COVID-19 : point épidémiologique en Ile-de-France du 1er octobre 2020

Publié le 2 octobre 2020
Mis à jour le 2 octobre 2020

Points clés

COVID-19 : accélération continue de la dynamique épidémique

La situation de quasi-saturation des capacités diagnostiques qui touche l’Île-de-France depuis plusieurs semaines influe sur l’estimation du taux d’incidence virologique. La récupération de résultats tardifs permet aujourd’hui une réactualisation du taux d’incidence, le rehaussant de manière significative. En dépit de cette sous-estimation initiale, le taux d’incidence régional de la semaine 39, calculé avec les données disponibles, est encore supérieur à la semaine 38 réactualisée, témoignant d’une circulation d’intensité croissante du SARS-CoV-2.

Le taux de positivité présente une croissance très nette en atteignant 11 % des tests réalisés. Deux départements dépassaient le seuil des 10 % la semaine précédente, désormais seule la Seine-et-Marne reste sous ce seuil passant de 7,4 % en S38 à 9,2 % en S39. Cette augmentation est rapide sans que l’on puisse distinguer la part liée à la circulation effective du virus ou un effet de ciblage des populations prioritaires. Les recommandations de priorisation des tests aux populations les plus à risque ne sauraient que partiellement expliquer cette augmentation. La comparaison des taux de positivité entre les sujets testés avec des symptômes (22 %) versus ceux testés sans symptômes (6 %), dans un contexte de capacité de dépistage sous pression, est en faveur de cette stratégie de priorisation des tests.

La mise en place de centres de dépistage dédiés aux sujets prioritaires
(symptomatiques, sujets contacts et personnels soignants), constitue un axe d’action permettant une rationalisation de l’usage des tests, qui, couplé aux moyens croissants de contact tracing, permet de contrer la circulation virale. Le déploiement cet été de centres de dépistage type barnum a également permis de cibler des secteurs géographiques spécifiques dans un objectif de lutte contre les inégalités d’accès aux soins en région Île-de-France. La circulation du virus se manifeste également dans la détection des clusters dont les milieux scolaires et universitaires constituent la première source depuis le mois de septembre. Ce phénomène traduit logiquement l'effet de retour en classe tandis que la criticité élevée des clusters identifiés dans l’enseignement supérieur est essentiellement liée à la taille de ces regroupements.

Le nombre de clusters est lui aussi sous-estimé du fait d’un délai croissant pour la notification et la validation de ces signaux. Seuls 3 % des cas confirmés comptabilisés depuis le 13 mai sont issus d’un cluster identifié, la pertinence de cet indicateur pour le suivi de la dynamique épidémique se pose. Au niveau de l’hôpital, la proportion de passages aux urgences pour suspicion Covid conduisant ensuite à une hospitalisation est en croissance continue passant de 16 % en S37, 20 % en S38 à 29 % en S39. Cette hausse concerne essentiellement les personnes âgées de plus de 45 ans chez qui l’épidémie se diffuse. Au niveau des hospitalisations, 1 208 nouvelles entrées sont signalées en S39 contre 1352 en S38 correspondant à une baisse ponctuelle de 10% tandis que les services de réanimation enregistrent eux, une hausse de 42% avec 244 nouvelles admissions en S39, témoignant d’une progression soutenue.