Surveillance des infections du site opératoire en France de 1999 à 2005. Réseau ISO-Raisin. Résultats

Publié le 1 décembre 2007
Mis à jour le 26 juin 2019

Introduction. Les infections du site opératoire (ISO) font partie des infections nosocomiales (IN) cibles du programme national de lutte contre les IN. Depuis 1999, une base de données a été créée à partir des réseaux de surveillance interrégionaux dans le cadre du réseau d'alerte, d'investigation et de surveillance des infections nosocomiales (Raisin). Méthodes. Chaque année, les services de chirurgie volontaire participant au réseau de surveillance devaient inclure 200 patients opérés et recueillir des informations individuelles comprenant en particulier les composants de l'index de risque NNIS (durée opératoire, score anesthésique ASA, classe de contamination) et d'autres facteurs périopératoires. Tous les patients inclus devaient si possible être suivis jusqu'au 30e jour postopératoire. Les ISO étaient définies selon les critères standard usuels. Résultats. Au total, 770 176 interventions chirurgicales ont été surveillées entre 1999 et 2005. Ces interventions concernaient surtout l'orthopédie (32,8 %), la chirurgie digestive (20,7 %) et la gynécologie-obstétrique (11,5 %). Cette surveillance a identifié 11 253 ISO (taux d'incidence brut : 1,46 %) dont 42 % étaient de localisation profonde. Le taux d'incidence des ISO a diminué de 2,04 % en 1999 à 1,37 % en 2005. L'incidence des ISO variait avec l'index de risque NNIS de 0,9 % pour les patients à faible risque (NNIS-0) jusqu'à 13,3 % pour les patients les plus à risque (NNIS-3). Parmi les patients en NNIS-0, le taux d'incidence des ISO a diminué de 1,1 % en 1999 à 0,78 % en 2005. L'incidence des ISO en NNIS-0 a diminué entre 1999 et 2005 pour les cures de hernie de paroi abdominale (-60 %), la chirurgie du côlon (-33 %), les césariennes (-37 %), la chirurgie des veines périphériques (-57 %). Chez les mêmes patients et en chirurgie programmée, l'incidence des ISO a diminué pour les hernies (-63 %), la chirurgie du côlon (-37 %), les prothèses de hanche (-71 %), les césariennes (-48 %) et la chirurgie des veines périphériques (-62 %). Conclusion. La surveillance des ISO est aujourd'hui largement répandue en France et constitue un outil important pour mesurer le risque infectieux chez les patients opérés en tenant compte du type d'intervention. Cette surveillance semble avoir un impact en diminuant l'incidence des ISO après les interventions les plus fréquentes chez les patients à faible risque infectieux. Cet impact demande à être confirmé par le suivi d'une cohorte de services ayant participé plusieurs années consécutives. L'impact du programme national de lutte contre les IN sur l'incidence des ISO après d'autres interventions ou chez des patients à risque plus élevé reste encore à évaluer. (R.A.)

Année de publication : 2007
Pages : 31 p.