Visuel d'un nourrisson jouant dans son lit
Mort inattendue du nourrisson

La mort inattendue d’un nourrisson est définie par le décès d'un nourrisson, jusque-là considéré comme bien portant, alors que rien dans son histoire ne permettait de l’anticiper. Le décès survient le plus souvent durant le sommeil. C’est la première circonstance de décès des nourrissons avant l'âge d’un an.

Mis à jour le 19 août 2022

Mort inattendue du nourrisson : notre action

La mort inattendue du nourrisson (MIN) est la première circonstance de décès en France chez les nourrissons entre 28 jours et 1 an et à l’origine chaque année de décès de 250 à 350 enfants de moins de 2 ans. Plusieurs facteurs de risque peuvent en être à l’origine. Suite à plusieurs campagnes nationales de prévention, le nombre de décès stagne depuis les années 2000. Pour autant, on estime que 50% des cas de mort inattendue du nourrisson seraient évitables grâce aux mesures de prévention recommandées.

Dans ce contexte, l’action de Santé publique France s’articule autour de la surveillance des cas de morts inattendues du nourrisson en France et du relai d’information sur les actions prévention à destination des parents et des professionnels de santé.  

Une surveillance épidémiologique des morts inattendues du nourrisson

En 2007-2009, une enquête a été menée par Santé publique France (anciennement Institut de Veille Sanitaire) afin de faire un point sur l’épidémiologie des morts inattendues du nourrisson, les circonstances de décès, la prise en charge des enfants et les diagnostics identifiés. Les résultats de cette enquête ont permis d’identifier le besoin de renouveler les campagnes sur le couchage sur le dos des nourrissons et de renforcer les centres de référence dans leurs missions de prise en charge en cas de MIN, selon les recommandations de la « HAS ».

Face à ce constat, le CHU de Nantes et l’association nationale des centres de référence des MIN (ANCReMIN) ont mis en place en 2015 l’Observatoire national des morts inattendues du nourrisson (registre OMIN), récemment labellisé registre. Dans ce cadre, un partenariat entre Santé Publique France et le CHU de Nantes a été développé en 2017. Le registre OMIN met à disposition, de façon totalement sécurisée les données nécessaires à la réalisation des missions de surveillance et d’alerte de Santé publique France. Ces données permettent notamment de surveiller et alerter les pouvoirs publics en fonction des tendances observées.

Les indicateurs issus des analyses sur la MIN sont publiés dans Géodes, la plateforme cartographique de Santé publique France. Les indicateurs sont les suivants :

  • les effectifs des décès de MIN avant l'âge de 2 ans par région et par an ;
  • les effectifs des décès de MIN avant l'âge de 2 ans par région et par sexe pour l’ensemble de la période étudiée;
  • les taux de décès de MIN avant l'âge d'un an (<1 an) par département pour l’ensemble de la période étudiée.

Dans le cadre de ce partenariat, Santé publique France assiste au conseil scientifique de l’OMIN, en tant qu’observateur.

Le registre OMIN en bref

L’objectif général du registre OMIN en France est de décrire et faire le suivi spatio-temporel de l’incidence des MIN, leurs caractéristiques, la part des morts subites du nourrisson et des autres étiologies au sein de ces morts ainsi que les modalités de prise en charge actuelle dans les centres de références français au moyen d’un enregistrement exhaustif et continu d’informations. Le registre OMIN a également pour objectif d’aider à l’implémentation et l’évaluation des campagnes de prévention dans le domaine des MIN. Enfin, le registre OMIN a un objectif de recherche afin d’identifier de nouveaux facteurs de risque ou facteurs prédisposants (gènes, pathologies, expositions environnementales). Le recueil de données des MIN se fait d’abord sur le lieu du décès, puis dans le Centre de référence où l'enfant est transféré.

Les centres de référence MIN sont repartis dans l’ensemble du territoire et assurent la prise en charge hospitalière des MIN, conformément aux recommandations de la HAS. Ces recommandations décrivent les procédures concernant le transfert du corps, l’accueil des parents, les explorations médicales recommandées, l’autopsie le cas échéant, les examens génétiques et à visée de recherche à réaliser, le contenu du dossier médical à enregistrer et la constitution du certificat de décès des MIN.

Dans les semaines qui suivent le décès, une confrontation multidisciplinaire permettant une synthèse des éléments diagnostiques est organisée avec les différents professionnels concernés afin de conclure à une cause de décès et éventuellement proposer des investigations complémentaires. L’information est transmise au Centre d’épidémiologie sur les causes médicales de décès CépiDC à partir de l’hôpital (centre de référence).

Des actions de prévention contre les morts inattendues du nourrisson

Plusieurs actions de prévention de la mort inattendue du nourrisson (MIN) sont menées sur le territoire national pour sensibiliser les parents et les professionnels au risque de MIN. Parmi plusieurs actions, on note :

  • la semaine nationale de prévention de la MIN courant septembre : organisée par l’ANCReMIN (Association Nationale des Centres de Référence de la Mort Inattendue du Nourrisson) depuis 2015 chaque mois de septembre avec l’aide des associations de parents endeuillés ;
  • les actions de prévention des associations (Naitre et Vivre, Les rires d’Anna et Sa Vie) qui sont engagées dans la lutte contre la mort inattendue du nourrisson (MIN) et accompagnent les parents menant des actions d’information sur la prévention et de soutien à la recherche ;
  • les campagnes de prévention de l’ANCReMIN visant à sensibiliser les jeunes parents, le grand public, les professionnels de santé et les professionnels de la petite enfance aux mesures de prévention ;
  • des journées de mobilisation et des propositions pour améliorer la prévention, organisées par des établissements de santé et centres de référence comme : les hospices civils de Lyon, le CHU Grenoble-Alpes, l’hôpital Antoine-Béclère AP-HP, le centre de référence MIN du Finistère, le CHU de Montpellier, le CHRU de Nancy ou le CHU de Saint-Étienne.

Pour savoir plus :