Dépistage du cancer du col de l'utérus : données 2017-2019

Santé publique France publie de nouvelles données de couverture du dépistage du cancer de l’utérus pour la période 2017-2019 et a élaboré en partenariat avec l’INCa et la Haute autorité de santé un nouvel outil pour la pratique concernant le dépistage du cancer du col de l’utérus destiné aux professionnels de santé.

Publié le 28 avril 2021

L’élimination du cancer du col de l’utérus : une priorité de santé publique

Chaque année, près de 3000 femmes développent un cancer du col de l’utérus et 1000 femmes en meurent. Le cancer du col de l’utérus est évitable grâce à deux interventions efficaces et complémentaires : la vaccination contre le virus du papillome humain (HPV) pour la prévention primaire et le dépistage organisé, associé à une confirmation diagnostique et à une prise en charge thérapeutique adéquate pour la prévention secondaire.

Inscrit dans le plan Cancer, le programme de dépistage organisé a pour objectifs d’augmenter la couverture du dépistage pour atteindre 80%, de réduire les inégalités d’accès au dépistage et de diminuer de 30% l’incidence et la mortalité par cancer du col de l’utérus à 10 ans.

Les chiffres-clés du cancer du col de l’utérus
Infographie concernant le cancer du col de l’utérus

58,2% des femmes de 25-65 ans ont été dépistées, un chiffre en légère diminution

Santé publique France publie une mise à jour des estimations nationales et infranationales de la couverture du dépistage triennal du cancer du col de l'utérus. Cette mise à jour montre que la couverture nationale pour l’ensemble des femmes âgées de 25 à 65 ans est de 58,2 % pour la période 2017-2019, soit une légère baisse par rapport à la couverture pour les périodes triennales glissantes précédentes depuis 2012 (59,5 % pour 2016-2018). 

La légère diminution observée à l’échelle nationale pour la période 2017-2019 par rapport aux périodes triennales précédentes se retrouve pour toutes les tranches d’âge et dans la plupart des territoires. Cela pourrait être dû à l’effet du premier confinement lié à l’épidémie de COVID-19, sur le recours au dépistage du cancer du col de l’utérus. En effet, la couverture du dépistage triennal est en pratique calculée sur une période de 3 ans à laquelle s’ajoutent 6 mois de manière à pouvoir intégrer l’effet du système d’invitations sur la couverture (soit du 01/01/2017 au 30/06/2020 pour la période triennale 2017-2019). Ce potentiel impact du confinement sur le recours au dépistage du cancer du col de l’utérus devra toutefois être confirmé.

Principaux résultats concernant le dépistage du cancer du col de l’utérus en 2017-2019

  • La couverture nationale du dépistage du cancer du col de l’utérus pour l'ensemble des femmes concernées (25-65 ans) est de 58,2 % soit une légère baisse par rapport à la couverture pour les périodes triennales glissantes précédentes depuis 2012 (e.g. 59,5 % pour 2016-2018).
  • Les différences de couverture par âge et par territoire géographique observées précédemment se confirment. La couverture diminue de manière importante avec l’âge à partir de 50 ans pour tomber à 43,9 % chez les femmes de 60-65 ans. 
  • On observe des différences géographiques marquées, avec des taux départementaux variant de 38,7 % (Guyane) à 68,1 % (Bas-Rhin).
  • La couverture est particulièrement faible (<45 %) dans les départements et régions d’Outre-mer, à l’exception de La Réunion, ainsi qu’en Seine-Saint-Denis.
  • Les couvertures les plus élevées (>65%) sont retrouvées en Haute Garonne, dans le Rhône, dans le Haut-Rhin et le Bas-Rhin, ces deux derniers départements étant les départements métropolitains où un programme de dépistage organisé existe depuis 20 à 30 ans.
  • La légère diminution observée à l’échelle nationale pour la période 2017-2019 par rapport aux périodes triennales précédentes se retrouve pour toutes les tranches d’âge et dans la plupart des territoires.

Ces données de couverture constituent une référence avant la généralisation effective du programme national de dépistage organisé du cancer du col utérin à l’ensemble du territoire, permettant aux Agences régionales de santé (ARS) et aux Centres régionaux de coordination des dépistages des cancers (CRCDC) de disposer d’un point de départ par rapport à l’objectif d’un taux de couverture de 80% du programme. Ces données peuvent également permettre d’identifier les territoires où des efforts particuliers sont nécessaires. Ces estimations, déclinées par région, département et groupe d’âge, sont restituées sous forme de cartes et de tableaux sur Géodes.

Un nouvel outil pour la pratique concernant le dépistage du cancer du col de l’utérus destiné aux professionnels de santé

visuel de la couverture du guide le dépistage du cancer du col de l'utérus en pratique

Santé publique France, en partenariat avec l’INCa et la Haute autorité de santé ont élaboré un outil à destination des professionnels de santé qui synthétise les modalités pratiques du dépistage et les conduites à tenir en fonction de l’âge de la femme qui ont évolué avec les dernières recommandations de la Haute autorité de santé sur le dépistage du cancer du col de l’utérus. Cet outil est mis à disposition sur le site internet de l’InCa.

La vaccination contre le HPV pour prévenir le cancer du col de l’utérus

La vaccination contre le HPV est proposée chez les filles et les garçons dès 11 ans pour prévenir le cancer lié au infections à HPV (cancer du col de l’utérus, de l’anus …), ainsi que les verrues génitales, maladies bénignes mais au traitement difficile. On la pratique chez les jeunes car son efficacité est alors proche de 100% pour éviter les infections à HPV. A ce jour, plus de 100 millions d’enfants et d’adolescents ont été vaccinés dans le Monde : le vaccin est très bien toléré et une baisse des lésions cancéreuses ou pré-cancéreuse s’observe déjà dans les pays qui ont une bonne couverture vaccinale. Les médecins, sages-femmes (pour les filles) et infirmiers (sur prescription médicale) peuvent vacciner. 

Vaccination-info-service : le site d’information sur la vaccination

Le site vaccination info-service.fr est un site de référence sur la vaccination pour le grand public et les professionnels de santé. Il donne des informations factuelles, pratiques et scientifiquement validées pour répondre à différents types de questions : recherche d’information par profil, sur une maladie, sur la vaccination en général ou une vaccination particulière, etc.). Les personnes sont invitées à faire le point sur leurs vaccinations et à consulter leur médecin pour plus d’informations relatives à leur situation. Un espace dédié à la vaccination contre les infections à papillomavirus est disponible dans deux espaces dédiés, l’un pour le grand public et l’autre en direction des professionnels de santé, pour mieux les accompagner dans leur pratique.

Modification à venir de l’indicateur de couverture du dépistage en lien avec les nouvelles recommandations de la HAS

L’indicateur de couverture utilisé jusqu’à présent est le « taux de couverture du dépistage triennal du cancer du col de l’utérus chez les femmes de 25-65 ans ». Cette période correspond à l’intervalle recommandé entre deux dépistages par examen cytologique (« frottis cervico-utérin »). 

A terme, l’indicateur de couverture du dépistage du cancer du col de l’utérus sera modifié pour prendre en compte les dernières recommandations de la Haute autorité de santé (HAS) qui modifient le test de dépistage utilisé et le rythme de dépistage en fonction de l’âge des femmes : 

  • cytologie tous les 3 ans pour les femmes de 25-29 ans ; 
  • test HPV tous les 5 ans pour les femmes de 30 à 65 ans. 

Ces recommandations ont été officiellement intégrées dans le programme national de dépistage organisé en 2020 avec la parution d’un nouveau cahier des charges pour le programme. 

Les missions de Santé publique France concernant le cancer du col de l’utérus

  • Surveiller l’évolution épidémiologique du cancer du col de l’utérus
  • Evaluer le programme national de dépistage organisé du cancer du col de l’utérus
  • Suivre la couverture vaccinale de la vaccination contre les infections à papillomavirus