Cancer colorectal : un taux de participation aux tests de dépistage stable en 2021-2022

Santé publique France publie ses données annuelles de dépistage organisé du cancer colorectal en France pour la période 2021-2022 également disponibles en open data sur Géodes. Ces données indiquent un taux de participation au programme stable par rapport à la période précédente et toujours en dessous du standard européen. 

Publié le 23 mars 2023
Détecté à un stade précoce, le cancer colorectal guérit dans 9 cas sur 10

Troisième cancer le plus fréquent, le cancer colorectal touche 43 300 personnes et cause 17 100 décès chaque année. Santé publique France surveille l’évolution du cancer colorectal en France et est en charge de l’évaluation du programme national de dépistage dont les données de participation sont publiées chaque année. Ce programme, proposé tous les 2 ans aux personnes de 50 à 74 ans, permet de détecter des polypes ou adénomes, avant qu’ils ne dégénèrent en cancer ou de mettre en évidence un cancer colorectal à un stade peu évolué. Les résultats de l’évaluation réalisée sur la période 2021-2022 montrent qu’un peu plus d’un tiers des personnes concernées ont réalisé un test de dépistage. Pourtant, grâce à un dépistage simple et efficace à réaliser chez soi, ce cancer peut être détecté à un stade précoce et  guéri dans 9 cas sur 10.

Santé publique France rappelle l’importance de continuer à sensibiliser la population sur l’importance du dépistage pour favoriser la participation et diminuer le taux de mortalité liée au cancer. Chaque année, en mars, une campagne d’information est réalisée par l’Institut national du cancer à l’occasion du mois de sensibilisation contre le cancer colorectal.

Les chiffres-clés du cancer du côlon rectum
Infographie concernant le cancer du côlon rectum

Cancer colorectal : résultats clés du dépistage en 2021-2022

Près de 35 % de la population a réalisé un test de dépistage du cancer colorectal en 2021-2022, un chiffre stable par rapport à la période précédente (2020-2021) mais toujours en-deçà du standard européen (45 %)

  • Sur les 17,7 millions de personnes éligibles, 6,1 millions ont réalisé un test de dépistage du cancer colorectal en 2021-2022 représentant un taux de participation de 34,3 % versus 34,6 % en 2020-2021. Bien que stables, il s’agit, pour ces deux périodes de référence, des taux de participation les plus hauts observés depuis plus de 10 ans.
  • Taux de participation plus élevé chez les femmes (35,3 %) que chez les hommes (33,2 %), qui augmente avec l’âge et varie selon les départements :
    • chez les hommes : de 32,6 % chez les 50-54 ans à 38,7 % chez les 70-74 ans ; 
    • chez les femmes : de 34,4 % chez les 50-54 ans à 38,4 % chez les 70-74 ans ;  
    • les taux les plus bas sont observés en Guyane (8,3 %), en Corse (18,2 %) et en Guadeloupe (21,4 %) ;
    • les taux les plus élevés sont observés en Ille-et-Vilaine (45,3 %), dans le Maine-et-Loire (44,4 %), le Haut-Rhin (44,4 %) et le Bas-Rhin (44,1 %).
  • Proportion de test positif de 3,5 % (213 599 personnes dépistées positives), plus élevée chez les hommes (4,2 %) que chez les femmes (2,9 %), qui augmente avec l’âge et varie selon les départements : 
    • chez les hommes : de 3,5 % chez les 50-54 ans à 5,5 % chez les 70-74 ans ;
    • chez les femmes : de 2,7 % chez les 50-54 ans à 3,7 % chez les 70-74 ans ;
    • elle varie également selon les départements de 3,0 % à 4,3 %.

Faciliter l’accès au test pour favoriser la participation de la population cible à ce dépistage qui sauve des vies

Afin de faciliter et diversifier les modalités d’accès au test de dépistage, de nouvelles mesures ont été mises en place.

monkit.dépistage-colorectal.fr : commander et recevoir chez soi son kit de dépistage du cancer colorectal

Depuis le 1er mars 2022, il est possible, pour les hommes et les femmes de 50 à 74 ans, munis de leur  invitation à participer au dépistage organisé du cancer colorectal, de commander le test en ligne pour le recevoir à son domicile : monkit.depistage-colorectal.fr

Monkit.depistage-colorectal.fr est un site du Ministère de la Santé et des Solidarités, l’Assurance Maladie et l’Institut national du cancer.  

Remise du kit de dépistage en officine ou par le médecin

Il est maintenant possible, pour les hommes et les femmes de 50 à 74 ans, de retirer son kit de dépistage en officine : le pharmacien, qui a reçu une formation spécifique, s’assure que le test est le dépistage adapté à la personne qui en fait la demande et, le cas échéant, il lui remet un test de dépistage. De même qu’il est possible de l’obtenir via un médecin.

Le cancer colorectal : un cancer évitable

Comment se développe le cancer colorectal ?

Le cancer colorectal se développe à partir des cellules qui tapissent la paroi interne du côlon ou du rectum. Le plus souvent, ces tumeurs malignes proviennent d’une tumeur bénigne qui évolue lentement et finit par devenir cancéreuse. 

Comment le cancer colorectal peut-il se détecter ?

Le cancer colorectal peut être découvert à un stade précoce grâce à un dépistage par recherche de sang occulte dans les selles. En France, un programme de dépistage organisé est proposé tous les 2 ans aux personnes âgées de 50 à 74 ans les invitant à réaliser un test de dépistage. Les personnes dont le résultat du test est positif sont invitées à réaliser une coloscopie afin de détecter la présence éventuelle de lésions précancéreuses ou de cancer.

Quels sont les facteurs de risque du cancer colorectal ?

Plusieurs facteurs de risque modifiables ayant trait au mode de vie (consommation d’alcool, tabagisme, sédentarité, inactivité physique, surpoids et obésité, alimentation avec une consommation faible en fibres, excessive de viande rouge ou de viandes transformées) ont été identifiés et ces cancers sont donc en partie évitables.

Les missions de Santé publique France dans la surveillance et la prévention du cancer colorectal

  • Surveiller l’évolution épidémiologique du cancer colorectal
  • Evaluer le programme national de dépistage organisé au niveau national, régional et départemental
  • Promouvoir la lutte contre les facteurs de risques évitables