Visuel du virus de la variole du singe - Monkeypox
Mpox

La mpox (anciennement variole du singe ou variole simienne) est une maladie infectieuse virale rare due au virus Monkeypox et transmise essentiellement par des rongeurs à l’homme, puis de personne à personne principalement par contact avec les lésions cutanées.

Mis à jour le 2 octobre 2024
Dans cet article

Mpox : la maladie

Une maladie causée par le virus Monkeypox

La mpox (anciennement variole du singe ou variole simienne) est une maladie infectieuse virale causée par le virus Monkeypox qui appartient au genre Orthopoxvirus de la famille des Poxviridae. Le genre Orthopoxvirus comprend notamment le virus de la variole, le virus de la vaccine (utilisé dans le vaccin pour l'éradication de la variole), le cowpox transmis par des rongeurs et le virus de la variole bovine. Après l'éradication de la variole fin 1979, le virus Monkeypox est devenu l'Orthopoxvirus le plus fréquent.

L’hôte réservoir du virus Monkeypox est inconnu mais les rongeurs jouent une part importante dans la transmission à l’homme dans les pays d’Afrique où la maladie est endémique. La transmission peut également se faire d’homme à homme par contact physique rapproché, principalement par contact direct non protégé avec les lésions cutanées contenant des particules virales ou avec les muqueuses de personnes infectées, par partage d’ustensiles de toilette, de textiles (vêtements, linge de bain, literie) utilisés par une personne infectée et dans une moindre mesure par les gouttelettes. 

Quelle est l’origine du virus Monkeypox ?

Le virus Monkeypox a été isolé pour la première fois en 1958 à partir de singes élevés pour la recherche qui présentaient des symptômes similaires à ceux de la variole humaine. Le premier cas humain de mpox a été enregistré en 1970 en République démocratique du Congo.

Depuis, la mpox continue de survenir dans les pays d'Afrique centrale et occidentale, avec notamment une épidémie majeure en 2017 au Nigéria et une augmentation de l’incidence ces dernières années en République démocratique du Congo, atteignant les 15 000 cas en 2023. Deux clades distincts sont identifiés : le clade II (découvert dans l’ouest-africain) et le clade I (découvert dans le bassin du Congo). En dehors de ces zones endémiques, une épidémie a été enregistrée au Texas en 2003 et des cas importés ont été diagnostiqués au Royaume-Uni, à Singapour, en Israël et aux Etats-Unis entre 2018 et 2021. 

Au printemps 2022, des cas ont été signalés en Europe et en Amérique du Nord, sans avoir voyagé dans un pays où survient habituellement cette maladie et sans contact avec une personne ayant voyagé dans l’un de ces pays. Cette épidémie était la conséquence de l’émergence d’un nouveau sous-clade du virus, le sous-clade IIb, dont la majorité des cas concernaient des hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes. 

En 2023, le nombre de cas a fortement augmenté en Afrique centrale et début 2024, un nouveau sous clade, le sous-clade Ib, a été identifié. Il est à l’origine de la déclaration par l’OMS d’une urgence de santé publique de portée internationale le 14 août 2024, en raison de l’extension de cette nouvelle épidémie à d’autres pays d’Afrique centrale. Contrairement à l’épidémie de 2022 (sous-clade IIb), cette nouvelle épidémie semble toucher une population plus large, notamment des enfants, et se transmettre par des contacts proches, mais pas uniquement lors de rapports sexuels.

Comment se transmet la mpox ?

La mpox est à l’origine une zoonose, c’est-à-dire une maladie qui se transmet des animaux aux hommes. Les cas sont souvent observés à proximité des forêts tropicales humides où se trouvent des animaux porteurs du virus. Ces animaux peuvent être des rongeurs, tels que des écureuils, des rats géants de Gambie, des loirs, mais aussi différentes espèces de singes. La transmission se fait par contact direct avec les fluides corporels ou les lésions de la peau ou des muqueuses d'animaux infectés, par exemple par une morsure ou une griffure ou par la préparation de viande de brousse.

Suite à l’infection d’un humain par un animal, la transmission interhumaine est fréquente et se produit à l’occasion d’un contact prolongé :

  • avec les lésions cutanées du malade (croûtes, boutons) ou les muqueuses internes (comme la bouche, le sexe, l'anus) ;
  • avec les fluides corporels ;
  • par des objets que le malade a contaminés, comme des vêtements ou du linge de lit, des ustensiles de toilette (rasoir, brosse à dents), des ustensiles de vaisselle... ;
  • dans une moindre mesure, par les gouttelettes (postillons, éternuements...).

Quels sont les symptômes de la mpox ?

L’infection par le virus Monkeypox peut provoquer une éruption vésiculeuse, faite de vésicules remplies de liquide qui évoluent vers le dessèchement, la formation de croûtes, puis la cicatrisation. Les vésicules se concentrent plutôt sur le visage, au niveau de la zone ano-génitale, les paumes des mains et la plante de pieds. Elles peuvent aussi être présentes sur le tronc et les membres, voire se généraliser à l’ensemble du corps dans les formes graves. Les muqueuses sont également concernées (bouche et région génitale). Les lésions peuvent parfois être douloureuses, notamment lorsqu’elles sont localisées sur les muqueuses. Cette éruption peut s’accompagner de fièvre, de maux de tête, de courbatures et d’asthénie. Les ganglions lymphatiques peuvent être enflés et douloureux, sous la mâchoire, au niveau du cou ou au pli de l’aine. Des maux de gorge sont également signalés. 

L’incubation de la maladie peut aller de 5 à 21 jours. La phase de fièvre dure environ 1 à 3 jours. La maladie guérit le plus souvent spontanément, au bout de 2 à 3 semaines mais parfois 4 semaines.

Que faire en cas de symptômes ?

En cas d’apparition de symptômes (fièvre et éruption cutanée avec des vésicules), il faut contacter son médecin traitant ou un centre gratuit d’information, de dépistage et de diagnostic (CeGIDD) des infections par les VIH, des hépatites virales et des IST. Il est recommandé de s’isoler en attendant un avis médical, d’éviter les contacts avec d’autres personnes et de porter des vêtements couvrant les lésions cutanées et des gants en cas de lésions sur les mains pour tout déplacement impératif, notamment chez un professionnel de santé. 

Comment est diagnostiquée la maladie ?

La mpox est suspectée devant la présence de signes cliniques évocateurs et le contexte épidémiologique (voyage dans une zone de circulation du virus ou contact à risque avec un cas confirmé) et après avoir écarté les diagnostics différentiels, c’est-à-dire les autres maladies à éruption cutanée comme la varicelle, le zona, la rougeole, les infections bactériennes cutanées, la gale, la syphilis, les allergies médicamenteuses... 

La confirmation diagnostique d’une infection à virus Monkeypox est biologique par l’identification du virus par qPCR ou RT-PCR (sur des prélèvements cutanés ou naso-pharyngés en cas de poussée éruptive dans la bouche ou la gorge).

Que faire en cas de diagnostic positif ?

Les cas diagnostiqués comme souffrant du mpox doivent strictement suivre les recommandations de leur médecin et s’isoler chez eux jusqu’à la guérison complète des lésions cutanées et muqueuses (en général 21 jours). Cette période de 21 jours doit être étendue si les lésions de la peau ou des muqueuses ne sont pas complètement cicatrisées à son terme.

Si l’isolement strict n’est pas possible, ils doivent éviter les contacts physiques avec d’autres personnes (rapports sexuels, embrassades, contact peau à peau) et couvrir les lésions cutanées. Ils ne doivent pas partager ni mélanger leurs vêtements, leur linge de maison, la literie ou la vaisselle avec d’autres personnes. 

Quel est le traitement de la mpox ?

Le traitement de la mpox vise essentiellement à soulager les symptômes (en particulier la douleur) et à prévenir ou traiter les complications (surinfection et cicatrices inesthétiques).

Le Haut Conseil de la santé publique (HCSP) a émis le 24 mai 2022 (actualisé le 9 juin), un avis concernant les différentes thérapeutiques disponibles (antiviraux, immunoglobulines spécifiques, plasmas hyper-immuns) contre l’infection chez l’homme au virus Monkeypox.

Pour les patients atteints d’une forme grave de la maladie et en fonction de la symptomatologie, des complications et du terrain du patient, le Tecovirimat est le traitement actuellement indiqué en première intention. Il s’agit d’un médicament utilisé dans le traitement des infections aux Orthopoxvirus, la famille des virus de la variole, dont l’infection par le virus Monkeypox. 

Comment se protéger de la mpox ?

Dans les régions où le virus circule, notamment en Afrique, la prévention de la mpox repose principalement sur la réduction des contacts entre les humains et les animaux sauvages. Il est recommandé d’éviter tout contact direct avec les animaux sauvages, animaux malades ou morts, leurs sécrétions ou fluides corporels, en particulier les rongeurs et les primates. 

Pour éviter une transmission interhumaine, il est recommandé d’éviter les contacts rapprochés avec des personnes infectées ou suspectées d’être malade ou du matériel contaminé. Il faut ainsi limiter les contacts directs, notamment avec toute personne présentant des symptômes de la mpox, telles que des éruptions cutanées ou des plaies.

La vaccination préventive

Dans son avis du 29 août 2024, la Haute Autorité de santé (HAS), saisie par la Direction générale de la santé, a rappelé l’importance de la vaccination préventive par un vaccin antivariolique de 3e génération chez les personnes les plus exposées au virus :

  • les hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes rapportant des partenaires sexuels multiples ;
  • les personnes trans rapportant des partenaires sexuels multiples ;
  • les travailleurs du sexe / personnes en situation de prostitution ;
  • les professionnels exerçant dans les lieux de consommation sexuelle ;
  • les partenaires ou personnes partageant le même lieu de vie que les personnes les plus exposées.

La HAS préconise également :

  • une dose de rappel chez les personnes ayant reçu une primo-vaccination en 2022 et chez celles uniquement vaccinées dans l’enfance ;
  • une vaccination réactive (post-exposition) chez les personnes ayant eu un contact à risque avec une personne infectée. Cette vaccination doit être réalisée dans les 4 jours après le 1er contact à risque et au plus tard dans les 14 jours.

Dans son avis du 7 juillet 2022, la HAS précisait que la vaccination pouvait être envisagée au cas par cas pour les professionnels de santé amenés à prendre en charge les personnes malades.

Quelles sont les recommandations en cas de départ ou de retour d’un pays ou la mpox circule activement ?

Avant le départ

Avant le départ vers un pays avec une circulation active avérée ou potentielle de la mpox, les voyageurs doivent recevoir les informations utiles en termes de gestes barrière et de conduite à tenir en cas de contact à risque ou de symptômes. Une vaccination préventive avec un vaccin antivariolique pourra être proposée aux professionnels de santé et aux travailleurs humanitaires. Elle pourra être envisagée au cas par cas pour les personnes rendant visite à leur famille.

Pendant le séjour

Le respect des gestes barrières au cours du séjour est important : lavage régulier des mains et évitement de contacts avec des personnes infectées ou des animaux ou avec des objets ou linges utilisés par ces personnes (vêtements, serviettes, literie, vaisselle). Il est également recommandé d’éviter les relations sexuelles avec des partenaires occasionnels.

Au retour de voyage

Au retour du voyage, il est recommandé de surveiller l’apparition de symptômes compatibles avec la mpox dans les 21 jours après la date de retour et de prendre un avis médical en cas de symptômes.