Expertises et études de niveau local

Publié le 29 décembre 2003

Angers

Impact sanitaire passé et actuel de l'usine d'incinération des ordures ménagères d'Angers

L'usine d'incinération d'ordures ménagères (UIOM) d'Angers (157 000 habitants, 230 000 pour l'agglomération, Maine et Loire) est exploitée depuis 1972 (mise en service en 1974) par le District de l'agglomération Angevine. Sa capacité est de 101 000 tonnes/an.

Située en limite d'agglomération et à proximité de cultures maraîchères, elle suscite une inquiétude chez les riverains, exprimée en Commission Locale d'Information et de Surveillance (CLIS). Evoqué lors du projet de mise aux normes, le déménagement de l'installation n'a pas été retenu.

Sollicité par la CLIS, le Préfet a, sur proposition de la Direction départementale des affaires sanitaires et sociales (Ddass), souhaité une évaluation de l'impact sanitaire de l'UIOM. La Ddass a saisi (juillet 99) la Cellule inter-régionale d'épidémiologie (Cire) Ouest pour la réalisation de cette étude. Le comité de pilotage de la Cire a inscrit ce projet au programme d'activité 2000 de la Cire en tant qu'étude de faisabilité, dont le protocole a fait l'objet d'un précédent document.

L'objectif général retenu est d'évaluer les risques afin d'estimer la pertinence de mesures de réduction des expositions et/ou de prise en charge sanitaire de la population.

Brest

Analyse de la demande formulée par les riverains de l'usine d'incinération des ordures ménagères du Spernot (Brest-Finistère)

Par courrier daté du mois de novembre 2005, les riverains de l'incinérateur de Spernot évoquent "une surmortalité par cancer de 111 % dans la région sanitaire de Brest par rapport aux autres régions sanitaires bretonnes". Les riverains ont eu connaissance de ces données par le bias d'un article publié dans la presse locale en mars 2003. Ils sollicitent donc la Direction départementale des affaires sanitaires et sociales afin d'obtenir une actualisation de ces données sanitaires : ils inscrivent cette demande dans le cadre du droit à l'information pour les riverains des installations polluantes.

Gilly-sur-Isère

Principaux résultats des 4 études locales en réponse aux questions de la population sur sa santé

Etudes menées sur une zone de 30 communes situées sous le panache de l'incinérateur

Etudes locales menées autour de l'incinérateur de Gilly-sur-Isère

L'usine d'incinération des ordures ménagères de Gilly-sur-Isère, près d'Albertville en Savoie, a fermé en octobre 2001 suite à des mesures révélant de très fortes concentrations en dioxines dans les fumées en sortie de cheminée.

Les inquiétudes de la population relatives aux effets de l'incinérateur sur sa santé, et plus particulièrement sur la survenue de cancers, ont conduit à lancer, en 2002, 4 études sur la zone exposée au panache de l'incinérateur (30 communes, 48 000 habitants) :

  • une évaluation des risques sanitaires menée par le Centre Rhône-Alpes d'épidémiologie et de prévention sanitaire (Careps) ,
  • une étude sur les concentrations en dioxines dans le lait maternel également menée par le Careps ,
  • une étude sur la mortalité par cancer menée par le registre des cancers de l'Isère ,
  • une étude sur la survenue des cancers menée par la Cellule interrégionale d'épidémiologie (Cire) de Rhône-Alpes.

Les résultats de ces 4 études locales ont été présentés à la population de la zone d'étude le samedi 2 décembre 2006 à Albertville ainsi que les résultats des 2 études nationales menées par l'Institut de veille sanitaire portant sur l'imprégnation par les dioxines et sur la survenue des cancers autour des usines d'incinération d'ordures ménagères. Des posters étaient exposés synthétisant les résultats des 6 études et les scientifiques étaient présents pour répondre aux questions.

Globalement, les résultats des 4 études locales apparaissent cohérents :

  • l'évaluation des risques a estimé que l'exposition aux dioxines émises par l'incinérateur était susceptible d'être à l'origine d'une dizaine de cancers sur la zone d'étude sur une période d'environ 25 ans, à compter des années 1990 (soit un nombre de cas non observable en épidémiologie) ,
  • la concentration moyenne en dioxines dans le lait des mères de la zone d'étude était significativement inférieure à celle obtenue dans l'étude nationale sur les dioxines dans le lait maternel réalisée en 1998-1999 ,
  • l'étude sur la mortalité par cancer n'a pas permis d'émettre l'hypothèse d'un rôle de l'incinérateur sur la mortalité par cancer sur la zone exposée ,
  • l'étude sur les cancers n'a pas montré d'excès statistiquement significatif de cancers ni sur la zone exposée au panache de l'incinérateur, ni sur une sous-zone plus exposée.

Les résultats des études locales sont également cohérents avec ceux de l'étude nationale sur l'imprégnation par les dioxines menée autour de 8 incinérateurs en France, qui donnent une imprégnation moyenne pour la population exposée à l'incinérateur de Gilly-sur-Isère inférieure à celles obtenues pour les populations exposées aux 5 autres incinérateurs anciens et du même niveau que celles obtenues pour les 2 incinérateurs récents.

En revanche, l'absence d'excès significatif de cancers sur la zone exposée à l'incinérateur de Gilly-sur-Isère peut sembler contradictoire avec les premiers résultats de l'étude nationale sur les cancers autour des incinérateurs qui montrent un excès significatif de certains cancers dans les populations exposées dans les années 1970-80 aux panaches de 16 incinérateurs. Cette relation entre exposition passée aux incinérateurs et cancers apparaît globalement mais n'exclut pas des différences entre incinérateurs. Les 2 études ne se contredisent donc pas mais apportent chacune des informations complémentaires :

  • des résultats spécifiques à la zone exposée à l'incinérateur de Gilly-sur-Isère (seul incinérateur autour duquel une étude locale sur la survenue des cancers à été menée) ,
  • une puissance statistique plus forte pour l'étude nationale qui permet de mettre en évidence des excès de risque de quelques pour cent de manière significative.

Posters exposés à la journée de présentation des résultats des études le samedi 2 décembre à Albertville

Poster 1 - Présentation des études

Poster 2 - Présentation des organismes ayant réalisé les études

Poster 3 - Evaluation des risques pour la santé autour de l'incinérateur de Gilly-sur-Isère

Poster 4 - Dioxines dans le lait maternel autour de l'incinérateur de Gilly-sur-Isère

Poster 5 - Cancers autour de l'incinérateur de Gilly-sur-Isère

Poster 6 - Mortalité par cancer autour de l'incinérateur de Gilly-sur-Isère

Poster 7 - Synthèse des 4 études locales menées autour de l'incinérateur de Gilly-sur-Isère

Poster 8 - Etude nationale sur l'imprégnation par les dioxines autour des incinérateurs

Poster 9 - Etude nationale sur les cancers autour des incinérateurs

Poster 10 - Généralités sur les dioxines

Poster 11 - Qu'est-ce qu'une différence significative ?

Rapports et synthèses

Institut de veille sanitaire, Cire Rhône-Alpes. Incinérateur de Gilly-sur-Isère. Principaux résultats des 4 études locales. En réponse aux questions de la population sur sa santé. Saint-Maurice : Institut de veille sanitaire , 2006. 4 p.

Thabuis A, Schmitt M. Usine d'incinération d'ordures ménagères de Gilly-sur-Isère (Savoie). Étude rétrospective d'incidence des cancers. Saint-Maurice : Institut de veille sanitaire , 2006. 46 p.

Megas F, Voisin L, Schmitt M, Thabuis A. Usine d'incinération d'ordures ménagères de Gilly-sur-Isère (Savoie). Retour d'expérience sur le recensement rétrospectif des cas de cancers. Saint-Maurice : Institut de veille sanitaire , 2006.

Liens vers les pages de présentation des études nationales

Imprégnation par les dioxines des populations vivant à proximité d'UIOM

Incidence des cancers à proximité des UIOM

Martinique

Etude des risques santiaires liés au fonctionnement de l'usine d'incinération d'ordures ménagères de la Cacem (Martinique)

En Martinique, la mise en route en 2002 de l'UIOM de la Cacem sur le site de la Trompeuse à Fort-de-France a suscité des craintes d'une partie des riverains, mais aussi de la part de salariés travaillant dans la zone située sous le vent des fumées de l'UIOM. Une étude visant à étudier les risques sanitaires potentiels liés au fonctionnement de cette installation a été menée en 2005. Au vu des informations recueillies, il s'avère que les quantités de polluants émis en sortie de cheminée sont conformes à la réglementation en vigueur depuis 2002. L'ensemble des concentrations mesurées pendant les essais est conforme aux valeurs limites fixées par arrêté préfectoral. Il s'avère donc que le risque encouru par la population vivant ou travaillant dans les zones exposées au panache de l'UIOM est du même ordre de grandeur que celui estimé par le rapport de la Société française de santé publique pour les UIOM récentes. Ce risque est faible puisque, notamment pour les cancers, il n'excède pas 10-5 pour les métaux lourds et 1,2.10-5 pour les dioxines. En ne considérant que la voie d'inhalation comme source d'exposition (hypothèse la plus proche de la réalité), le nombre de cancers en excès dans la population exposée aux dioxines émises par l'UIOM serait de 0,037 cas sur 70 ans. Cette étude montre que l'UIOM de la Cacem, dans son mode de fonctionnement actuel, respecte la réglementation en vigueur. De ce fait, les risques sanitaires liés aux émissions de cette usine sont très faibles. Le maintien de ces risques sanitaires à un niveau très bas dépend du respect des normes d'émission.