Pollution de l’air : des effets à court terme

Publié le 27 juin 2019

Le Psas de Santé publique France a été pionnier dans le domaine de la surveillance des effets à court-terme de la pollution de l’air et a participé aux développements internationaux du sujet.  

Les études dites multicentriques (incluant plusieurs villes ou agglomérations) sont la base de la surveillance des effets à court-terme de la pollution atmosphérique. Robustes et fondées sur plusieurs années de données, elles reposent sur des méthodes statistiques permettant d’établir des liens au jour le jour entre pollution et indicateurs sanitaires. Dans ces études de nombreux facteurs (température, épidémies saisonnières, etc.) sont pris en compte pour n'attribuer à la pollution que ce qui lui est dû. 

Aujourd’hui, les 20 agglomérations françaises participant au programme - dont deux en outremer - permettent de prendre en compte la diversité de la pollution de l’air en France. Entre 2007 et 2010, si aucune de ces agglomérations ne dépassait la valeur règlementaire européenne (40 μgm-3 en moyenne annuelle de PM10), seule Dijon respectait la valeur guide de l’Organisation mondiale de la santé (20 μgm-3).  

Les études menées depuis 1997 ont pour la plupart conclu à une augmentation :

  • d’une part, de la mortalité et des hospitalisations pour causes cardiovasculaires, attribuables aux particules fines (PM10 et PM2.5) ;
  • et, d’autre part, de la mortalité et des hospitalisations pour causes respiratoires, attribuable à l’ozone (O3) en été.
Caractéristiques des agglomérations françaises participant au programme air et santé, 2007-2010

Ville

Population

% des plus de 74 ans

Densité de population (hab./km2) 

Nbre de stations PM10 

PM10annuelle moyenne 
(μg/m3) 

Température annuelle moyenne (°C) 

NO2 annuelle moyenne (μg/m3) 

Bordeaux 

647 789 

9 

2 841 

3 

22 

13,3 

21,4 

Dijon 

238 329 

9 

714 

1 

19,3 

10,9 

25,7 

Grenoble 

471 116 

8 

2 838 

3 

27,5 

11,7 

26,1 

Lens-Douai 

329 428 

8 

689 

3 

27,3 

10,8 

28,5 

Le Havre 

240 290 

9 

1 313 

2 

24,6 

11,3 

23,1 

Lille 

1 108 991 

7 

1 812 

3 

30,9 

10,8 

29,4 

Lyon 

1 031 266 

8 

4 445 

2 

29,5 

12,6 

33,6 

Marseille 

969 402 

10 

2 193 

2 

31,8 

15,4 

35,2 

Montpellier 

387 155 

8 

1 249 

1 

23,2 

15,1 

31,1 

Nancy 

331 846 

8 

997 

2 

23,8 

10,5 

26,5 

Nantes 

595 985 

8 

1 018 

2 

21,4 

11,9 

20,4 

Nice 

433 747 

12 

3 615 

1 

29,2 

16,1 

26,8 

Paris 

6 630 370 

7 

8 701 

9 

27 

12,2 

36,1 

Rennes 

239 155 

7 

2 139 

1 

21,9 

11,5 

18,5 

Rouen 

447 449 

9 

1 257 

3 

25,8 

10,4 

28,7 

Strasbourg 

440 605 

7 

1 985 

2 

25,6 

10,9 

32,0 

Toulouse 

758 797 

7 

1 432 

3 

21,7 

13,5 

22,0 

Des résultats récents montrent qu’une augmentation de 10 µg/m3 des niveaux de PM10 du jour et des cinq jours précédents se traduit par une augmentation de 0,5% de la mortalité non accidentelle. Cette augmentation est plus élevée chez les 75 ans et plus (+1,04%). Les effets sur la mortalité sont plus importants en été. 

Part (en %) d'augmentation de la mortalité non-accidentelle pour une augmentation de 10 µg/m3 de PM10 par classes d’âges et par saison, période 2007-2010
Part (en %) d'augmentation de la mortalité non-accidentelle pour une augmentation de 10 µg/m3 de PM10 par classes d’âges et par saison, période 2007-2010
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