Synthèse
La surveillance des arboviroses en 2020 aura été marquée par la mise en place du changement de réglementation impliquant la seule déclaration des cas confirmés de dengue, chikungunya et Zika en France métropolitaine durant la période de surveillance renforcée correspondant à la période d’activité du vecteur de mai à novembre. Elle a également été impactée par la pandémie de Covid-19 qui a réduit de manière considérable les voyages et les déplacements à l’étranger.
Malgré la fermeture partielle des frontières dans ce contexte, 110 cas importés d’arbovirose ont été déclarés en Auvergne-Rhône-Alpes (ARA), nombre supérieur à ceux des trois dernières années (60 cas en moyenne entre 2017-2019). Les épidémies de dengue d’ampleur importante dans les Antilles françaises durant la saison de surveillance renforcée et le maintien des échanges avec l’outre-mer français ont été à l’origine de 97% des cas importés. Le pic épidémique des épidémies de dengue en Martinique et en Guadeloupe a été atteint au mois d’octobre, ce qui a entrainé une augmentation inhabituelle du nombre de cas importés à cette période en métropole en lien avec le retour des vacances de la Toussaint où les échanges étaient toujours possibles. De plus, la communication très centrée sur le risque COVID-19 et les tests de dépistage avant le voyage, a pu faire passer en second plan le risque d’importation de la dengue en métropole pour ces voyageurs.
La pandémie de Covid-19 a également impacté la surveillance et la déclaration des cas d’arbovirose puisque le délai entre le début des signes et la déclaration a augmenté en lien avec la saturation des laboratoires entrainant des difficultés d’accès aux prélèvements et aux analyses probablement jugées moins prioritaires par rapport au risque de diffusion du SARS-CoV-2.
Le risque de transmission de dengue autochtone est toujours présent sur notre territoire. Même si aucun cas autochtone n’a été identifié en ARA en 2020, 6 foyers autochtones de dengue ont été identifiés en régions PACA et Occitanie rassemblant 13 cas au total. Il s’agit du nombre d’émergences le plus important jamais recensé sur une saison.
En 2021, la surveillance renforcée des arboviroses continuera de se baser sur la déclaration des cas confirmés biologiquement. Elle sera étendue pour la première fois à l’ensemble des 12 départements de la région. Les actions de lutte anti vectorielle seront mises en œuvre en fonction de l’implantation du moustique vecteur Aedes albopictus et des enquêtes de terrain réalisés par l’EIRAD dans les territoires où auront séjournés des personnes en période virémique.
La situation du COVID-19 et la fermeture partielle des frontières actuellement continue de limiter le risque d’importation d’arboviroses en France métropolitaine et impacte la surveillance. Cependant, même s’ils sont réduits, les échanges avec la zone intertropicale perdurent où des épidémies de dengue sont en cours notamment à la Réunion où une troisième vague épidémique est observée (plus d’information dans le Point Epidémiologique). Même s’il est moindre dans ce contexte, un risque d’importation de dengue durant la période des vacances estivales reste avéré.
Aussi, il est essentiel de maintenir les efforts de lutte antivectorielle et de mobilisation sociale dans la lutte contre le moustique-tigre afin de limiter le risque d’apparition de nouveau foyer de cas autochtones pour cette saison en ARA. De plus, la communication des messages de prévention doit être réalisée malgré la persistance de la place importante prise par la COVID-19.
