La rougeole : données
Le dispositif de surveillance de la rougeole mis en place par Santé publique France permet d’étudier les tendances épidémiologiques de cette maladie à prévention vaccinale et le suivi virologique. La situation épidémiologique de la rougeole en France fait l’objet de points épidémiologiques réguliers, à un rythme hebdomadaire en cas de contexte épidémique.
Evolution de la rougeole en France
Entre le 1er janvier 2008 et le 31 décembre 2023, plus de 30 000 cas de rougeole ont été signalés en France, dont près de 15 000 rien qu’en 2011, et 26 cas sont décédés sur la période 2008-2019. Après une forte épidémie en 2010-2011 et une baisse en 2012, les cas sont restés stables entre 2013 et 2016, avec une importante épidémie en Alsace en 2015. En 2017, la circulation du virus a augmenté, surtout en Nouvelle-Aquitaine, Grand-Est et Occitanie, avec une recrudescence en 2018 et 2019 ayant conduit à près de 5 500 cas.
En 2020, est intervenue une modification majeure de l’épidémiologie de la rougeole liée à une baisse drastique des cas à compter d’avril 2020 : 230 cas ont été déclarés au premier trimestre sur les 240 cas au total sur l’année. Cette baisse s'est poursuivie en 2021 et 2022 avec respectivement 16 et 15 cas et jusqu’en août 2023 (28 cas sur les 117 rapportés en 2023). Cette quasi-absence de rougeole entre avril 2020 et août 2023 est vraisemblablement due aux mesures anti-COVID-19 (confinement, gestes barrières, port du masque, distanciation sociale) ainsi qu’à une amélioration de la couverture vaccinale ROR à deux doses des nourrissons nés depuis 2018 qui relèvent de l’l’obligation vaccinale, augmentant l'immunité collective. Toutefois, cette situation est fragile.
Recrudescence des cas de rougeole en France constatée en 2023 qui s’accélère en 2024 et s’intensifie en 2025
En 2023, les données issues de la déclaration obligatoire (DO) indiquaient, à partir du mois de septembre, une recrudescence des cas de rougeole en France, majoritairement liée à des situations d’importation (84 %) témoignant de la reprise de la circulation du virus de la rougeole à l’international.
L’épisode de cas groupés de rougeole le plus important a été observé en Auvergne-Rhône-Alpes (64 cas entre août et novembre 2023) et concernait majoritairement des collégiens correctement vaccinés mais à un âge précoce.
Cette recrudescence s’est poursuivie et s’est accentuée en 2024 avec un nombre total de cas et une incidence nationale multipliés par 4 par rapport à 2023 (N=483 en 2024 versus 117 en 2023 ; 0,58 cas pour 100 000 versus 0,13 cas pour 100 000 habitants) ainsi qu’un nombre de cas groupés multiplié par 10 par rapport à 2023 (N=68 en 2024 versus 7 en 2023).
Sur les 68 cas groupés identifiés au total en 2024, six principaux foyers épidémiques (regroupant plus de 5 cas) ont été observés. Ils ont concerné des établissements scolaires, des cercles familiaux, ainsi que des populations particulières (camps de Rom) mais surtout plusieurs crèches affectant particulièrement les nourrissons de moins d’un an particulièrement à risque de formes graves, y compris à long terme. L’épisode de cas groupés le plus important était celui notifié en Auvergne-Rhône-Alpes (53 cas entre janvier et avril 2024).
La recrudescence des cas déclarés en 2024 et du nombre de foyers de cas détectés sont le reflet : d’une part de la situation épidémiologique internationale marquée par une recrudescence des épidémies de rougeole depuis 2022 et en particulier en 2023 dues à plusieurs années de baisse de la couverture vaccinale à l'étranger, et d’autre part de l’existence de poches d’individus encore réceptifs au virus dans la population française, notamment parmi les adolescents et les jeunes adultes.

En 2025, sur les 5 premiers mois de l’année, la circulation du virus s’est intensifiée avec un nombre de cas survenus (658) nettement supérieur à celui observé sur toute l’année 2024 (483) ainsi qu’un nombre important de foyers épidémiques (86) comparé à 2024 (68). La recrudescence des cas observée depuis janvier est en phase de décroissance depuis le mois de mai (cf bulletins mensuels).
En 2025, deux décès chez des immunodéprimés ont été rapportés via la déclaration obligatoire, ce qui n'était pas survenu en France depuis 2019. Ils rappellent la nécessité de protéger les personnes à risque de formes graves et qui ne peuvent recevoir le vaccin, via leur entourage grâce à une immunité de groupe optimale, ainsi que de la nécessité de la mise en œuvre de la prophylaxie post-exposition en cas de contact avec un cas.
Il est donc essentiel de renforcer la surveillance épidémiologique de la rougeole afin de mieux comprendre la circulation du virus sur le territoire français et de mieux caractériser les poches de populations encore réceptives au virus, en particulier chez les adolescents et les jeunes adultes ainsi que chez les voyageurs de retour de zones d’endémicité.
Bulletins à télécharger :
- Rougeole en France du 1er janvier au 31 octobre 2025
- Rougeole en France du 1er janvier au 30 septembre 2025
- Rougeole en France du 1er janvier au 31 août 2025
- Rougeole en France du 1er janvier au 31 juillet 2025
- Rougeole en France du 1er janvier au 30 juin 2025
- Rougeole en France du 1er janvier au 31 mai 2025
- Rougeole en France du 1er janvier au 13 avril 2025
- Rougeole en France du 1er janvier au 14 mars 2025
- Rougeole en France. Bilan annuel 2024.
Bulletins épidémiologiques de la rougeole de 2008 à 2025
Couverture vaccinale de la rougeole en France
Quel que soit l’âge, on constate une augmentation de la couverture vaccinale de la rougeole « 2 doses » en France. Celle-ci reste cependant inférieure aux 95% requis pour l’élimination de la rougeole.
- Données de couverture vaccinale rougeole, rubéole, oreillons par groupe d'âge
- Données infranationales de couverture vaccinale rougeole, rubéole, oreillons par région
- Données infranationales de couverture vaccinale rougeole, rubéole, oreillons par département
Données de surveillance européenne et mondiale
Dans le cadre du plan d’élimination mondiale de la rougeole, les cas de rougeole sont analysés mensuellement par l’ECDC et l’OMS :


