Encéphalite à tiques en France : premier bilan des cas recensés par la déclaration obligatoire entre 2021 et 2023

Santé publique France publie le bilan des deux premières années de surveillance par la déclaration obligatoire des cas d’encéphalite à tiques (TBE) sur la période mai 2021 à mai 2023.

Publié le 7 juillet 2023

Le virus de l’encéphalite à tiques est transmis à l’humain par piqûre de tique lors des activités professionnelles ou de loisirs, dans les zones boisées humides comme le camping, les randonnées, le ramassage de champignons… Plus rarement, la contamination peut se faire par consommation de lait cru ou de fromage au lait cru principalement de chèvre ou de brebis. 

L’encéphalite à tique est une infection qui atteint le système nerveux central (cerveau et moelle épinière dans une proportion importante des cas, et 40 % de ceux-ci cas peuvent présenter des séquelles neurologiques pendant plusieurs années. 

La principale mesure de prévention consiste à porter des protections contre les piqures de tiques.

Face à l’augmentation de l’incidence de la maladie dans toute l’Europe et l’extension de la zone et la période où le virus circule habituellement, les infections par le virus de l’encéphalite à tique (virus TBE) ont été inscrites sur la liste des maladies à déclaration obligatoire (MDO) en mai 2021 permettant un meilleur recensement des cas. Ce premier bilan publié aujourd’hui montre que les infections acquises sur le territoire sont plus nombreuses que celles acquises lors de voyage.

Chiffres clés des encéphalites à tiques en France hexagonale sur la période 2021-2023

  • 71 cas ont été notifiés entre mai 2021 et mai 2023, (30 en 2021, 36 en 2022 et 5 en 2023).
  • 86% des cas était des cas d’infection « autochtone » (61 cas) et 14 % (10 cas)avaient été infectés dans un pays « à risque », à l’occasion d’un voyage ou parce qu’il s’agissait de leur lieu habituel de résidence.
  • Sur les 71 cas notifiés :
    • 4 cas étaient des enfants de moins de 16 ans et 15 étaient âgés de plus de 65 ans ;
    • 94 % des cas ont été hospitalisés ;
    • aucun décès survenu au moment de la déclaration.
  • 15% des cas exerçaient des professions les exposant particulièrement à des piqures de tiques : éleveur ou famille d’un éleveur ou ouvrier d’élevage de chevaux ou ruminants (n=7), agent de l’Office National des Forêts (ONF) (n=1), horticulteur (n=1), forestier (n=1), étudiant en lycée agricole (n=1).
  • La Haute-Savoie est le département ayant rapporté le plus de cas au cours de ces deux années, alors que la reconnaissance du virus y est beaucoup plus récente qu’en Alsace.
  • La région Auvergne-Rhône Alpes est dorénavant une zone importante de circulation du virus, avec des massifs particulièrement à risque, tels que le Forez. La zone de circulation du virus atteinte au sud l’Ardèche, département qui devrait faire l’objet d’une vigilance particulière.
Lieu probable de contamination des cas autochtones d’infection par le virus TBE déclarés en France de mai 2021 à mai 2023 (n= 61)
Lieu probable de contamination des cas autochtones d’infection par le virus TBE déclarés en France de mai 2021 à mai 2023 (n= 61)

La surveillance de ces infections dans les années à venir montrera si la zone de circulation du virus continue à s’étendre. Cette dynamique souligne la nécessité de se protéger contre les piqures de tiques en cas de travail ou de loisir en tous lieux.

A télécharger

Encéphalites à tiques (TBE) en France. Bilan des cas déclarés de mai 2021 à mai 2023.

En savoir plus

Comment se protéger des piqûres de tiques ? 

Petites par leur taille, les tiques sont difficiles à repérer. Lorsque l’on se promène en forêt, dans des prés ou lorsque l’on jardine, quelques conseils à suivre permettent de se protéger des piqûres :

  • se couvrir, en portant des vêtements longs qui recouvrent les bras et les jambes, un chapeau et rentrer le bas du pantalon dans les chaussettes ;
  • rester sur les chemins et éviter les broussailles, les fougères et hautes herbes ;
  • utiliser des répulsifs cutanés.

En rentrant chez soi après une balade en forêt ou après avoir jardiné, il est conseillé de :

  • s’examiner et vérifier soigneusement l’ensemble de son corps ;
  • en cas de piqûre, retirer le plus rapidement possible la ou les tiques avec un tire-tique ou à défaut une pince fine.

La vaccination contre l’encéphalite à tiques

La vaccination contre l’encéphalite à tiques est recommandée chez les voyageurs adultes et enfants exposés en pays très endémique.

Maladies à déclaration obligatoire (MDO)

Le dispositif de surveillance des maladies à déclaration obligatoire repose sur la transmission de données par les médecins et les biologistes (libéraux et hospitaliers)...