Faits marquants

  • Participation de Santé publique France au 34e Congrès national de médecine et santé au travail de juin 2016. Un atelier sur la «Réponse aux signalements d’événements de santé inhabituels en milieu professionnel» a été animé par l’équipe de pilotage du dispositif des Gast.
  • Mise en place du Gast Bourgogne-Franche-Comté en juin 2016.
  • Le dispositif des Gast a été choisi comme sujet de thèse par un interne de médecine du travail. Un aperçu du travail réalisé est présenté dans ce bulletin.
  • De 2008 à 2015, 40 signalements ont été traités dans le cadre d’un Gast.

ActualitésAfficherMasquer

  • Mars 2016 : présentation du dispositif Gast aux médecins du travail de l’Inserm
  • Juin 2016 : présentation du dispositif Gast lors d’une session intitulée «  De la prévention aux risques professionnels » aux Rencontres de Santé publique France à Paris
  • Juin 2016 : présentation orale du dispositif lors du 34ème Congrès national de médecine et santé au travail à Paris
  • Juin 2016 : présentation du dispositif Gast aux médecins du travail de l’entreprise BASF
  • Septembre 2016 : présentation du dispositif Gast aux médecins et infirmières d’un service de santé au travail de Bordeaux / réunion des membres du Gast de la région de l’Occitanie, en vue d’échanger sur l’adaptation de l’organisation du dispositif à la réforme territoriale
  • Octobre 2016 : présentation du dispositif Gast aux Journées de Santé publique en Corse

Veille sur l’impact de la chaleur en milieu professionnel

Afin de permettre une évaluation de l'impact de la chaleur chez les travailleurs, l'Inspection médicale du travail de la Direction générale du travail (DGT), en lien avec la Direction santé travail de Santé Publique France, met en œuvre tous les étés depuis 2006 un recueil de données sur les incidents et accidents de santé survenus en milieu professionnel et liés aux conditions météorologiques estivales.

Plusieurs vagues caniculaires ont affecté la France au cours de cet été, d’intensité modérée mais avec des variations brusques des températures en particulier pour le premier épisode de juillet. Au cours de la période, les médecins du travail ont fait parvenir à Santé publique France 8 signalements d’incidents de santé en lien avec la chaleur, dont 3 décès. Ces décès sont intervenus suite à un épuisement ou un coup de chaleur chez des hommes travaillant en extérieur. Pour deux d’entre eux (Bretagne et Pays-de-la-Loire), la vigilance de Météo France était au niveau jaune alors que pour le troisième (Nouvelle Aquitaine) la vigilance était orange dans le département concerné. Un de ces décès est intervenu chez une personne jeune (21 ans) et les deux autres concernaient des individus plus âgés (56 ans), résultant de l’aggravation d’une maladie déjà existante pour l’un deux.

Ce dispositif de veille sanitaire repose sur les signalements réalisés volontairement par les médecins du travail. Il est passif et ne peut prétendre à l’exhaustivité, même pour les événements les plus graves que constituent les décès. Ainsi, après la saison estivale, 12 décès en lien possible avec la chaleur ont été rapportés à la DGT.

Bien qu’il ne s’agisse pas de canicules majeures, leur impact sanitaire a donc été probablement fort pour les travailleurs. La montée rapide des températures, qui a caractérisé le premier épisode, a pu être un facteur aggravant le risque, en réduisant les capacités d’adaptation physiologique à la chaleur et en fragilisant un peu plus des personnes dont l’état de santé était déjà altéré par la maladie.

Quoiqu’il en soit, le risque professionnel en lien avec de fortes températures extérieures est relativement facile à éviter. Sa prévention demande de l’anticipation, de la part des médecins et infirmières du travail mais aussi des travailleurs et de leur encadrants, pour repérer dans l’entreprise en début de saison chaude tous les postes vulnérables et les activités à risque ; et beaucoup de vigilance lors des épisodes caniculaires pour rappeler et faire respecter les principales mesures préventives de la déshydratation et du coup de chaleur.

Pour la prévention des risques liés au travail par fortes chaleurs à l’extérieur, voir le site de l’INRS.

Bilan sur les GASTAfficherMasquer

Au 1er novembre 2016, le dispositif des Gast est implanté dans 10 régions : Auvergne-Rhône-Alpes, Bretagne, Bourgogne-Franche-Comté, Centre-Val de Loire, Grand-Est, Hauts de France, Normandie, Nouvelle Aquitaine, Occitanie, et Pays de la Loire. Dans les autres régions, les signalements en santé travail sont pris en charge par la Cellule d’intervention en région (Cire) de Santé publique France, avec l’appui d’un épidémiologiste référent de la Direction santé travail de Santé publique France.

De 2008 à 2015, 40 signalements d’événements inhabituels survenant en milieu professionnel ont fait l’objet d’un traitement par un Gast. Près de 80 % avaient été déclarés par les services de médecine du travail. Parmi les signalements, 87,5 % concernaient une pathologie (n=35), 12,5 % une exposition (n=5).
Parmi les pathologies signalées, la majorité concernait des cas groupés de symptômes non spécifiques (n=16), tels que des céphalées ou des irritations souvent associées à des syndromes collectifs inexpliqués et des suspicions de clusters de cancers (n=15).
Les 4 signalements non validés ne répondaient pas aux critères d’un événement inhabituel en milieu professionnel définis dans ce dispositif car après vérification il ne s’agissait pas de cas groupés d’une même pathologie.
En termes de réactivité, la moitié des signalements a fait l’objet d’une réunion du Gast dans les 10 jours suivant la réception du signal.
Le délai de prise en charge était en moyenne de 18 jours entre la réception du signal et la première concertation des membres du Gast (min : 1 jour ; max : 2,5 mois). Le signalement pour lequel le délai était de 2,5 mois était particulier car il s’agissait d’une réouverture d’un dossier ayant déjà fait l’objet d’un traitement par un Gast.
Le délai moyen entre la réception du signal et la clôture du signalement était en moyenne de 7 mois (min : 7 jours ; max : 3 ans). Les délais les plus longs concernaient les signalements relatifs à des suspicions de clusters de cancers.

Carte du déploiement des Gast au 1er novembre 2016

Carte du déploiement des Gast au 1er novembre 2016

Nombre de signalements - période 2008 à 2015

Nombre de signalements - période 2008 à 2015

Bilan thèse de médecine du travailAfficherMasquer

Bilan des expériences professionnelles des réseaux d’alerte en santé travail auprès des médecins du travail - Retour sur un travail de thèse de médecine du travail

Rédigé par Dr M. Dehmas, médecin du travail (Centre de Consultation de Pathologies Professionnelles CHRU de Nancy)

Le médecin du travail occupe une place importante dans la surveillance et la veille sanitaires en santé au travail en raison de sa bonne connaissance du terrain et de sa participation active à la veille et l'alerte en milieu professionnel. Il peut être désarmé face à des situations médicales complexes pouvant générer un climat d’inquiétude et d'interrogation en milieu du travail.

Une étude à la fois quantitative et qualitative a été menée entre février et juillet 2016 auprès des médecins du travail exerçant en France métropolitaine. Les objectifs de ce travail étaient de décrire les attitudes des médecins du travail face à des événements de santé inhabituels en milieu professionnel et d’évaluer leur connaissance du Gast. Au total, 723 médecins du travail ont répondu au questionnaire Internet qui leur avait été transmis via les médecins inspecteurs régionaux (Mirt) de la Direccte.

Plus de la moitié des médecins du travail répondants (n=394) ont rapporté savoir à qui signaler les trois types d’événements inhabituels en milieu du travail étudiés : agrégat de cancers ou d’autres maladies graves, syndrome collectif inexpliqué et exposition inhabituelle à une substance atypique. En revanche, 16 % des médecins du travail déclarent ne pas savoir spontanément à qui s'adresser pour signaler l'une de ces trois situations. Le pourcentage de médecins démunis face à l’une ou l’autre des situations est variable et non négligeable : agrégats de cancers ou autres maladies graves (28 %), syndrome collectif inexpliqué (33 %) ou exposition à une substance atypique (28 %).

Le dispositif du Gast est connu par 146 médecins interrogés (20 %). Parmi les médecins connaissant le Gast, l’information s’est faite par le biais du Mirt le plus souvent (56 %). Les autres sources d’informations sont l'épidémiologiste de la Cire (13 %), le réseau « collègues, service de santé au travail » (7 %), la littérature médicale et Internet (6 %), les sociétés savantes (5 %) et la formation continue (2 %).

Sur l’ensemble des médecins interrogés, 37 % considèrent que le dispositif Gast a un rôle d’alerte, 29 % de collecte de données, de réponse et d'aide à la gestion de l'évènement et 18 % d'investigation. Moins de 10 % des médecins du travail pensent que ce dispositif a un rôle d’information.

Après rappel des missions du Gast dans le questionnaire, le pourcentage de médecins ne connaissant pas l’existence d’un tel dispositif dans leur région reste élevé (76 % dans les régions disposant d’un Gast). Les médecins déclarant que leur région n’est pas dotée d’un Gast sont 14 % à penser que la création du Gast est indispensable, 28 % nécessaire, 44 % souhaitable, 1 % inutile.

Ces premiers résultats pointent le besoin d’une meilleure communication sur le dispositif des Gast à destination des médecins du travail.

 

Perspectives 2017AfficherMasquer

  • Réunion du Comité national de pilotage des Gast
  • Création du Gast Corse
  • Evaluation interne du dispositif Gast, 10 années après la création du premier groupe en région Aquitaine