre 2019

Objectif : l'évaluation du risque transfusionnel est une étape indispensable qui doit précéder toute stratégie de dépistage d'un agent pathogène transmissible par transfusion. Suite à la survenue de plusieurs cas de transmission par transfusion du VHE en France, une évaluation de risque pour ce virus a été réalisée. Méthode : nous avons utilisé une méthode basée sur la prévalence de l'ARN-VHE sur les dons de plasma servant à la préparation du plasma PFC-SD. Pour estimer cette prévalence sur l'ensemble des dons, les données ont été redressées sur les facteurs de risque du VHE (sexe, âge et région de résidence) en faisant l'hypothèse qu'ils étaient identiques chez les donneurs de plasma et de sang total. Résultats : parmi les 57 101 dons de plasma testés en 2013, 24 étaient ARN-VHE positifs (taux brut de 4,2 pour 10 000 dons). Après redressement, le nombre total de dons de sang ARN-VHE positifs a été estimé à 788, soit un taux de 2,65 pour 10 000 dons (IC 95 % : 1,6 3,7) ou 1/3800 dons (1/6200 1/2700). Ce taux est 12 fois plus élevé chez les hommes que chez les femmes, augmente avec l'âge et varie selon la région. Conclusion : le risque de contamination d'un don de sang par le VHE a été estimé à 1 pour 3800 dons en 2013. Une donnée essentielle est toujours manquante pour évaluer maintenant ce risque chez les receveurs : la dose minimale infectieuse. De plus, ce risque-receveur devra être évalué selon les caractéristiques des patients transfusés : présence d'une immunité anti-VHE, existence d'une hépatopathie chronique ou d'une immunodéficience. (R.A.)

Auteur : Pillonel J, Gallian P, Sommen C, Couturier E, Piquet Y, Djoudi R, Laperche S
Transfusion clinique et biologique, 2014, p. 162-6