Quelles stratégies pour une action de communication en direction des usagers des drogues ?

Publié le 1 novembre 1996
Mis à jour le 22 mai 2019

Spécialiste des problèmes de pharmacodépendance, l'auteur donne les éléments de base en matière de stratégie de prévention (partant de la question : les toxicomanes sont-ils capables d'avoir une demande de prévention ?) : connaître les pratiques des usagers de drogues, les concepts et représentations contradictoires véhiculées par certains acteurs de prévention les concernant. A partir des données de recherche à l'IREP (Institut de recherche en épidémiologie de la pharmacodépendance) et à l'étranger, il décrit les images sociales, dans une approche ethnologique sur les usages de drogue par injection, afin de faire passer un message de prévention par la désinfection des seringues à l'eau de javel (programme de Chicago). La mise en vente libre des seringues en France depuis 1987, perçue au départ comme source de risque, a en fait permis de réduire le partage des seringues, par désir d'autoprotection. L'évolution des comportements a été confirmée en 1990-91 : non partage de seringues, l'usage du préservatif, avec cependant peu de connaissances sur les méthodes de décontamination des seringues. La méthode du programme de Chicago qui veut faire du drogué son propre acteur de prévention, a été utilisée en région parisienne, à Lille, Marseille et Metz, en allant à la rencontre des toxicomanes, dans tous les lieux où ils se retrouvent. Le message est : une seringue neuve ou désinfectée ; une fiole est distibuée pour ce faire. Une évaluation de l'action a été faite.

Auteur : Ingold F.R.
La Santé de l'homme, 1996, n°. 326, p. 36-41