Syndrome hémolytique et urémique pédiatrique

Le syndrome hémolytique et urémique est une complication principalement rénale des infections à Escherichia coli producteurs de Shiga-toxines. Rare, mais grave, il touche surtout le jeune enfant.

Mis à jour le 25 octobre 2023

Syndrome hémolytique et urémique : données

Le dispositif de surveillance du syndrome hémolytique et urémique pédiatrique permet de suivre l’évolution de cette maladie grave, mais peu fréquente en France. Santé publique France publie chaque année un bilan complet de la surveillance. 

Une année 2022 marquée par des épidémies et une forte incidence de syndrome hémolytique et urémique pédiatrique

En 2022, le nombre de cas de syndrome hémolytique et urémique (SHU) pédiatrique notifié à Santé publique France était le plus élevé depuis le début de la surveillance (253). Ainsi, l’incidence annuelle du SHU pédiatrique était la plus élevée observée depuis le début de la surveillance (2,2 cas pour 100 000 enfants de moins de 5 ans). 

Cette forte hausse de l’incidence, observée dans toutes les tranches d’âge et dans la majorité des régions, est liée en partie à la survenue de plusieurs épidémies dont une de très grand ampleur liée à la consommation de pizzas surgelées. Ces épidémies ont impacté l’épidémiologie du SHU pédiatrique en 2022.

Nombre de cas de SHU pédiatrique notifiés en France Hexagonale* et incidence annuelle du SHU pour 100 000 personnes - années chez les enfants de moins de 15 ans, 1996 à 2022

AnnéeNombre de cas de SHUIncidence annuelle
1996810,66
1997920,75
1998760,59
1999930,76
2000790,64
2001740,61
2002730,60
2003800,66
2004870,72
20051221,01
20061040,87
2007740,62
20081120,94
20091090,91
20101220,99
20111621,32
20121451,20
20131521,22
20141170,99
20151110,94
20161130,96
20171641,40
20181541,33
20191681,46
20201671,45
20211281,12
20222522,22
Total3 211 

 

*En raison du faible nombre de cas notifiés dans les DROM (1 cas en 2022), certaines analyses du bilan ne porte que sur les cas notifiés en France hexagonale (n=252)

Les enfants de < 3 ans, une population particulièrement à risque

Tout comme les années précédentes, le taux d’incidence le plus élevé est observé chez les enfants de moins de 3 ans (6,8/100 000 enfants) et il diminue avec l’âge. Toutefois, en raison de la survenue de plusieurs épidémies, en comparaison à l’année précédente, les taux d’incidence étaient 2 à 4 plus élevés, dans toutes les toutes les tranches d’âge. 

Incidence annuelle du SHU pour 100 000 enfants de moins de 15 ans par classe d’âge. France hexagonale, 2022.

Classe d'âgeIncidence annuelle
<3 ans6,8
3-5 ans2,9
6-10 ans1,1
11-14 ans0,4

 

Certaines régions plus touchées et une forte saisonnalité du syndrome hémolytique et urémique

Les taux d’incidence régionaux présentent chaque année une disparité importante. En 2022, les taux d’incidences régionaux observés en 2022 étaient supérieurs à ceux de 2021 dans toutes les régions et étaient les plus élevés en Pays de la Loire et Bourgogne-Franche-Comté.

Taux d’incidence annuel régional du syndrome hémolytique et urémique pédiatrique par 100 000 enfants de moins de 15 ans. France, 2022
Taux d’incidence annuel régional du syndrome hémolytique et urémique pédiatrique par 100 000 enfants de moins de 15 ans. France, 2022
Source : Santé publique France, 2022

En 2022, nous observons deux pics de cas, un premier en mars-avril en lien avec l’épidémie liée aux pizzas surgelées, et un deuxième en période estivale comme habituellement observée.

Distribution mensuelle des cas de syndrome hémolytique et urémique chez l’enfant de moins de 15 ans. France, 2012-2022
Distribution mensuelle des cas de syndrome hémolytique et urémique chez l’enfant de moins de 15 ans. France, 2012-2022
Source : Santé publique France.

Multiples épidémies : divers types d’aliments associés à un risque de contamination 

La survenue de plusieurs épidémies en 2022 explique, en partie, le nombre élevé de cas de SHU notifié. Pour deux épidémies, les investigations ont permis de confirmer une origine de contamination et de mettre en place de mesures de retrait-rappel de produits : une épidémie nationale de plus grande ampleur jamais décrite en France liée à la consommation de pizzas surgelées (59 cas) et une épidémie dans le sud de la France liée à la consommation de produits au lait cru de ferme (12 cas). Pour deux autres investigations, soit un type d’aliment commun a été suspecté (végétaux), mais aucune confirmation n’a été possible, soit une origine alimentaire a été suspectée mais sans aliment précis identifié.

L’épidémie liée aux produits au lait cru démontre de nouveau le risque associé à ces produits. Mais les aliments confirmés ou suspectés à l’origine des épidémies en 2022 sont divers, impliquant en particulier un produit à base de farine et des végétaux crus. Il est important de continuer à communiquer sur les produits à risque et les mesures de prévention.