Colonisation nasale et infections cutanées à Staphylococcus aureus porteur du gène codant la leucocidine de Panton-Valentine : dépistage lors d'une épidémie en milieu scolaire

Publié le 1 septembre 2008
Mis à jour le 11 juin 2019

Objectifs - Nous décrivons l'investigation et le contrôle d'une épidémie d'infections cutanées à Staphylococcus aureus (SA), porteur du gène codant la leucocidine de Panton Valentine [SA PVL(+)], en 2006 dans une école élémentaire. Patients et méthodes - Chez les instituteurs, les élèves et leur entourage, les infections cutanées, apparues à partir de la rentrée scolaire, ont été diagnostiquées et traitées au centre hospitalier où le dépistage d'une colonisation nasale par un SA a également été organisée. Un cas d'infection était une personne ayant développé des folliculites, abcès ou furoncles, avec un SA PVL(+) isolé d'un prélèvement cutané ou nasal. Une colonisation correspondait à l'isolement d'un SA PVL(+) du prélèvement nasal, sans lésions cutanées. En plus des mesures de contrôles recommandées, le traitement par mupirocine par voie nasale a été étendu aux personnes colonisées et aux membres de l'entourage des cas d'infection. Résultats - En cinq mois, 22 cas d'infections cutanées à SA PVL(+) ont été confirmés chez 15 élèves scolarisés en classes primaires (taux d'attaque : 18,5 %) et sept membres de leur entourage familial. La fréquence d'une colonisation nasale dans l'entourage familial non scolarisé dans cet établissement augmentait régulièrement de 0,0 à 30,0 % selon le nombre de cas d'infections cutanées dans la famille (p < 0,01). Deux tiers des personnes traitées par la mupirocine ont été décolonisées. Conclusion - La transmission scolaire et familiale de cette souche de SA confirme le potentiel épidémique des isolats PVL(+). Le dépistage d'une colonisation nasale doit être limité aux cas d'infection cutanée et à leur entourage proche. (R.A.)

Auteur : Carre N, Sillam F, Dabas JP, Herbreteau N, Pinchon C, Ortmans C, Thiolet JM, Vandenesch F, Coignard B
Médecine et maladies infectieuses, 2008, vol. 38, n°. 9, p. 483-8