Un perturbateur endocrinien est une substance ou un mélange de substances, qui altère les fonctions du système endocrinien et de ce fait induit des effets néfastes dans un organisme intact, chez sa progéniture ou au sein de (sous)-populations » Définition de l’Organisation Mondiale de la Santé de 2012 et endossée par la Commission Européenne.
Les perturbateurs endocriniens se retrouvent dans de nombreux objets et produits de la vie courante (produits ménagers, détergents, produits de traitement des cultures, cosmétiques, produits alimentaires, etc.). Ils sont également présents dans l’environnement du fait d’une contamination des différents milieux (eaux, sédiments, sols, air, etc.). Les études de biosurveillance dans la population française ont montré une imprégnation généralisée de la population, notamment des enfants, par certains de ces produits (phtalates, bisphénols, pesticides, PCB, etc.).
Leurs effets sur la santé humaine sont complexes et encore mal connus, mais de plus en plus de données scientifiques suggèrent qu’ils altèrent de nombreuses fonctions du système hormonal, appelé système endocrinien : fonctions reproductives, thyroïdiennes, métaboliques, surrénaliennes, etc. De plus, les données montrent que la période des « 1000 jours » qui s’étend du développement prénatal et à la petite enfance, est particulièrement vulnérable aux effets des perturbateurs endocriniens et doit être un objet d’attention prioritaire.
Pour en savoir plus
Une liste évolutive des substances suspectées
D’après le rapport OMS-PNUE 2012, près de 800 substances chimiques ont des propriétés perturbatrices endocriniennes avérées ou suspectées. La liste de substances suspectées de ce type d’effets est modifiée régulièrement en fonction de la production de nouvelles connaissances. Parmi elles :
- Certains pesticides (organochlorés, fongicides, herbicides)
- Plastifiants (phtalates, Bisphénol A), retardateurs de flamme (PBDE), revêtements (PFAs)
- Médicaments : Distilbène (utilisé en prévention des fausses couches de 1940 à 1977), anti-douleurs (paracétamol, AINS, aspirine), antidépresseurs (Fluoxétine)
- Produits émis par les combustions incomplètes issues des incinérateurs, de l’industrie métallurgique et sidérurgique et à la pratique de l'écobuage des végétaux (dioxines, furanes, PCB),
- Produits d’hygiène (Triclosan) et cosmétiques (parabènes)
- Phyto-estrogènes (soja)
Trois catégories de perturbateurs endocriniens
substances chimiques ont des propriétés perturbatrices endocriniennes avérées ou suspectées
En France, en réponse à une demande du Ministère chargé de l’environnement, l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses) a publié en juillet 2016, un avis portant une proposition de critères d’identification des perturbateurs endocriniens.
Dans ses conclusions, l’Anses recommande de distinguer les perturbateurs endocriniens en trois catégories : « avérés », « présumés » et « suspectés ».