Le tabagisme au domicile en France en 2014 et son évolution depuis 2005.

Publié le 6 octobre 2016
Mis à jour le 6 septembre 2019

Introduction : la fumée de tabac, qui contient 4 000 composants chimiques dont 250 nocifs et 50 cancérigènes, est nocive pour les non-fumeurs comme pour les fumeurs. Une partie de la population fume à l'intérieur du domicile, ce qui peut exposer les autres personnes du foyer à la fumée de tabac. Méthodes : dans le Baromètre santé, enquête téléphonique menée auprès d'un échantillon représentatif de la population française de 15 à 75 ans, une question porte sur la présence de fumeur(s) consommant au domicile. Posée dans les enquêtes de 2005, 2010 et 2014, elle permet de dresser le profil de la population déclarant un tabagisme au domicile et d'en mesurer l'évolution. Résultats : en 2014, au sein de la population de France métropolitaine, 28,2% des 15-75 ans déclaraient que quelqu'un fumait à l'intérieur de leur domicile, 8,2% de temps en temps et 20,0% régulièrement. La présence d'un fumeur à domicile était logiquement liée au statut tabagique : elle était de 15,7% chez les non-fumeurs et 52,2% chez les fumeurs. Les plus jeunes non-fumeurs étaient particulièrement nombreux à déclarer un tabagisme au domicile en 2014 (30,3% des 15-24 ans). En une décennie, la proportion de la population déclarant un tabagisme à domicile est passée de 32,8% en 2005 à 28,2% en 2014. Discussion : la diminution de la prévalence du tabagisme à l'intérieur du domicile apparaît significative, mais d'amplitude limitée. L'interdiction de fumer dans les lieux publics en 2007 n'a pas entraîné de hausse du tabagisme à domicile, argument utilisé par les opposants à cette mesure. Au contraire, les législations antitabac accompagnées de campagnes d'information sur les risques du tabagisme passif ont pu permettre une prise de conscience accrue des risques encourus par l'entourage, qui doit être poursuivie et renforcée.

Auteur : Pasquereau A, Guignard R, Andler R, Richard JB, Arwidson P, Beck F, Nguyen Thanh V
Bulletin Epidémiologique Hebdomadaire, 2016, n°. 30-31, p. 522-8