Etude participative sur la santé des riverains du bassin industriel de Lacq

En 2023, Santé publique France lance une étude épidémiologique sur la santé et la qualité de vie des riverains du bassin industriel de Lacq, en complément des travaux déjà engagés dans cette zone depuis 2016.

Mis à jour le 22 février 2023
Dans cet article

Contexte de l'étude

Le bassin industriel de Lacq est situé au nord-ouest de Pau, dans le département des Pyrénées-Atlantiques. C’est un important complexe industriel qui rassemble depuis 60 ans de nombreuses entreprises spécialisées, notamment dans des activités d'extraction de gaz naturel, de thiochimie, de chimie fine ou de chimie verte.

En octobre 2015, la Direction générale de la santé a saisi Santé publique France afin d’évaluer :

  • les impacts sanitaires sur les populations riveraines du bassin industriel ;
  • l'opportunité et la faisabilité de la mise en place d'une surveillance épidémiologique. 

En réponse à cette saisine, Santé publique France a développé une approche en plusieurs étapes et conduit des travaux épidémiologiques dans cette zone depuis 2016 : 

Présentation de l’étude participative de santé

Il s’agit d’une étude épidémiologique transversale, par questionnaire individuel, conduite en population générale. Elle est complémentaire des études précédentes menées depuis 2016. 

La phase test a lieu en mars 2023, puis le déploiement à grande échelle en fin d'année.

Sur quoi porte l’étude ?

L’étude prendra en compte les nuisances et les pollutions ressenties par la population située dans la zone d’étude (odeurs, fumées, vue des installations industrielles, bruits) et leurs effets potentiels : la gêne, la survenue de symptômes et de troubles de santé, l’altération de la qualité de vie liée à la santé. 

En quoi consiste l’étude ?

Un échantillon représentatif d’habitants sera invité à répondre à un questionnaire individuel sur leur santé et leur qualité de vie*. 

L’étude, placée sous la responsabilité de Santé publique France, est conduite de manière participative, grâce à la mobilisation :

  • des riverains et acteurs associatifs, invités à participer à des ateliers citoyens collaboratifs, organisés dès novembre 2021 pour la préparation et tout au long de l’étude, 
  • des acteurs locaux (association, professionnel de santé), invités à intégrer l’équipe projet élargie de l’étude. 

*A noter qu’il ne s’agit pas d’une étude impliquant des prélèvements biologiques ou sanguins.

Pourquoi une nouvelle étude ?

Le besoin d’une étude portant sur la santé et la qualité de vie des habitants du bassin industriel, a été confirmé par l’étude de contexte local, qui, à travers des entretiens avec les riverains et les acteurs locaux, visait à améliorer la pertinence et l'utilité de l'intervention de santé publique.

L’étude participative de santé sera réalisée en interrogeant directement les personnes concernées par le sujet étudié. Elle permettra de recueillir des données individuelles de santé sur des symptômes ou des pathologies qui ne nécessitent pas forcément un suivi médical ou la prise d'un traitement (et donc non consignés dans les systèmes d'information sanitaire) mais qui sont néanmoins susceptibles d'altérer la qualité de vie et le bien-être du point de vue des intéressés eux-mêmes.

L’ensemble des travaux épidémiologiques menés par Santé publique France sur le bassin de Lacq permettra d’apporter une photographie complète de l’état de santé des populations du bassin et de statuer sur l’opportunité d’une surveillance épidémiologique des populations.                           

Objectifs

  • décrire l’état de santé des riverains du bassin industriel de Lacq ;
  • décrire leur perception de l'environnement local ;
  • analyser les liens entre les deux.

Cette démarche pourra favoriser l’amélioration de la santé et la qualité de vie des habitants du bassin de Lacq.

Quelles sont les personnes concernées ?

Les habitants de 99 communes des Pyrénées-Atlantiques (département 64) situées autour des 4 plateformes du bassin industriel de Lacq, soit près de 100 000 habitants.

La zone d’étude se divise en trois zones concentriques A, B et C. Ces zones correspondent, du centre de la zone d’étude (A) à sa périphérie (C), à une exposition de moins en moins forte aux pollutions industrielles du bassin de Lacq.  La zone d’étude comprend des communes situées à distance et donc a priori moins exposées aux différentes émissions des installations industrielles. L’inclusion de ces communes est nécessaire afin de pouvoir comparer les résultats et d’analyser les perceptions en fonction de la distance à ces installations.

Carte de la zone d'étude du bassin de lacq
Carte de la zone d'étude du bassin de lacq

Comment se déroule l'étude ?

L’étude participative de santé se déroule en deux phases : 

  • la phase test : fin février à fin mars 2023 (4 semaines) ;
  • le déploiement à grande échelle : à l’automne 2023 sur une période de 10 semaines.

La collecte des données est confiée à l’institut Ipsos, spécialisé dans les enquêtes en population, qui la mettra en œuvre selon le protocole d’étude de Santé publique France.

Les personnes tirées au sort seront destinataires d’un courrier postal expliquant les objectifs et le contexte de l’étude. Le courrier pourra également être envoyé par email.

Un questionnaire d’une centaine de questions sera à remplir pour chaque personne tirée au sort. Il sera proposé de remplir le questionnaire en priorité en ligne, en cliquant sur le lien présent dans le courrier d’information ou l’email envoyé en début de phase de collecte. Pour les personnes qui le souhaitent, il sera possible de répondre au questionnaire par téléphone, avec un enquêteur Ipsos.

En dernier lieu, un enquêteur pourra se rendre au domicile du participant pour recueillir ses réponses au questionnaire.

A l’issue de la phase de test, l’étude sera ensuite déployée à plus grande échelle (2 000 personnes).

Les résultats définitifs de l’étude seront disponibles en 2025 et publiés sur le site de Santé publique France. Ces résultats seront très précieux pour évaluer l’état de santé de la population riveraine du bassin industriel de Lacq et prendre les éventuelles mesures de prévention et gestion nécessaires. 

Démarche participative : les ateliers citoyens

Les ateliers citoyens accompagnent tout le processus de l’étude :

  1. Lors de la conception et la préparation de l’étude : construction du questionnaire d’enquête, échanges sur les éléments-clés du protocole et les modalités de déroulement de l’étude, publicité de l’étude et supports de communication, etc.  
  2. Après la phase test : échange sur les résultats et ajustements du questionnaire, travail sur la communication pour le déploiement de l’étude.
  3. Après le déploiement de l’étude à grande échelle : présentation et discussion des résultats intermédiaires puis présentation et discussion des résultats finaux, élaboration de préconisations de santé publique.

Certaines séances comportent des ateliers distincts destinés au grand public et aux personnes engagées sur le thème de la santé environnementale autour du bassin de Lacq. 

La contribution des acteurs et citoyens locaux dans la démarche participative au travers des ateliers citoyens vise à : 

  • répondre aux besoins d’information et aux préoccupations locales sur la santé ;
  • faire bénéficier l’étude des savoirs et des connaissances des habitants ;
  • co-construire l’étude (identification des sujets d’intérêt, élaboration des questions...) ;
  • favoriser l’adhésion à l’étude et avoir une forte participation des riverains à la collecte des données.

Qui peut participer aux ateliers ?

Les ateliers sont ouverts à tout citoyen majeur volontaire, habitant l’une des 99 des communes inclues dans la zone d’étude.

L’inscription des riverains souhaitant participer aux ateliers sera réalisé auprès de Planète Citoyenne.

Un nouvel atelier mixte « grand public » et « acteurs engagés » sera organisé prochainement (avril 2023) à Lacq-Abidos suite à la phase test de l’étude. 

Encadrement réglementaire et droits sur les données

L’étude a obtenu l’avis favorable du Comité éthique et scientifique pour les recherches, les études et les évaluations dans le domaine de la santé (CESREES) (décision du 15/12/22).

Des dispositions spécifiques ont été prises afin de garantir la confidentialité et la sécurité informatique des données recueillies dans le cadre de la phase test. Les données collectées resteront strictement confidentielles.

La participation à la phase test de cette étude de santé est volontaire et chaque participant dispose de droits sur les données recueillies. Des droits d’accès, de rectification, d’effacement, de limitation et d’opposition au traitement des données pourront être exercés par chacun.

Les modalités d’exercice des droits figureront sur le courrier d’information qui sera adressé à chaque personne tirée au sort et sont détaillées sur le site Internet Ipsos dédié à l’étude.

Partenariats et financement

L’étude est entièrement financée par des fonds publics. Elle bénéficie du soutien financier de l’Agence régionale de santé Nouvelle-Aquitaine dans le cadre du Plan Régional Santé Environnement et mobilise également les propres fonds financiers de Santé publique France.

Santé publique France est accompagnée par Planète Citoyenne, un prestataire spécialisé dans la participation citoyenne, pour mettre en place et animer les ateliers citoyens.