Hypertension artérielle

L’hypertension artérielle (HTA), définie par une pression artérielle trop élevée, est la pathologie chronique la plus fréquente en France et un facteur de risque majeur de pathologies vasculaires. 

Mis à jour le 16 mai 2023

Hypertension artérielle : données 

Le dispositif de surveillance l’hypertension artérielle mis en place par Santé publique France permet d’étudier les tendances épidémiologiques de l’hypertension artérielle. 

Les 16 chiffres clés de l’hypertension artérielle en France

Infographie : les 16 chiffres clés de l'HTA en France

Une prévalence plus élevée chez les hommes quel que soit l’âge 

La prévalence de l’HTA, définie comme une valeur de la PAS ≥140 mmHg et/ou de la PAD ≥90 mmHg ou le remboursement d’au moins un traitement à action antihypertensive, était de 30,6% (36,5% chez les hommes et 25,1% chez les femmes, p=0,0001). Elle augmentait significativement avec l’âge, passant de 6,3% chez les 18-34 ans à 67,8% chez les 65-74 ans. Les hommes avaient une prévalence de l’HTA plus élevée que les femmes dans toutes les classes d’âge. 
De plus, parmi les personnes hypertendues, seule 1 sur 2 avait connaissance de son HTA (55%). Cette proportion était plus importante chez les femmes (62,9%) que chez les hommes (50,1%). 

Prévalence de l’hypertension artérielle (HTA), traitement et contrôle, Esteban 2015
Prévalence de l’hypertension artérielle (HTA), étude Esteban 2015

Une prévalence de l’hypertension artérielle stable depuis 2006 mais une proportion de personnes traitées en diminution 

Si la prévalence de l’HTA n’a pas évolué depuis l’enquête ENNS (30,6% vs 31%), la proportion de personnes avec une HTA connue traitée à diminué de manière significative entre les deux études (72,6% vs 82,0%, enquête ENNS). Cette diminution était complétement imputable aux femmes, chez lesquelles la proportion d’hypertendues connues traitées est passée de 86,6% dans l’enquête ENNS à 70,7% dans l’enquête Esteban. De la même manière, la proportion de femmes avec une HTA traitée (indépendamment de la connaissance de la pathologie) a diminué de manière significative entre 2006 et 2015, notamment chez les plus âgées (65-74 ans) (53,2% vs 72,3% dans l’enquête ENNS). Chez les hommes, la proportion de personnes avec une HTA traitée n’a pas évolué de manière significative entre les deux enquêtes (45,9% vs 45,4% dans l’enquête ENNS).

Évolution de la connaissance (a) et de la part traitée et contrôlée de l’hypertension artérielle (HTA) (b) chez les personnes hypertendues entre ENNS 2006 et Esteban 2015, en fonction du sexe
Évolution de la connaissance  et de la part traitée et contrôlée de l’hypertension artérielle, selon le sexe, études ENNS 2006 et Esteban 2015

Une prévalence de l’HTA déclarée très élevée dans les DROM, en particulier chez les femmes

Les résultats du Baromètre de Santé publique France 2021 mené auprès de la population des quatre départements et région d’Outre-mer (DROM) a mis en évidence une prévalence de l’HTA déclarée dans les DROM plus élevée qu’en métropole, notamment en Martinique (31.5%) et en Guadeloupe (29.39%), et plus élevée chez les femmes que chez les hommes.

La proportion de patients traités par un médicament antihypertenseur parmi les adultes se déclarant hypertendus ne variait ni en fonction du territoire, ni en fonction du sexe et dépassait les 80% comme en métropole. Entre 65% et 73% des adultes hypertendus déclaraient avoir eu des conseils pour modifier leur mode de vie dans les DROM contre 58,5% en métropole. En Guyane, 51,5% des hypertendus possédaient un appareil d’automesure tensionnelle à leur domicile, alors qu’ils étaient 53,8% à La Réunion et plus de 70% à la Guadeloupe et la Martinique.

Prévalence (%) et intervalle de confiance à 95% de l’HTA déclarée dans les DROM en fonction du sexe et de l’âge en 2021 et en France métropolitaine en 2019
Prévalence (%) et intervalle de confiance à 95% de l’HTA déclarée dans les DROM en fonction du sexe et de l’âge en 2021 et en France métropolitaine en 2019
*p de différence entre les DROM ; ** les données de la métropole sont issues du Baromètre de Santé Publique France 2019 et données à titre de comparaison, les données n’étant pas standardisées sur la même population que celle de l’enquête de 2021.

Les désordres hypertensifs de la grossesse

Les désordres hypertensifs de la grossesse et notamment la prééclampsie et l’éclampsie restent l’une des principales causes de morbi-mortalité maternelle mais aussi fœtale.

L’étude Conception, réalisée à partir des données du système national des données de santé (SNDS), a permis d’apporter de nouvelles données françaises sur l’épidémiologie de ces désordres et le fardeau qu’ils constituent. Sur les 6 millions de grossesses étudiées entre 2010 et 2018, près de 7% étaient concernées par un désordre hypertensif soit environ, 62 000 grossesses par an. 

L’hypertension (HTA) chronique préexistante, l’HTA gestationnelle et la prééclampsie/éclampsie touchaient respectivement 1,7%, 4,2% et 2% des grossesses avec une prévalence qui augmentait de manière importante avec l’âge maternel. Concernant les prééclampsies, qui constituent le désordre hypertensif le plus redouté, près de 20% des cas survenaient de manière précoce, c’est-à-dire avant 32 semaines d’aménorrhée et 40% des prééclampsies étaient sévères. 

La survenue d’une HTA gestationnelle ou d’une prééclampsie pendant la grossesse étaient toutes les deux associées à la survenue d’une HTA chronique à court terme après la grossesse par rapport à des femmes n’ayant pas présenté de désordres hypertensifs. L’HTA gestationnelle, considérée comme de moindre gravité pendant la grossesse, pourrait ainsi constituer un facteur de risque quasiment équivalent à celui de la prééclampsie dans la survenue de complications chroniques. Le risque de développer une HTA chronique après la grossesse était néanmoins très supérieur à celui conféré par l’HTA gestationnelle lorsque la prééclampsie était précoce, sévère, ou associée à un petit poids de naissance par rapport à l’âge gestationnel.