Relation entre l'incidence des cancers de la vessie et l'exposition aux sous-produits de la chloration présents dans l'eau du robinet en France

Publié le 1 janvier 2017
Mis à jour le 20 novembre 2019

Une étude écologique géographique a été réalisée sur les 11 départements couverts par un registre général de cancers entre 1998-2011 (plus de 4 400 communes et 18 000 cas de cancers) pour analyser la relation entre l'incidence des cancers de la vessie et l'exposition aux sous-produits de la chloration (SPC) présents dans l'eau du robinet, par sexe. L'exposition aux SPC a été approchée par la concentration moyenne en trihalométhanes (THM) entre 1955 et 1995, estimée à partir des concentrations actuelles et d'hypothèses sur les évolutions des pratiques de la chloration. Un ajustement a été effectué sur le tabagisme et les facteurs de risques reconnus pour ce cancer. La forme des relations entre la concentration et le risque de cancer change de sens avec la concentration en THM. Une analyse stratifiée sur l'origine de l'eau (eau de surface ou souterraine) montre deux qualités d'eau différentes en termes de risque sanitaire, avec une association positive pour les THM des eaux de surface, à la limite de la significativité. Le risque observé est moins élevé d'un facteur 4 environ, que les risques individuels publiés. L'impact sur l'estimation du risque des biais les plus importants est difficile à déterminer, mais la non prise en compte de l'histoire résidentielle pourrait le sous-estimer. Le contexte d'incertitudes sur la nature des produits toxiques impliqués dans le risque de cancer de la vessie et sur leur impact sanitaire montre les besoins toujours existants en recherches toxicologiques et épidémiologiques sur les SPC. La cohorte Constances ouvre des perspectives prometteuses pour l'étude de ce risque en France.

Auteur : Galey C, Corso M, Guillet A, Le Tertre A
Année de publication : 2017
Pages : 69 p.