Santé mentale et COVID-19 : conduites suicidaires en Occitanie. Bulletin de santé publique, février 2023.

Publié le 3 février 2023
Mis à jour le 3 février 2023

Points clés

  • Activité des urgences :
    • Impact non négligeable de la prise en charge des idées suicidaires et des gestes suicidaires sur l’activité globale des urgences en Occitanie : entre 2017 et 2021, ces motifs de recours généraient entre 7 400 et 8 000 passages aux urgences par an selon l’année (les gestes suicidaires représentant environ 90% des passages sur toute cette période).
    • Pour les idées suicidaires prises en charge aux urgences, l’augmentation du nombre annuel moyen de passages entre la période 2017 à 2019 et 2020-2021 concernait globalement toutes les classes d’âge, mais la plus forte était observée chez les jeunes de 11 à 24 ans avec +59,3 %. Parmi eux, l’augmentation était nettement plus importante chez les filles (+71 %) que chez les garçons (+40 %).
    • Pour les gestes suicidaires pris en charge aux urgences, la tendance entre la période 2017 à 2019 et 2020-2021 était à la diminution pour les 25-64 ans et à la stabilité chez les personnes âgées de 65 ans et plus, alors qu’une augmentation modérée des passages aux urgences était constatée chez les jeunes de 11 à 24 ans (+12,4%). Pour ces derniers, l’augmentation était relativement équivalente dans les deux sexes et dans les deux classes d’âge (11-17 ans et 18-24 ans).
  • Hospitalisations pour tentative de suicide :
    • Entre 2017 et 2019, environ 6 000 séjours hospitaliers associés à une tentative de suicide (TS) étaient recensés chaque année chez les 10 ans et plus. Le taux régional d’hospitalisation pour TS standardisé sur l’âge était relativement stable de 2010 à 2019 (110 pour 100 000 habitants en 2019) et augmentait en 2021 (120 pour 100 000 habitants).
    • En 2021, la proportion de personnes de 10 à 24 ans hospitalisées pour TS augmentait par rapport à 2020 (32,7 % vs 22,9 % et 21,5 % sur la période 2017-2019). La proportion de personnes âgées de 25 à 64 ans hospitalisées pour TS était par contre en diminution sur cette période (54,2 % en 2021 vs 63,1% en 2020 et vs 64,7 % en 2017-2019).
    • Entre 2017 et 2019, 63% des séjours hospitaliers pour TS concernaient des femmes, et chez les femmes, le taux le plus élevé était retrouvé chez les 10-19 ans.
    • Pour la majorité des classes d’âge, le taux d’hospitalisation pour TS était plus élevé chez les femmes que chez les hommes, à l’exclusion des 80 ans et plus. Les auto-intoxication médicamenteuses étaient le mode le plus fréquemment retrouvé parmi les hospitalisations pour TS chez les femmes (89%) comme chez les hommes (76%).
  • Mortalité par suicide :
    • En 2017, 710 décès par suicide étaient recensés, soit un taux de mortalité de 13,3 pour 100 000 habitants.
    • Si la tendance était plutôt stable chez les femmes ces dernières années, le taux de mortalité chez les hommes tendait à diminuer depuis les années 2000, tout en restant près de 3 fois plus fréquents que chez les femmes au cours de l’année 2017. Les 20-29 ans et les 30-39 ans sont les classes d’âge où le poids du suicide dans la mortalité globale était le plus important (respectivement 16,2% et 15,2% des décès toutes causes). Ce sont les 30-39 ans qui constituaient la part la plus importante du nombre de suicides chez les femmes (21%) et les 50-59 ans chez les hommes (21%).
    • A noter que la proportion d’hommes de 80 ans et plus était importante et même supérieure à ce qui était observé au niveau national. Enfin, le taux de décès par suicide rapporté à 100 000 habitants le plus élevé se situe chez les 75 ans et plus.