Drogues illicites

La consommation de drogues illicites expose à différents risques sanitaires, sociaux mais aussi légaux. Face à cette problématique de santé publique majeure, la prévention est primordiale.

Mis à jour le 21 décembre 2022
Dans cet article

Drogues illicites : données

Les données d’observation des niveaux et comportements d’usage de drogues illicites en population sont issues du Baromètre santé de Santé publique France (chez les adultes de 18-64 ans) et des analyses réalisées par l’OFDT (Observatoire des drogues et des tendances addictives). En France, le cannabis est de loin la substance illicite la plus consommée avec près de 5 millions de personnes (11-64 ans) en ayant consommé dans l’année, suivi de la cocaïne (600 000) et la MDMA/Ecstasy (400 000). Quelle que soit la substance, les hommes sont plus consommateurs que les femmes.

Le cannabis

Le cannabis reste la drogue illicite la plus consommée

En 2021, le cannabis reste largement diffusé dans la population : 47% des adultes l’ont déjà expérimenté. Un adulte sur 10 a consommé du cannabis au moins une fois dans l’année. La France est l’un des pays européens présentant la plus forte proportion de consommateurs âgés entre 15-34 ans selon le rapport de l’OEDT 2021 (Observatoire européen des drogues et des toxicomanies).

En 2021, les niveaux d’usage restent deux à trois fois plus élevés chez les hommes que chez les femmes, ce d’autant plus que la consommation est intensive. 

Stabilisation de la consommation de cannabis 

Après une augmentation quasi constante depuis 1992, la stabilisation de la consommation actuelle de cannabis amorcée en 2014 se confirme en 2021.

Évolution des niveaux d’usage de cannabis entre 1992 et 2021, parmi les 18-64 ans (en %)
Évolution des niveaux d’usage de cannabis entre 1992 et 2021, parmi les 18-64 ans (en %)
Source : Baromètre santé de Santé publique France

Une consommation en baisse chez les plus jeunes qui restent néanmoins majoritairement consommateurs 

L’usage dans l’année diminue progressivement avec l’âge, passant de 263% parmi les jeunes adultes âgés de 18-25 ans à 16 % parmi les adultes âgés de 26 à 34 ans, 10 % chez ceux âgés de 35 à 44 ans et 2 % parmi les plus âgés (55-64 ans). Les usages au cours du dernier mois, qu’il s’agisse de l’usage régulier (3,0 %) ou quotidien (1,7 %), restent prédominant chez les plus jeunes malgré la baisse observée en 2021.

Des usages de cannabis plus fréquents parmi les plus de 30 ans

Les expérimentateurs sont désormais majoritairement âgés de plus de 30 ans et les usages dans l’année concernent de plus en plus souvent des trentenaires et des quadragénaires. Cette dernière tendance laisse entendre qu’une partie des premières générations d’usagers n’a pas abandonné leurs usages de cannabis en vieillissant. 

Ainsi l’âge moyen des usagers dans l’année de cannabis ne cesse d’augmenter : il est ainsi passé de 25,1 ans à 32,8 ans entre 1992 et 2021.

Au niveau régional 

Les niveaux d'expérimentation et d’usage de cannabis dans les régions sont hétérogènes mais laissent se dessiner une moitié sud de l’Hexagone présentant des niveaux d’usage globalement plus importants que la moitié nord.

Dans les Drom, la proportion d’usagers est moins importante qu’en métropole mais caractérisée par des consommations plus fréquentes et intensives.

Les usages problématiques du cannabis

En 2017, la proportion d’usagers dans l’année ayant un risque élevé d’usage problématique ou de dépendance était en augmentation depuis 2014 et 2017, passant de 21 % à 25 %. Ces usagers à risque représentaient près de 3 % de l’ensemble des 18-64 ans en 2017.
Si le risque élevé d’usage problématique culmine à 28 % parmi les consommateurs âgés de 26 à 44 ans, ce niveau varie peu en fonction de l’âge. En effet, entre 45 et 64 ans, plus 20% des consommateurs présentent également un risque élevé d’usage problématique.

Les autres substances psychoactives illicites

Remarque : les données disponibles sur la prévalence d’usage d’autres drogues illicites que le cannabis en population sont issues du Baromètre santé de Santé publique France 2017.

Les niveaux d’expérimentation des autres drogues illicites

Comme pour le cannabis, les niveaux d’expérimentation des autres drogues illicites diffèrent considérablement selon le sexe et l’âge des individus.

Niveaux d’usage de substances psychoactives illicites hors cannabis suivant l’âge et le sexe parmi les personnes de 18-64 ans en 2017 (en %)

Source : Les niveaux d’usage des drogues illicites en France en 2017 (OFDT)

Source : Les niveaux d’usage des drogues illicites en France en 2017 (OFDT)

La cocaïne

L’expérimentation de la cocaïne semble se stabiliser (1,2 % en 1995 vs 5,6 % en 2014 comme en 2017) avec toutefois un usage au cours de l’année qui continue d’augmenter passant de 0,2 % en 1995 à 1,6 %, faisant passer cette substance à la deuxième place des drogues illicites consommées dans l’année après le cannabis.

La MDMA / Ecstasy

L’expérimentation de la MDMA / Ecstasy s’est légèrement accrue entre 2014 et 2017, passant de 4,3 % à 5,0 %. Cette hausse est portée par les plus de 35 ans. L’expérimentation du crack (cocaïne basée pour être ensuite fumée) reste relativement stable en 2017 (0,7% vs 0,6% en 2014), comme l’usage dans l’année qui reste à un niveau très faible dans la population générale (0,2%)

Les champignons hallucinogènes

Légèrement en hausse par rapport à 2014 (4,8 %), l’expérimentation des champignons hallucinogènes concerne 5,3 % des personnes interrogées.

Les autres produits illicites

Parmi les autres produits illicites, les niveaux d’expérimentation sont inférieurs à 3 %. Ils n’ont pas évolué entre 2014 et 2017. Le LSD se maintient à 2,7 % d’expérimentateurs parmi les 18-64 ans, les amphétamines à 2,3 %, l’héroïne à 1,3 %. %. L’usage de ces produits est très rare en population générale (0,2% à 0,3%).

Évolution de l’usage dans l’année des principales drogues illicites autres que le cannabis entre 1992 et 2017, parmi les 18-64 ans (en %)