Bassin industriel de Lacq : lancement de la phase test de l’étude participative de santé

Santé publique France lance la phase test d’une étude participative de santé auprès des riverains du bassin industriel de Lacq (Pyrénées-Atlantiques), entre le 24 février et le 25 mars 2023, dans une zone de 99 communes, plus ou moins distantes des installations industrielles.

Publié le 22 février 2023

Le bassin industriel de Lacq est situé au nord-ouest de Pau, dans le département des Pyrénées-Atlantiques. C’est un important complexe industriel qui rassemble depuis 60 ans de nombreuses entreprises spécialisées, notamment dans des activités d'extraction de gaz naturel, de thiochimie, de chimie fine ou de chimie verte. En 2015, Santé publique France a été saisie afin d’évaluer les impacts sanitaires sur les populations riveraines du bassin industriel ainsi que l'opportunité et la faisabilité de la mise en place d'une surveillance épidémiologique. En réponse à cette saisine, Santé publique France a développé depuis 2016 une approche en plusieurs étapes et conduit des travaux épidémiologiques dans cette zone : étude locale des attentes et de contexte, des études de mortalité et de morbidité-volet faisabilité

En complément des travaux déjà engagés, Santé publique France lance une nouvelle étude sur la santé et la qualité de vie des riverains du bassin industriel de Lacq en 2023, dont la phase test commence fin février, pour une durée de 4 semaines. Un déploiement à grande échelle est prévu ensuite à l’automne.

Pourquoi réaliser cette étude participative de santé ? 

Les nombreuses activités industrielles du bassin de Lacq sont des sources de pollution environnementale. Elles rejettent des substances chimiques, dont certaines sont odorantes, et peuvent également émettre des nuisances sonores et/ou lumineuses. Ces émissions peuvent provoquer des gênes plus ou moins importantes et sont susceptibles d’altérer la santé et la qualité de vie des personnes qui y sont exposées. 

Cette étude participative conduite en population générale a pour objectifs de recueillir directement auprès des riverains du bassin industriel, au moyen d’un questionnaire individuel, la description de leur état de santé et leur perception de l'environnement et des pollutions locales, et d'analyser les liens entre les deux. Elle permettra ainsi d’évaluer la qualité de vie et les effets sur la santé qui ne sont pas consignées dans les bases de données médico-administratives. 

La phase test permet quant à elle de tester auprès d’une centaine de personnes le questionnaire et les modalités de participation avant le déploiement de l’étude à grande échelle auprès d’environ 2 000 personnes.

Qui est concerné par cette phase test de l’étude ?

L’étude concerne les adultes et les enfants qui résident depuis plus de 6 mois dans une zone incluant 99 communes plus ou moins distantes des installations industrielles. Les personnes tirées au sort seront invitées à répondre à un questionnaire d’enquête. 

Dessin de la zone d'étude concernée du bassin de Lacq

Une étude co-construite avec les riverains

Dans un esprit d’ouverture à la société, Santé publique France a souhaité collaborer avec les riverains et les associations locales afin de construire une étude qui réponde au mieux aux préoccupations sanitaires et aux attentes de la population. Ce quatrième volet d’études réalisées par Santé publique France sur la zone, a débuté par la tenue de cinq ateliers citoyens entre novembre 2021 et avril 2022. Cette contribution des acteurs et citoyens locaux dans la démarche participative aux côtés des scientifiques vise à : 

  • répondre aux besoins d’information et aux préoccupations locales sur la santé ;
  • faire bénéficier l’étude des savoirs et des connaissances des habitants ;
  • co-construire le questionnaire d’enquête (identification des sujets d’intérêt, élaboration des questions...) ;
  • à échanger autour des résultats de l’étude et à élaborer des préconisations de santé publique.

Un nouvel atelier citoyen sera organisé à la suite de la phase test afin de discuter d’éventuelles évolutions à apporter au questionnaire et d’échanger sur les moyens les plus appropriés pour informer la population du déploiement de l’étude à plus grande échelle en fin d’année 2023 et de s’assurer d’une participation la plus large possible.