Les hospitalisations pour une pathologie cardiovasculaire attribuable au tabagisme en France métropolitaine en 2015

Publié le 26 mai 2020
Mis à jour le 13 avril 2021

Objectif - Le tabagisme est un facteur de risque pour de nombreuses pathologies cardiovasculaires. En France, le quart de la population fume quotidiennement, ce qui est l'une des proportions les plus élevées observées en Europe de l'Ouest. Les objectifs de cette étude étaient de donner une estimation pour l'année 2015 : 1) du nombre d'hospitalisations pour pathologies cardiovasculaires attribuables au tabagisme en France ; 2) du nombre de séjours qui auraient pu être évités s'il y avait 10% de fumeurs actifs en moins dans la population ou si la proportion de fumeurs était de seulement 20%. Méthode - Des fractions attribuables spécifiques par âge et par sexe ont été calculées en combinant les risques relatifs de pathologies cardiovasculaires liées au tabagisme et identifiés dans la littérature, avec les estimations de la fréquence du tabagisme en France provenant du Baromètre de Santé publique France 2014. Ces fractions ont ensuite été appliquées aux hospitalisations de 2015 dont le diagnostic principal du séjour était l'une de ces pathologies cardiovasculaires. Résultats - En 2015, il a été estimé qu'en France plus de 250 000 séjours hospitaliers (avec un intervalle d'incertitude à 95% entre 234 000 et 270 000) pour une maladie cardiovasculaire étaient attribuables au tabagisme. Ce nombre représente 21% de tous les séjours hospitaliers pour une pathologie cardiovasculaire enregistrés la même année. Les cardiopathies ischémiques étaient les pathologies les plus fréquemment associées à ces séjours hospitaliers attribuables au tabagisme (39%). Si le nombre de fumeurs actifs était de 10% plus faible ou si la proportion de fumeurs était de 20% dans la population, ce sont respectivement 6 000 et 26 000 séjours hospitaliers pour une maladie cardiovasculaire qui pourraient être évités annuellement. Conclusions - Un nombre important de séjours hospitaliers pour une pathologie cardiovasculaire est lié au tabagisme : une réduction de 10% du nombre de fumeurs permettrait d'éviter 6 000 de ces séjours chaque année et, si seulement 20% de la population française avait fumé, 26 000 séjours auraient été évités.

Auteur : Bonaldi Christophe, Pasquereau Anne, Hill Catherine, Thomas Daniel, Moutengou Elodie, Nguyen Thanh Viêt, Olié Valérie
Bulletin épidémiologique hebdomadaire, 2020, n°. 14, p. 281-290