Le poppers est le nom usuel donné aux nitrites d'alkyles. Ils sont utilisés pour intensifier l'expérience sexuelle ou pour les courtes euphories qu'ils provoquent juste après l'inhalation du produit. Malgré les différentes périodes d'interdiction, le poppers est resté banalisé au cours des années 2000 et son usage a même connu une hausse importante entre 2000 et 2010. En population adulte comme adolescente, il s'agit du deuxième produit consommé après le cannabis parmi les drogues illicites, confirmant qu'il concerne des milieux bien plus larges que les milieux gays et lesbiens qui sont parfois présentés comme emblématiques de leur consommation. L'expérimentation du poppers concerne 5,3 % des 18-64 ans en 2010, en particulier les hommes (7,2 % contre 3,4 % pour les femmes). À la fin de l'adolescence, elle concerne 8,8 % des filles et 9,2 % des garçons. Les poppers bénéficient dans la population générale, en particulier celle des jeunes, d'une image globalement positive. Pourtant, ce produit n'est pas dénué de danger, même si le risque de dépendance est particulièrement faible. Quelques pistes d'actions peuvent être esquissées, un travail d'information et de suivi régulier auprès des usagers pouvant permettre d'éviter une radicalisation de la consommation parmi les usagers réguliers.[résumé auteur]
Auteur : Beck F., Guignard R., Richard J.B.
Médecine/Sciences, 2014, vol. 30, n°. 10, p. 916-921