Etude de la morbidité hospitalière liée aux maladies alcooliques du foie à partir des données du Programme de médicalisation des systèmes d'information (PMSI), France 2008

Publié le 1 mars 2012
Mis à jour le 6 septembre 2019

Introduction. Peu de données sont disponibles sur les conséquences sanitaires liées à la consommation d'alcool. Parmi ces conséquences, les maladies du foie d'origine alcoolique sont les plus fréquentes. L'objectif de ce travail est d'analyser la morbidité hospitalière liée à ces pathologies. Méthodes. Deux algorithmes de sélection ont été développés à partir de la base de données nationale PMSI de l'année 2008 : le premier (A1) correspond aux séjours mentionnant, en diagnostic principal, associé ou relié, une maladie alcoolique du foie ou MAF (code CIM10 : K70 ou K74,6 si associé à F10) ; le second (A2) sélectionne, à partir de cet algorithme, les séjours directement en lien avec les MAF ou une de leurs complications (liste fermée de 50 codes). Pour chacun des algorithmes, après chaînage des séjours une analyse descriptive des patients a été réalisée. Résultats. En 2008, 64 390 patients ont été hospitalisés avec une MAF (A1) dont 37 284 patients hospitalisés en lien avec une de ces maladies ou l'une de ses complications (A2). Les taux standardisés de patients hospitalisés sont plus élevés chez les hommes que chez les femmes (158/100 000 et 48/100 000 personnes-années (PA) pour A1 et 91/100 000 et 28/100 000 PA pour A2) et varient selon la zone géographique (plus importants au Nord/Nord-ouest et moins importants au Sud). Le pourcentage de décès est de 13 % (n = 8700 pour A1 ; n = 5000 pour A2). Discussion et conclusion. Le taux standardisé de patients hospitalisés pour A1 permet de produire un indicateur de morbidité hospitalière pour les MAF dont le niveau est inférieur à la prévalence en population générale, en raison du biais de sélection inhérent à la base de données hospitalière PMSI. L'algorithme A2 permet pour sa part d'obtenir le minimum de décès imputables aux MAF. L'analyse des évolutions sur la période 2005 à 2009 devrait permettre d'observer les conséquences liées aux modifications de la consommation d'alcool (augmentation chez les femmes et les jeunes). (R.A.)

3e congrès national conjoint ADELF-EMOIS, Dijon, 12-13 mars 2012

Auteur : Jezewski Serra D, Develay AE
Revue d'épidémiologie et de santé publique, 2012, vol. 60, n°. Suppl 1, p. S12