Syndrome hémolytique et urémique pédiatrique : les mesures de prévention face aux risques de l’été

Chaque année, en période estivale, une augmentation des infections d’origine alimentaire dont le syndrome hémolytique et urémique (SHU) pédiatrique est observée. Le SHU est une maladie infectieuse grave le plus souvent d’origine alimentaire. Chez l’enfant, ce syndrome est le plus souvent causé par une infection due à une bactérie appartenant à la famille des Escherichia coli (E. coli) producteurs de toxines, appelées les Shiga-toxines. Santé publique France rappelle les mesures de prévention.

Publié le 19 juillet 2022

Dans le cadre de ses missions de surveillance, Santé publique France suit, en lien avec le Centre National de Référence des Escherichia coli, shigella, salmonella et les cliniciens du réseau de surveillance des SHU pédiatriques, l’évolution des infections afin de détecter des cas groupés d’infection et d’initier des investigations.

Qu’est-ce que le syndrome hémolytique et urémique ?

Le syndrome hémolytique et urémique (SHU) seconde une infection à Escherichia coli producteurs de Shiga-toxines (STEC). Cette complication, rare mais grave, affecte essentiellement le rein et survient dans 5 à 8% des cas.

Le risque de développer un SHU est plus élevé aux âges extrêmes de la vie, notamment chez le jeune enfant.

Chaque année, environ 160 enfants sont atteints de SHU. Depuis 1996, Santé publique France a mis en place un dispositif de surveillance de cette maladie avec les services de néphro-pédiatrie.

L’infection se manifeste dans les 3-4 jours après la contamination (10 jours maximum), par de la diarrhée souvent accompagnée de sang, de douleurs abdominales et parfois de vomissements qui peuvent évoluer, après une semaine environ, vers le SHU chez 5 à 8 % des cas. Les personnes atteintes de SHU, en particulier les enfants, présentent alors des signes de grande fatigue, de pâleur, une diminution du volume des urines, qui deviennent plus foncées, et parfois des convulsions. La prise en charge à l’hôpital peut comporter, entre autres, des transfusions sanguines et/ou des dialyses. Il faut donc consulter immédiatement un médecin en cas de symptômes évocateurs.

Quelles sont les mesures de prévention ?

Les bactéries E. coli responsables du SHU sont présentes dans les intestins de nombreux animaux ruminants (vaches, veaux, chèvres, moutons, etc.) et sont éliminées par les excréments qui peuvent alors contaminer l’environnement (eaux, fumiers, sols) et les aliments. Ces bactéries supportent bien le froid (survie dans un réfrigérateur ou congélateur), mais sont détruites par la cuisson à cœur.

La transmission de la bactérie peut être évitée par des gestes simples, en particulier chez les enfants de moins de 16 ans et les personnes âgées :

En cuisine

  • Le lavage des mains doit être systématique avant la préparation des repas ;
  • Les viandes, et surtout la viande hachée de bœuf, mais aussi les préparations à base de viande hachée, doivent être bien cuites à cœur (et non pas rosées ou saignantes);
  • Le lait cru, les fromages à base de lait cru et les produits laitiers fabriqués à partir de lait cru ne doivent pas être consommés par les enfants de moins de 5 ans (préférez les fromages à pâte pressée cuite (type Emmental, Comté, gruyère, Beaufort), les fromages fondus à tartiner et les fromages au lait pasteurisé) ;
  • Les préparations à base de farine (pizza/pâte à cookies/gâteau/tarte/crêpe...) ne doivent pas être consommées crues ou peu cuites ;
  • Les légumes, la salade, les fruits et les herbes aromatiques, en particulier ceux qui vont être consommés crus doivent être soigneusement lavés avant consommation, après épluchage le cas échéant ;
  • Les aliments crus doivent être conservés séparément des aliments cuits ou prêts à être consommés ;
  • Les plats cuisinés et les restes alimentaires doivent être rapidement mis au réfrigérateur et suffisamment réchauffés avant consommation ;
  • Les ustensiles de cuisine (surtout lorsqu’ils ont été en contact au préalable avec des aliments crus tels que la viande ou les fromages), ainsi que les plans de travail, doivent être soigneusement lavés pour éviter un risque de contamination croisée.

Lors des activités et loisirs

  • Les enfants ne doivent pas boire d’eau non traitée (eau de puits, rivière, torrent, etc.) et éviter d’en avaler lors de baignades (lac, rivière, étang, etc.) ;
  • Il faut éviter le contact des très jeunes enfants (moins de 5 ans) avec les vaches, veaux, moutons, chèvres, etc., et leur environnement ; en cas de contact avec ces animaux le lavage des mains (eau et savon) doit être systématique avant que l’enfant ne porte ses doigts à sa bouche.