Imprégnation de la population française par les organoétains. Programme national de biosurveillance, Esteban 2014-2016.

Publié le 30 juin 2023
Mis à jour le 22 août 2023

Les composés organostanniques ou organoétains sont des composés organiques comportant au moins une liaison covalente entre un atome de carbone et un atome d'étain. La plupart ont une origine anthropique. Ils ont une longue durée de vie dans l'environnement. Sous forme organique, l'étain est utilisé dans le processus de fabrication du PVC (polychlorure de vinyle) comme stabilisant thermique. On le retrouve notamment dans les emballages alimentaires et les canalisations en PVC. Sous une forme trisubstituée, l'étain a été employé comme pesticide et dans les peintures anti-salissures. Les composés organiques de l'étain sont des irritants cutanés et des muqueuses, capables de provoquer de troubles digestifs. Les principaux effets nocifs chez l'humain, après exposition répétée, sont neurotoxiques, immunotoxiques et reprotoxiques. Ils sont suspectés d'être des perturbateurs endocriniens pour l'humain. Aucun n'a été classé comme cancérogène par le Centre international de recherche sur le cancer. En France, il n'existe pas d'étude permettant de disposer des données portant sur les niveaux d'imprégnation en population générale par les organoétains. L'étude transversale Esteban (Etude de Santé sur l'Environnement, la Biosurveillance, l'Activité physique et la Nutrition) a permis de mesurer pour la première fois les niveaux d'imprégnation par les organoétains dans la population française continentale âgée de 6 à 74 ans. Les analyses présentées dans ce rapport ont été réalisées à partir de sous échantillons de 600 adultes et 199 enfants, inclus dans l'étude entre avril 2014 et mars 2016. Précédemment, ceux-ci avaient été mesurés dans l'étude pilote du volet périnatal du programme national de biosurveillance. Tout comme dans l'étude Esteban, ceux-ci étaient peu quantifiés dans la population des femmes ayant accouché en 2007 en France métropolitaine. À l'étranger, les organoétains n'ont pas été mesurés dans les programmes de biosurveillance. Étant donné le faible pourcentage de quantification des organoétains dans la population française, et la forte pression réglementaire limitant leur réintroduction dans l'environnement, la poursuite des mesures de biosurveillance des organaoétains en population générale ne semble pas prioritaire pour les futures études de biosurveillance.

Auteur : Fillol Clémence, Oleko Amivi, Saoudi Abdessattar, Zeghnoun Abdelkrim
Année de publication : 2023
Pages : 34 p.
Collection : Études et enquêtes