Ingestion de substances corrosives : étude descriptive des cas enregistrés en un an par les centres antipoison et de toxicovigilance français (CAPTV)

Publié le 1 juin 2014
Mis à jour le 11 juin 2019

Introduction : les centres antipoison et de toxicovigilance (CAPTV), régulièrement confrontés au problème d'ingestion de substances corrosives, ont réalisé une étude descriptive actualisée de leurs cas enregistrés pendant 1 an. Objectif : connaître les caractéristiques actuelles des intoxications par substances corrosives : population concernée, type d'intoxication, circonstances, produits, gravité, évolution. Méthode : analyse des cas d'ingestion de substances corrosives à partir du système d'information des CAPTV sur la base des cas documentés par une endoscopie digestive. Seuls les cas avec examen endoscopique anormal ont été retenus. Résultats : entre le 1er avril 2009 et le 31 mars 2010, 353 patients ont eu des lésions endoscopiques digestives suite à l'ingestion d'une substance. L'ingestion était volontaire dans 56 % des cas. Cent quatre patients (29,4 %) ont eu une atteinte peu sévère (grade 1) et 249 une atteinte de grade e 2. Les bases étaient en cause dans 42 % des cas, les oxydants dans 24 % et les acides dans 21 % des cas. Dans la population étudiée, 18 patients sont décédés et 60 ont présenté des séquelles. Parmi les intoxications accidentelles, on ne relève aucun décès mais la présence de lésions de grade 3 dans 13 cas d'ingestion d'un produit déconditionné et dans 5 cas d'ingestion chez des enfants de moins de 4 ans. Conclusion : l'action de toxicovigilance cible l'information sur les dangers relatifs au déconditionnement et sur l'accessibilité aux produits corrosifs par les jeunes enfants. L'évolution clinique des personnes ayant fait une tentative de suicide traduit la gravité de ce type d'ingestion. (R.A.)

Auteur : Flesch F, Rigaux Barry F, Blanc Brisset I, Sinno Tellier S
Journal Européen des Urgences et de Réanimation, 2014, vol. 26, n°. 2, p. 65-71