Grossesses précoces à La Réunion : étude menée en 2009 auprès de 145 jeunes filles mineures

Publié le 9 avril 2013
Mis à jour le 6 septembre 2019

Introduction-Méthode. En 2007, 12 % des interruptions volontaires de grossesse (IVG) concernaient des mineures à La Réunion, soit 2 fois plus qu'en France métropolitaine, et le nombre d'accouchements de jeunes filles mineures y était 7 fois plus important. Cette enquête par questionnaire a recueilli des données médico-sociales sur une population de mineures ayant recours à une IVG ou ayant accouché entre avril et octobre 2009 dans différents centres d'orthogénie et maternités de La Réunion. Résultats. Plus de 85 % des jeunes filles interrogées étaient scolarisées, dont la moitié en collège ou lycée d'enseignement général. Dans 23,4 % des cas, les mères des jeunes filles avaient elles-mêmes eu une première grossesse avant 18 ans. Le médecin traitant constituait le premier professionnel contacté pour 57,9 % des jeunes filles. Seules 28,3 % d'entre elles utilisaient une contraception au moment de la conception. Plus de 52 % des jeunes mères désiraient cette grossesse et/ou enfant. Un rapport sexuel forcé a été rapporté par 1,4 % des adolescentes. Conclusion. Dans cette étude, conception précoce n'est pas systématiquement associé à déscolarisation avant la grossesse. Ces mineures sont plutôt confrontées à une utilisation mal maîtrisée des moyens contraceptifs, le plus souvent par manque d'anticipation des rapports sexuels. Il est nécessaire d'accompagner au mieux les adolescentes concernées par les conceptions précoces, notamment en renforçant la place du médecin généraliste. (R.A.)

Auteur : Arnoulx de Pirey S, Domercq A, Fayeulle S, Birsan A, Di Bernardo S
Bulletin Epidémiologique Hebdomadaire, 2013, n°. 11, p. 103-6