Santé mentale et COVID-19 : conduites suicidaires en Corse. Bulletin de santé publique, février 2023.

Publié le 3 février 2023
Mis à jour le 3 février 2023

Points clés

  • Activité des urgences :
    • Idées suicidaires : une diminution du nombre de passages et des parts d’activité a été observée en Corse en 2020, suivie d’une légère augmentation en 2021, et enfin d’une forte augmentation en mai-juin 2022. Par sexe, les parts d’activité observées étaient globalement équivalentes entre 2017 et 2022.
    • Geste suicidaire : une diminution du nombre de passages et des parts d’activité a été observée en Corse en 2020, suivie d’une légère augmentation fin 2020-début 2021, et enfin de nouveau d’une diminution en 2022. En revanche, les parts d’activité observées chez les femmes étaient supérieures à celles observées chez les hommes.
    • L’analyse n’a pas montré d’évolution significative d’activité pour idées ou geste suicidaires aux urgences entre les périodes pré-pandémiques et pandémiques en Corse, sauf chez les 11-24 ans où l’activité pour idées suicidaires a augmenté.
    • Par département, les parts d’activité pour geste suicidaire en 2021 aux urgences étaient globalement similaires sur l’île, et étaient légèrement supérieures à celle observée au niveau national.
    • Chez les 11-24 ans, l’activité pour idées et geste suicidaire a augmenté pour les 11-17 ans entre les périodes pré-pandémiques et pandémiques, mais chez les 18-24 ans, elle n’a diminué que pour le geste suicidaire. Pour cet indicateur, une augmentation de l’activité est observée chez les jeunes femmes, et une diminution chez les jeunes hommes.
  • Hospitalisations pour tentative de suicide :
    • Une diminution des taux d’hospitalisation pour TS a été observée entre 2010 et 2019, avec des taux chez les femmes supérieurs à ceux observés chez les hommes (environ deux tiers de femmes chaque année). Néanmoins, la diminution des taux était plus marquée chez les femmes que les hommes sur l’île, l’écart observé entre les deux sexes s’étant réduit au cours du temps.
    • Les taux étaient largement inférieurs à ceux observés au niveau national où une stabilisation est observée depuis 2013. L’écart observé entre les taux observés en Corse et en France tend à s’accroitre.
    • Par classe d’âge, les taux d’hospitalisation les plus élevés ont été retrouvés chez les moins de 30 ans et les 50-59 ans chez les femmes, et chez les 20-59 ans chez les hommes, mais les taux observés chez ces derniers étaient quand même plus faibles que ceux observés chez les femmes.
    • Le mode de TS le plus fréquemment rapporté était l’auto-intoxication médicamenteuse, quel que soit le sexe, comme au niveau national. La létalité hospitalière était en revanche supérieure à celle observée en France, et elle était plus élevée chez les hommes que chez les femmes, et chez les personnes les plus âgées.
    • Pendant la pandémie (2020-2021), une stabilisation des taux d’hospitalisation a été observée chez hommes, alors que chez les femmes, ceux-ci ont augmenté. La classe d’âge la plus touchée restait les 25-64 ans, le principal mode de TS la pendaison, et la létalité hospitalière restait faible.
    • Par département, les deux départements de l’île présentaient des taux parmi les plus faibles de France pour les deux sexes avant la pandémie (2017-2019) ou pendant celle-ci (2021).
  • Mortalité par suicide :
    • Entre 2000 et 2017, les taux de mortalité par suicide étaient en diminution. Cependant, si ceux-ci ont bien diminué chez les hommes, ils sont restés globalement stables chez les femmes. Contrairement aux hospitalisations, les taux de mortalité étaient plus élevés chez les hommes que chez les femmes, l’écart observé entre les deux sexes se réduisant aussi au cours du temps.
    • Par classe d’âge, les effectifs corses étaient trop faibles pour dégager des tendances, mais sur la période 2015-2017, chez les hommes, les 40-59 ans étaient majoritaires. Chez les femmes, les effectifs étaient trop faibles pour réaliser une analyse par classe d’âge.
    • Le mode de suicide le plus fréquemment rapporté était la pendaison, mais la fréquence en Corse était plus faible que celle observée au niveau national, et le deuxième mode était l’utilisation d’arme à feu où la fréquence était plus élevée qu’au niveau national.
    • Par département, en 2017, les taux observés en Corse-du-Sud étaient plus élevés que ceux en Haute-Corse, mais ils restaient inférieurs à celui observé au niveau national, et dans la moyenne basse des taux observés parmi l’ensemble des départements de France.