Les hospitalisations pour complications podologiques chez les personnes diabétiques traitées pharmacologiquement en France en 2013.

Publié le 10 novembre 2015
Mis à jour le 6 septembre 2019

Objectif : dresser un bilan des hospitalisations pour complications podologiques chez les personnes diabétiques en France en 2013. Méthodes : les données ont été extraites du Système national d'information inter-régimes de l'assurance maladie (Sniiram) chaîné au Programme de médicalisation des systèmes d'information (PMSI). Les personnes diabétiques traitées pharmacologiquement ont été identifiées sur la base des remboursements de traitements antidiabétiques. Les hospitalisations pour amputation d'un membre inférieur (AMI) ont été sélectionnées à partir des actes codés selon la classification commune des actes médicaux, et celles des plaies du pied à partir des diagnostics principaux, reliés et associés. Pour les plaies du pied, le premier séjour annuel de chaque personne a été conservé. Pour les AMI, le séjour de l'amputation de niveau le plus proximal a été conservé. Afin d'établir des comparaisons régionales et selon le niveau socio-économique, les taux d'incidence ont été standardisés sur la structure d'âge de la population européenne 2010, chez les personnes de 45 ans et plus. Résultats : en 2013, en France, les taux d'incidence des hospitalisations pour AMI et plaie du pied dans la population diabétique étaient respectivement de 252/100 000 et 668/100 000 personnes diabétiques. À structure d'âge identique, le taux d'hommes diabétiques hospitalisés pour AMI était 2,6 fois plus élevé que celui des femmes, et le taux de plaies du pied était 1,6 fois supérieur. Ces taux étaient respectivement 1,5 et 1,4 fois plus élevés chez les personnes diabétiques de moins de 60 ans bénéficiaires de la Couverture maladie universelle complémentaire que chez les non-bénéficiaires. Il était 1,3 fois supérieur chez les personnes résidant dans les communes les plus défavorisées par rapport à celles résidant dans les communes les plus favorisées. Les disparités régionales étaient très marquées pour ces deux complications. Conclusion : les hospitalisations pour complications podologiques restent très fréquentes dans la population diabétique en France en 2013, et de fortes disparités socio-économiques et territoriales sont observées. Ce système de surveillance des hospitalisations pour complications podologiques, basé sur les données du Sniiram, peut devenir un outil d'aide au développement d'actions régionales dans les zones identifiées à haut risque.

Auteur : Fosse Edorh S, Mandereau Bruno L, Hartemann Heurtier A
Bulletin Epidémiologique Hebdomadaire, 2015, n°. 34-35, p. 638-44