La biosurveillance humaine en Flandre (Belgique). Organisation des études, communication et questions éthiques, perspectives

Publié le 16 juin 2009
Mis à jour le 2 septembre 2019

La Flandre est un des rares endroits d'Europe où la biosurveillance humaine est encadrée par des dispositions législatives. Une étude de biosurveillance humaine y est commanditée, pilotée et financée par le gouvernement flamand, et conduite par le Centre flamand d'expertise pour l'environnement et la santé (Vlaamse Instelling voor Technologisch Onderzoek, VITO). Ce consortium de recherche comprend des scientifiques de toutes les universités flamandes et de deux instituts de recherche flamands. Le principal objectif du programme flamand de biosurveillance humaine est d'établir un réseau de surveillance permettant de mesurer la pollution environnementale à laquelle est exposée la population, et d'étudier la relation entre cette exposition et ses effets précoces sur la santé. Durant la première campagne de ce programme (2001-2006), l'existence d'une relation entre le lieu de résidence en Flandre et des différences dans l'exposition à la pollution environnementale a été étudiée. Afin de traduire les résultats de cette étude en mesures de politiques publiques, un plan d'action par étapes a été développé. La seconde partie du programme (2007-2011) repose sur deux piliers. Tout d'abord, des valeurs de référence pour une liste importante d'agents polluants seront déterminées, sur la base d'échantillons représentatifs de la population flamande. Ensuite, une biosurveillance humaine ciblée sera mise en oeuvre dans des groupes spécifiques particulièrement touchés par la pollution environnementale, dénommés " points chauds ". Dans les deux phases du projet, l'accent est mis sur la transparence de la communication et sur la cohérence des interactions entre scientifiques, politiques, autorités, décideurs et grand public, selon un processus participatif. La biosurveillance humaine requiert la participation de volontaires prêts à fournir des échantillons de sang, d'urine ou d'autres tissus corporels, ce qui soulève d'inévitables questions d'éthique. Cet article expose de quelle manière la communication est au coeur des aspects éthiques, et présente certaines difficultés pratiques dans un contexte de recherche transnational. (R.A.)

Auteur : Den Hond E, Chovanova H, Dumez B, Keune H, Schoeters G, Teughels C, Van Campenhout K
Bulletin Epidémiologique Hebdomadaire, 2009, n°. Hors-série, p. 12-7