Nanomatériaux : notre action
L’essor industriel rapide et important des nanomatériaux manufacturés s’accompagne d’interrogations sur les risques qu’ils pourraient présenter pour la santé humaine.
Dans le cadre de la réduction des risques liés à ces technologies, Santé publique France a été mandatée [Saisine DGS-DGT du 28 août 2007] pour concevoir et mettre en place à l’échelon national une surveillance épidémiologique des travailleurs exposés aux nanomatériaux manufacturés.
Surveillance épidémiologique des travailleurs exposés aux nanomatériaux manufacturés, le dispositif national EpiNano
En 2007, Santé publique France a été chargée par la Direction générale de la Santé (DGS) et la Direction générale du Travail (DGT) de mettre en place un système national de surveillance épidémiologique pour les travailleurs potentiellement exposés aux nanomatériaux (le dioxyde de titane, le dioxyde de silice, le noir de carbone et les nanotubes de carbone), en réponse à des préoccupations soulevées par la littérature scientifique.
L'objectif était de suivre les effets potentiels sur la santé, en mettant l'accent sur les impacts respiratoires et cardiovasculaires, tout en maintenant une approche globale.
Après une étude de faisabilité réalisée en 2010, une étude de cohorte prospective a été mise en place auprès des travailleurs afin de mesurer les effets sur la santé d’une exposition professionnelle aux nanomatériaux. Néanmoins, dès le début de sa mise en place en 2014, ce dispositif appelé EpiNano a été confronté à des difficultés de déploiement, et ce malgré la mise en œuvre d’évolutions en vue d’optimiser notamment la mobilisation des établissements cibles.
In fine, l’expérience de terrain a mis en évidence des difficultés au niveau du processus de recrutement des établissements, liées notamment à l’absence d’outils réglementaires incitatifs, nécessaires pour un dispositif national de surveillance épidémiologique, mais également de la complexité logistique et du recueil de données.
Les objectifs de surveillance n’ayant pas été atteints, dispositif EpiNano a été arrêté. Tous les résultats de ces travaux font l’objet d’un rapport complet, relatant en détails les 10 ans de fonctionnement du dispositif EpiNano.
Références bibliographiques
- (2017). Avis de l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail relatif à une demande d'avis relatif à l’exposition alimentaire aux nanoparticules de dioxyde de titane. 4/04/2017. Saisine n°2017-SA-0020.
- Anses (2014). Agence nationale de sécurité sanitaire, alimentation, environnement, travail. Évaluation des risques liés aux nanomatériaux. Enjeux et mise à jour des connaissances. Avis de l’Anses. Rapport d’expertise collective. Avril 2014.
- Éléments issus des déclarations des substances à l’état nanoparticulaire. Rapport d'étude 2024. Direction générale de la prévention des risques. Service des risques sanitaires liés à l’environnement, des déchets et des pollutions diffuses. Février 2025.
- Bettini S, Boutet-Robinet E, Cartier C, Comera C, et al. (2017). "Food-grade TiO2 impairs intestinal and systemic immune homeostasis, initiates preneoplastic lesions and promotes aberrant crypt development in the rat colon." Sci Rep 7: 40373.
- Circ, M. d. (2017). IARC Monographs on the Evaluation of Carcinogenic Risks to Humans. List of classifications, Volumes 1–11.
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