Infection invasive à streptocoque du Groupe A (IISGA) : point de situation au 6 décembre 2022

Point de situation suite à plusieurs cas pédiatriques d'infections invasives à Streptocoque du groupe A principalement survenus chez des enfants de moins de 10 ans dans plusieurs régions en France.

Publié le 6 décembre 2022

Ces deux dernières semaines, des cliniciens et des réanimateurs pédiatriques ont signalé à Santé publique France et aux Agences régionales de Santé (ARS) un nombre de cas pédiatriques d’infections invasives à Streptocoque du Groupe A (IISGA) plus important qu’habituellement observé dans leurs services. Le CNR a également observé depuis le début de l’année 2022 une augmentation de la proportion de souches pédiatriques et depuis l’été 2022 une augmentation du nombre de souches d’infections invasives pédiatriques par rapport aux années antérieures. 

Ces infections invasives à Streptocoque du groupe A (IISGA) sont survenues dans différentes régions (Occitanie, Auvergne-Rhône-Alpes, Nouvelle-Aquitaine) et principalement chez des enfants de moins de 10 ans. Dans le cadre de ses missions de surveillance et d’alerte, Santé publique France en lien avec ses partenaires renforce la surveillance de ces infections.

Les infections invasives à streptocoque de groupe A en France

Le SGA est un pathogène strictement humain qui se transmet par gouttelettes respiratoires et contacts directs (sécrétions nasales, lésions cutanées…). Il est le plus souvent responsable d’infections non invasives bénignes, telles que l’angine, l’impétigo et la scarlatine. Plus rarement, il est responsable d’infections invasives graves (infections cutanées nécrosantes, des infections puerpérales, des pneumopathies et pleuropneumopathies et des méningites) qui peuvent être associées à un syndrome de choc toxique streptococcique (SCTS).

Pour limiter les risques de transmission, il est conseillé d’adopter les mêmes gestes barrières utilisés contre les virus de l’hiver :

  • lavage des mains,
  • port du masque pour les personnes avec infections respiratoires,
  • éternuer ou tousser dans le pli du coude.

Mise en place d'une surveillance renforcée

Une surveillance active est mise en place par Santé publique France et le GFRUP (Groupe Francophone de Réanimation et d’Urgences Pédiatriques) afin de compléter le dispositif de surveillance déjà existant, de mieux évaluer la situation sur le plan épidémiologique et caractériser les formes sévères admises en réanimation. Le protocole de cette surveillance sera publié prochainement sur notre site.
Ce recueil de données vient compléter la surveillance microbiologique des streptocoques A qui est assurée par le Centre national de référence des streptocoques, ainsi que celle du réseau EPIBAC. Les souches de SGA transmises au CNR par les laboratoires de bactériologie y sont caractérisées notamment sur le plan génotypique.  

Pour rappel, la surveillance des infections invasives, dont celles liées au Streptocoque du groupe A (Streptococcus pyogenes) menée par Santé publique France repose sur le réseau EPIBAC, dont l’objectif est d’estimer en France l'incidence des infections invasives, de suivre leur évolution dans le temps et de décrire les principales caractéristiques épidémiologiques des patients hospitalisés. 

Les données du réseau EPIBAC montrent que les infections invasives à SGA étaient en constante augmentation entre 2003 et 2019. Sur cette période, elles concernaient chaque année environ 1 500 à 2 500 personnes dont près de 10% d’enfants de moins de 10 ans. En 2020, l’incidence de ces infections était en diminution et cette tendance s’est poursuivie en 2021.

Pour en savoir plus :