Les traumatismes crâniens entraînent des décès ou des séquelles physiques et psychologiques importantes et ils marginalisent chaque année des dizaines de milliers de personnes, avec perte d’emploi, de logement, ruptures des relations sociales et familiales. Leur prise en charge médico-sociale est très coûteuse humainement et financièrement. Les études existantes en France ne permettent pas de fournir des taux d’incidence et de prévalence nationaux.
La synthèse des publications scientifiques publiée par l’Agence dresse plusieurs constats. Elle montre que la majorité des travaux utilisent les bases administratives hospitalières et rapportent des incidences comprises entre 100 et 300/105/an avec environ 80% de traumatismes crâniens (TC) dit « légers ». Elle relève par ailleurs une sous-estimation des TC dans les études recensées et une description assez fine des personnes à risque : les hommes, les jeunes enfants (0-4 ans), les jeunes adultes (15-24 ans) et les 65 ans et plus. Chez les jeunes enfants et les jeunes adultes, les TC constitueraient une des principales causes de décès et d’invalidité. Les causes de survenue varient en fonction de l’âge, et sont associées à des niveaux divers de sévérité des TC et de mortalité. Deux causes prédominent, les chutes, surtout chez les plus âgés et les accidents de la route, surtout chez les plus jeunes. Une augmentation des TC chez les plus âgés est constatée alors que chez les plus jeunes, l’incidence des TC tend à diminuer en raison notamment des progrès en matière de sécurité routière.
Les accidents de la route sont l’une des principales causes de traumatismes crâniens (TC), notamment des plus graves. Ils touchent une population jeune avec comme conséquence des années de vies perdues ou vécues en incapacités. C’est l’objet du deuxième rapport de Santé publique France, qui fournit des données nouvelles et indique que les traumatismes crâniens ont été divisés par deux sur la période 1996-2014, notamment du fait des politiques de sécurité routière mises en place en France depuis 2002, en particulier l’introduction des radars. Des efforts restent à faire chez les usagers vulnérables (cyclistes et piétons, personnes âgées), notamment la promotion de l’utilisation des dispositifs de protection. En ce sens, une première mesure a été prise en France en mars 2017 rendant obligatoire le port du casque à vélo pour les enfants de moins de douze ans.
Santé publique France mène d’autres travaux sur le sujet. Des résultats d’incidence nationale et régionale sont ainsi consultables sur Géodes, l'observatoire cartographique de Santé publique France.