Nanomatériaux

L’essor industriel des nanomatériaux manufacturés s’accompagne d’interrogations sur leurs risques éventuels pour la santé. En parallèle, le nombre de travailleurs exposés augmente. 

Mis à jour le 18 juin 2019

Nanomatériaux : les enjeux de santé

Au vu des propriétés physico-chimiques uniques et innovantes observées à l'échelle nanométrique, les nanomatériaux ont désormais émergé dans une multitude de secteurs d’activité (chimie, bâtiment et travaux publics, automobile, plasturgie, emballage, pharmaceutique, cosmétique, agroalimentaire, phytosanitaire…) et leur utilisation est croissante dans les procédés industriels.  

Chaque année, c’est environ 400 000 tonnes de substances à l’état nanoparticulaire qui sont manipulées sur le territoire national, par des entités aux activités économiques variées mais dont la majeure partie sont des distributeurs (Source : Registre R-Nano).  

Par conséquent, on estime que le nombre de travailleurs exposés est en augmentation.  

Qu’entend-on par nanomatériau ?

De manière simplifiée, on entend par nanomatériau un matériau soit d’origine naturelle, soit formé accidentellement ou fabriqué de manière intentionnelle, qui contient des particules dont une ou plusieurs dimensions sont de l’ordre du nanomètre (1 nanomètre, noté nm, est égal à 1 milliardième de mètre). Les nanomatériaux produits intentionnellement sont désignés « nanomatériaux manufacturés ».

Pour une définition plus précise, se reporter au texte de la Commission européenne de 2011.

Quel est le risque lié à l’exposition aux nanomatériaux ?

Les résultats d’études chez l’animal, quoiqu’éparses et lacunaires, parfois même contradictoires, suggèrent des effets toxiques vis-à-vis du développement ou de la reproduction, du système nerveux central et immunitaire, des effets génotoxiques et cancérogènes de certaines familles de nanomatériaux.

Il n’existe pas à ce jour d’étude épidémiologique portant sur les effets chez l’Homme d’une exposition chronique à des nanomatériaux manufacturés (cancers et tumeurs non néoplasiques, insuffisances organiques chroniques, troubles de la reproduction…).

Le niveau de preuve de leur toxicité pour l’espèce humaine est donc limité, mais les preuves s’accumulent chez l’animal, ce qui a conduit le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) à classer plusieurs substances dans le groupe 2B (cancérogènes possibles chez l’Homme) : le dioxyde de titane (TiO2) ; le noir de carbone mais sans précisions sur la nature ou la taille des particules ainsi que les nanotubes de carbone multiparoi n°7. Les autres types de nanotubes de carbone (simple paroi ou multiparoi hors n°7) ont été considérés comme inclassables quant à leur cancérogénicité pour l’Homme (Groupe 3).

Qui est concerné ?

Les travailleurs sont considérés comme les premiers à être exposés de manière importante aux produits issus des nanotechnologies.